La mezzo-soprano allemande Waltraud Meier naît le 9 janvier 1956 à Wurzburg. Elle se produit dans des chorales tout au long de son adolescence, et suit des cours particuliers de chant en parallèle d’études universitaires en langues. Elle décide en 1976 de se consacrer à l’art lyrique, faisant cette année-là ses débuts à l’Opéra de Wurzburg dans Cavalleria Rusticana de Mascagni, où elle tient le rôle de Lola. En 1980, elle fait ses débuts internationaux au Théâtre Colón de Buenos Aires en Fricka dans La Walkyrie de Wagner.

Le Festival de Bayreuth la reçoit pour y faire sa première apparition en Kundry dans Parsifal (Wagner) en 1983. Elle devient aussitôt la principale interprète du rôle pour la décennie qui suit et elle s’impose comme l’une des plus grandes wagnériennes depuis Birgit Nilsson. Elle fait ses débuts dans ce répertoire sur les plus grandes scènes d’Europe et d’Amérique du Nord à cette période : à l’Opéra de Paris en 1985 en Fricka dans l’Or du Rhin, en Brangäne dans Tristan et Isolde au Met deux ans plus tard et en Kundry (Parsifal) à Covent Garden en 1988. Parmi ses grands rôles en dehors de Wagner figurent Marie dans Wozzeck de Berg, qu'elle chante au Châtelet en 1992 dans une mise en scène de Patrice Chéreau, et Santuzza dans Cavelleria Rusticana qu’elle interprète au Met la même année.

A Bayreuth, elle chante pour la première fois le rôle-titre féminin de Tristan et Isolde, sous la baguette de Daniel Barenboim, l’un de ses soutiens fidèles. Si l’annonce d’une mezzo-soprano interprétant le rôle fait d’abord sourciller certains, elle ne tarde pas à s’imposer comme l’une des meilleures interprètes du rôle, qu’elle reprend à de nombreuses reprises à Bayreuth. Elle ajoute d’autres rôles de soprano dramatique à son répertoire, comme Léonore dans Fidelio de Beethoven à Chicago en 1998 avec Barenboim. La même année, elle donne sa première Ortrud dans Lohengrin (Wagner) à l’Opéra d’Etat de Bavière.

A l’occasion du Ring de Jürgen Flimm, elle incarne Sieglinde dans La Walkyrie à Bayreuth en 2000. L'année suivante, elle endosse sa première Didon dans Les Troyens de Berlioz au Festival de Munich avec Zubin Mehta. En 2003, elle réalise un enregistrement de Tannhäuser (Wagner) avec Barenboim, où elle chante Vénus. Le public français a l’occasion de voir son Isolde à l’Opéra de Paris en 2005, dans une nouvelle production de Peter Sellars et sous la direction d’Esa-Pekka Salonen. Plus récemment, en plus de ses rôles habituels, elle chante très souvent le rôle de Clytemnestre dans Elektra de Richard Strauss. Elle l’interprète lors de la dernière mise en scène de Patrice Chéreau avant sa mort, au Festival d’Aix-en-Provence en 2013. En 2015, elle fait ses adieux au rôle d'Isolde au Festival de Munich. L'Opéra de Vienne la reçoit en 2017 en Waltraute dans Le Crépuscule des dieux de Wagner.

Waltraud Meier reprendra son rôle de Clytemnestre (Elektra) à de nombreuses reprises durant la saison 2018/2019 : en octobre 2018 à Vienne, le mois suivant à La Scala puis en janvier 2019 à Berlin et en juillet à Zurich. En janvier 2019, elle se rendra également à Vienne pour interpréter Waltraute dans Le Crépuscule des dieux.