La seconde distribution de La Force du destin à l’Opéra Bastille permet à la soprano russe Elena Stikhina d’ajouter un succès parisien à un palmarès déjà bien fourni.

Le Palais Garnier accueille une nouvelle production de Don Giovanni, signée Ivo van Hove, qui gagne en cohésion musicale et théâtrale au fil de la soirée en ce soir de première.

La production par Jean-Claude Auvray de La Force du destin de Verdi, créée en 2011, donne l’occasion à Anja Harteros de s’offrir un nouveau triomphe, aux côtés de Brian Jagde, très apprécié pour ses débuts in loco.

Les deux superstars lyriques Jonas Kaufmann et Sonya Yoncheva ayant annulé toutes leurs dates, ils sont remplacés avec un grand succès public par Marcelo Puente et Elena Stikhina, avec l'appui de Luca Salsi en Scarpia et du maestro Dan Ettinger dans la mise en scène et en clair-obscur de Pierre Audi.

Après trois vagues d'annulation par Jonas Kaufmann (qui, au final, ne chante aucune date de Tosca et ne viendra pas à l'Opéra de Paris cette saison) l'autre superstar programmée, la soprano Sonya Yoncheva annule ses deux seules dates prévues :

Jonas Kaufmann devait chanter 7 dates à Bastille dans l'opéra Tosca de Puccini, du 16 mai au 5 juin 2019. Pour raisons de santé, il est finalement contraint de toutes les annuler :

Anja Harteros incarne la Tosca de Puccini, pleinement complémentaire avec le caractère de Vittorio Grigolo sous la direction de Dan Ettinger, dans la mise en scène symbolique et puissante de Pierre Audi :

La mezzo-soprano originaire d'Ouzbékistan Ksenia Dudnikova est acclamée pour ses débuts à l'Opéra de Paris, incarnant le rôle-titre de Carmen (Bizet) mise en arène et en Bastille par Calixto Bieito. Une mise en scène également applaudie, comme tous les interprètes et notamment Jean‑François Borras, Roberto Tagliavini ainsi que le chef Lorenzo Viotti :

Avant de publier notre interview de Marcelo Lombardero pointant des similitudes entre sa mise en scène de Lady Macbeth de Mzensk datant de 2009 et celle de Warlikowski représentée à Paris en 2019, nous avions sollicité celui-ci pour qu'il puisse exprimer sa vision, voici sa réponse :

L'Opéra de Paris reprend le diptyque de Tchaïkovski composé de l'opéra Iolanta et du ballet Casse-Noisette, non seulement représentés durant la même soirée comme pour la création de ces opus (le 18 décembre 1892 au Mariinsky de Saint-Pétersbourg) mais de surcroît réunis ici en une histoire continue par la mise en scène de Dmitri Tcherniakov :

Lady Macbeth du district de Mzensk, opéra créé en 1934 par Dmitri Chostakovitch, vient de conclure une série de représentations triomphales à l'Opéra Bastille dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski. Mais, le dernier rideau à peine baissé, le spectacle est accusé à mots couverts de plagiat par un autre metteur en scène. Warlikowski, de son côté, assure qu'il ne s'agit que d'une coïncidence.

Avec Julien Behr, Vannina Santoni, Florian Sempey, Nicolas Testé, Jodie Devos, Chloé Briot, Mathias Vidal, Chiara Skerath, Julie Robard‑Gendre et Élodie Méchain dans les rôles clés, la mise en scène de La Flûte enchantée par Robert Carsen fait briller l’école de chant francophone.

Florian Sempey remplacera sur scène Christian Senn en Docteur Malatesta pour la dernière représentation de Don Pasquale au Palais Garnier, après un remplacement pendant le spectacle samedi 13 avril.

La mise en scène de Carmen par Calixto Bieito créée en 1999 au Festival de Peralada, fête ses 20 ans à la Bastille, avec une distribution d’excellence portée par Anita Rachvelishvili, Jean-François Borras, Nicole Car et Roberto Tagliavini.

Gregory Kunde sauve l'ultime représentation d'Otello de Verdi par Andrei Șerban à Bastille cette saison, assurant un remplacement qui signe son retour à l'Opéra de Paris après onze ans d'absence. Le triomphe culmine après plusieurs rappels, en une ovation debout unanime.

Lady Macbeth du district de Mzensk, opéra créé en 1934 par Dmitri Chostakovitch, triomphe à l'Opéra national de Paris dans une nouvelle production placée par Krzysztof Warlikowski dans un abattoir. L'abattage puissant et glacial exacerbe les interprétations et directions, d'acteurs et musicale.

La seconde distribution de l’Otello de Bastille est appréciée (en particulier la Desdemona d'Hibla Gerzmava), malgré un ténor en méforme évidente.

Don Pasquale de Donizetti mis en scène par Damiano Michieletto fait cette fois l’unanimité auprès du public, qui ovationne très longuement les principaux interprètes de l’œuvre et le chef d’orchestre.

Les nombreuses et nombreux voiles de la mise en scène d'Andrei Serban se posent sur la voix de Roberto Alagna dans la deuxième partie d'Otello (général Maure). Il conclut au métier et à l'intensité du personnage, soutenu par ses deux premiers actes, Aleksandra Kurzak en Desdémone, George Gagnidze en Iago et la direction de Bertrand de Billy.

Philippe Jordan propose une lecture de la Troisième Symphonie de Mahler à la fois puissante et raffinée, saluée avec enthousiasme par un public conquis :