Opéra Royal de Wallonie-Liège, saison 2021/2022 : Résilience
Cette saison, comme un legs au public et à la prochaine direction qui vient d'être désignée, proposera 10 opéras en commençant par La Force du destin de Verdi dans une mise en scène de Gianni Santucci sur une idée de Stefano Mazzonis di Pralafera (celle de replacer l'histoire autour de la Première Guerre Mondiale). Paolo Arrivabeni sera l'un des six chefs invités durant cette saison. Les grands noms lyriques seront au rendez-vous dès cette ouverture de programmation, avec Marcelo Álvarez (pour la première fois à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, comme pour Carlos Alvarez dans Rigoletto), Maria José Siri, Simone Piazzola, Michele Pertusi, Enrico Marabelli, Nino Surguladze, Maxime Melnik, Alexei Gorbatchev et Angélique Noldus.
Eugène Onéguine de Tchaïkovski sera mis en scène par Eric Vigié (dans une version également modernisée, en l'occurrence dans les 12 années menant à la Révolution soviétique de 1917) et emmené par la Directrice musicale de l’Opéra Royal de Wallonie depuis la saison 2017/2018, Speranza Scappucci avec des triples débuts maison : Vasily Ladyuk tiendra le rôle-titre avec Ruzan Mantashyan en Tatiana, Maria Barakova (Olga), ainsi qu'Alexey Dolgov (Lensky) et pour Grémine Ildar Abdrazakov.
Speranza Scappucci et feu Stefano Mazzonis di Pralafera seront réunis à l'affiche dans une mise en scène reprise par Gianni Santucci (cette fois dans "le cadre du XVIIe siècle écossais du roman de Walter Scott") : Lucia di Lammermoor de Donizetti incarnée par Zuzana Markova avec Julien Behr et Lionel Lhote (Edgardo et Enrico), Luca Dall'Amico (Raimondo), Maxime Melnik (Arturo), Julie Bailly (Alisa), Zeno Popescu (Normanno).
Toujours dans la veine bel cantiste italienne et donc très liégeoise, suivra Otello (pas celui de Verdi mais Otello, ossia il moro di Venezia de Rossini) mis en scène par Emilio Sagi (opus qu'il a découvert grâce à Alberto Zedda et qu'il oppose justement à celui de Verdi dans la vision d'un drame bourgeois contrairement au drame épique). Gianluigi Gelmetti dirigera Sergey Romanovsky et Salome Jicia (Otello et Desdemona) face au Iago de Maxime Melnik, Maxim Mironov en Rodrigo, Pierre Derhet (Lucio), Julie Bailly (Emilia) et Luca Dall’amico (Elmiro).
Le spectacle suivant réunit en diptyque une rareté absolue (habitude Liégeoise également) avec un opéra extrait du Triptyque (de Puccini) : le Mese Mariano (Mois de Marie) d’Umberto Giordano (moins méconnu pour son opéra Andrea Chénier) sera réuni avec Suor Angelica. La metteuse en scène napolitaine Lara Sansone mettra cette origine au service de son travail pour Mese Mariano qui contient du dialecte napolitain, le tout dans un cadre néoréaliste. Oksana Lyniv (la première cheffe invitée à Bayreuth, cet été) dirigera Serena Farnocchia et Violeta Urmana dans les deux rôles principaux des deux opéras, avec Sarah Laulan, Aurore Bureau, Julie Bailly, Morgane Heyse et Natacha Kowalski également dans les deux opus.
Italie et grands noms encore et toujours : Rigoletto de Verdi sera dirigé par Daniel Oren avec quatre débuts maisons pour une double distribution. Carlos Alvarez (pour la première fois à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, comme pour Marcelo Álvarez) / Enkhbat Amartuvshin interpréteront le rôle-titre et Francesco Demuro / Ivan Ayon Rivas le Duc de Mantoue, avec les retours de Maria Mudryak / Jodie Devos en Gilda, dans la première mise en scène maison de John Turturro.
Triples débuts marquants également pour Mignon d'Ambroise Thomas : Stéphanie d'Oustrac dans le rôle-titre, Philippe Talbot en Wilhelm Meister et Jean Teitgen en Lothario, avec la Philine de Jodie Devos dirigés par Frédéric Chaslin dans la mise en scène de Vincent Boussard.
Don Giovanni de Mozart sera dirigé par Christophe Rousset (poursuivant son chemin du baroque vers le classique, avec les phalanges de l'Opéra de Liège et pas son propre ensemble). Davide Luciano fera ses débuts maison, dans le rôle-titre séduisant et menaçant Laurent Kubla, Maria Grazia Schiavo, Josè Maria Lo Monaco, Maxim Mironov, Sarah Defrise, Pierre Doyen, Shadi Torbey (Jaco van Dormael signant la mise en scène dans le monde de la bourse, rappelant la version Michael Haneke).
Enfin, Italie et Speranza Scappucci toujours : Simon Boccanegra de Verdi sera incarné par George Petean avec Federica Lombardi (débuts maison), Riccardo Zanellato, Marc Laho, Lionel Lhote et Roger Joakim, mis en scène par Laurence Dale.
Hulda de César Franck sera pour sa part donné en version de concert à la Salle Philharmonique de Liège avec Jennifer Holloway, Véronique Gens, Judith van Wanroij, Isabelle Druet, Marie Gautrot, Ludivine Gombert, Edgaras Montvidas, Jérôme Boutillier, Matthieu Lécroart, Artavazd Sargsyan, François Rougier, Sébastien Droy, Guilhem Worms, Matthieu Toulouse, l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège, et le Chœur de chambre de Namur (direction Gergely Madaras).
À noter que La Force du destin, Eugène Onéguine, Otello, Mese Mariano & Suor Angelica et Mignon feront l’objet d’une diffusion sur France.tv et qu'Anna Bolena sera diffusée dans les cinémas pour la programmation Viva l’Opéra.
Les concerts seront également l'occasion d'inviter encore et toujours de stars : Juan Diego Flórez et l'Orchestre maison dirigé par Christopher Franklin, les débuts maison d'Aleksandra Kurzak et Roberto Alagna (et du chef David Giménez Carreras), les débuts de Nadine Sierra et du chef Lorenzo Passerini.
Après le Requiem de Verdi avant la crise, le Requiem de Mozart sous la baguette de Speranza Scappucci ouvrira la saison, en hommage "à toutes les victimes de la crise sanitaire" avec Sophie Karthäuser, Angélique Noldus, Julien Behr et Luca Dall'Amico. Speranza Scappucci qui dirigera également les sopranos Caroline Wenborne et Alex Penda dans un programme Amour & Mort Wagner & Strauss.
Enfin, la tradition de spectacles Jeune Public sera bien nourrie avec Ursule et Hirsute de Lionel Polis (Lauréat du concours de composition initié par l’Opéra royal de Wallonie-Liège en mai 2018), Figaro le Barbier du Bois Joli (adaptation du Barbier de Séville par Marie Neyrinck) et Le dernier Sorcier de Pauline Viardot adapté et mis en scène par Davide Garattini Raimondi.