Etat civil
Biographie
La soprano lyrique américaine Kathleen Battle est née le 13 août 1948 à Portsmouth dans l’Ohio. Sa mère est très active dans le chœur de gospel de l’Eglise Africaine Méthodiste Episcopal locale. Pendant sa jeunesse, un professeur de musique de son collège remarque sa voix, et devient son mentor le long de ses études secondaires. Elle reçoit une bourse pour l’Université de Cincinnati, où elle étudie non pas la performance, mais l’enseignement musical. C’est également un Master d’enseignement musical qu’elle reçoit du même établissement, et en 1971, elle devient professeure de musique dans une école publique d’un quartier défavorisé de Cincinnati, tout en continuant à prendre des cours particulier de chant.
Pendant sa deuxième année en tant qu’enseignante, elle fait ses débuts professionnels après avoir rencontré le chef d’orchestre Thomas Schippers lors d’une audition à Cincinnati. Elle assure donc la partie pour soliste soprano du Requiem Allemand de Brahms dirigé par Schippers au Festival des Deux Mondes de Spoleto en Italie en 1972. S’ensuivent d’autres performances en concert. Durant l’un d’entre eux, elle fait la connaissance de James Levine alors que celui-ci est directeur du Festival Cincinnati de Mai (deux ans avant qu’il ne devienne directeur musical du Met). Il la dirige alors dans la Symphonie n°8 de Mahler en 1974.
Ses débuts scéniques ont lieu en 1975 avec le Michigan Opera Theatre. Elle y est Rosine dans le Barbier de Séville de Rossini. La même année, elle débute à Broadway dans le rôle-titre de Treemonisha de Scott Joplin. L’année suivante, elle chante Susanne dans Les Noces de Figaro de Mozart avec le New York City Opera. En 1977, elle débute à la fois à l’Opéra de San Francisco en Oscar dans Un Bal Masqué de Verdi et au Met en Berger dans Tannhäuser de Wagner dirigé par James Levine. Deux ans plus tard, elle participe à son premier Glyndebourne dans La Fidélité Récompensée de Haydn dans le rôle de Nerina.
Elle s’impose donc comme l’une des meilleures sopranos lyriques et coloratures de son temps, sa voix agile et limpide et sa prestance scénique enlevée en faisant une interprète idéale pour des rôles belcantistes tels qu’Adina dans L’élixir d’amour de Donizetti (débuts à l’Opéra de Zurich en 1980) ou mozartiens tels que Despina dans Cosi fan tutte (débuts au Festival de Salzbourg en 1982) et Blonde dans L’Enlèvement au Sérail de Mozart (débuts à l’Opéra de Paris en 1984), ou bien en Zerbinetta dans Ariane à Naxos de Richard Strauss (débuts à Covent Garden en 1985). En 1985, elle reçoit même l’honneur de chanter au Vatican dans La Messe du Couronnement de Mozart. Deux ans plus tard, elle est dirigée par Karajan dans Les Voix du Printemps de Johann Strauss pour le Concert du Nouvel An de Vienne. La scène à laquelle elle reste le plus associée est toutefois le Met, notamment grâce à sa relation privilégiée avec James Levine. Elle y excelle non seulement dans le bel canto et dans Mozart, mais aussi des œuvres baroques comme Jules César de Haendel (Cléopâtre), qui y est donné pour la première fois dans l’histoire de l’institution en 1988.
Elle est au sommet de sa gloire lors du début des années 1990, même si sa réputation de prima donna commence à devenir quelque peu encombrante. En 1990, elle participe à un récital de spirituals avec Jessye Norman au Carnegie Hall sous la direction de Levine. En 1992, au Carnegie Hall également, elle crée le cycle Honey and Rue d’André Previn, sur des textes d’une autre grande artiste afro-américaine issue de l’Ohio, Toni Morrison. Elle étend même sa sphère d’influence au-delà du classique, chantant Duke Ellington ainsi que Haendel ou Haydn avec des sommités du jazz à Carnegie Hall en 1993, et apparaissant sur l’album janet. de Janet Jackson la même année. Malheureusement, si ses apparitions sur scène font toujours l’événement, la situation en coulisses est beaucoup moins positive. En effet, le Met met fin suite à divers incidents à son contrat alors qu’elle répète le rôle de Marie dans une production de la Fille du Régiment de Donizetti en 1994, mettant pour ainsi dire fin à sa carrière sur les scènes lyriques.
Elle continue toutefois de se produire en concert et en disque, aussi bien dans le répertoire lyrique que dans des partitions plus jazz ou pop. Elle apparaît notamment sur l’album Gershwin’s World d’Herbie Hancock en 1998 et sur la bande-son de Fantasia 2000 en 1999 (sur Pomp and Circumstance d’Elgar). Elle collabore de nouveau avec Jessye Norman à Athènes en 2000, sur Mythodea du compositeur de musique électronique Vangelis. En 2008, elle chante « Notre père » pour Benoit XVI lors de sa visite à la Maison Blanche.