Ambronay 2023 : Requiem et Symphonie de Mozart par Le Concert de la Loge
« Nous donnons le Requiem de Mozart, dans sa "totalité" (incluant les mouvements qui ont été achevés par ses élèves, notamment Süßmayr) avec sa Symphonie concertante qui est également une œuvre phare de Mozart et l'un des grands modèles du genre du Concerto. D'autant que nous allons la jouer avec Amihai Grosz, alto solo des Berliner Philharmoniker avec qui nous allons enregistrer cette Symphonie concertante, à l'issue de cette tournée d'octobre (ce sera le troisième disque de notre série "Simply Mozart" où nous associons ses dernières Symphonies à des Concertos). Ce concert résonne ainsi avec notre discographie récente et future.
Ces deux œuvres, le Requiem et la Symphonie concertante pour violon et alto de Mozart nous plongent vraiment dans des univers très différents : de par l'instrumentation, le traitement de l'orchestre, les tonalités. Ces œuvres mettent grandement en valeur les parties solistes mais de manière plus modérée dans le Requiem qui emploie le chœur pour mettre à l’honneur le texte. Et en écoutant le deuxième mouvement de la Symphonie concertante, peut-être l’un des plus grands chefs-d’œuvre des mouvements lents, on peut tout à fait imaginer que deux “chanteurs” nous racontent quelque chose : cette musique est très technique mais toujours d’une grande “vocalité”, chantante. Dans les pièces vocales et chorales, les instruments doivent s’effacer, tandis que l’orchestre doit avoir une approche plus vive et acérée dans le concerto instrumental. Il faut être le reflet de la voix et du texte. Je dirige d’ailleurs la Symphonie du violon, mais le Requiem sans violon.
Dans l'Introït et le Lacrimosa du Requiem, Mozart parvient à transmettre le dénuement le plus complet, à la fois avec ce début au rythme de lent balancier sur lequel viennent se poser tous les instruments, les plus douloureux dans l’expression (le cor de basset ou les cors anglais selon les versions, puis le basson, les trombones et puis l’orchestre entier). C’est un des plus grands crescendos qui soient. Tandis que le Lacrimosa, c’est la nudité, de l'homme aussi face à la mort, c’est le rebond d’une basse qui donne quelques notes, c’est l'écho des violons qui est le tout : le vol suspendu, la réflexion, l'affliction. Ce sont des passages infinis, à l’écoute et au ressenti. »
Aux Éditions Ambronay, c’est Leonardo García Alarcón qui a enregistré le Requiem de Mozart (également avec le Chœur de chambre de Namur), en l’associant avec une autre œuvre pour sa part : le Concerto pour Clarinette. Alarcón qui dirige cette année à Ambronay Il Dono della Vita eterna d’Antonio Draghi (vendredi 22 septembre 2023 à 20h30).
Retrouvez ci-dessous tous les épisodes de cette série, dans laquelle les artistes vous présentent leurs liens avec le Festival d'Ambronay et leur concert au programme de l’édition 2023 : un parcours à travers la richesse de ces grands week-ends, faisant résonner la musique ancienne dans toutes ses dimensions, dans ses échos à travers les frontières et les siècles.
1. Bach par Les Surprises
2. Salade de Taureau par Cantoría
3. Les Itinérantes, exploratrices
4. Télémaque et Calypso par Les Ombres
5. Destins de Reines par Amarillis
6. Les rues de Londres avec PRISMA
7. Grands Miserere avec Ora Singers
8. Requiem et Symphonie de Mozart par Le Concert de la Loge
9. Au fil de la nuit avec La Palatine
10. Mon Amant de Saint-Jean par Le Poème Harmonique
Bonus - Le Don de la Vie éternelle par Cappella Mediterranea