Etat civil
- Artiste lyrique
Biographie
La soprano anglaise Felicity Lott est née à Cheltenham le 8 mai 1947. Elle vient d’une famille de mélomane, et commence le piano à cinq ans, et le violon peu après. Elle commence également à suivre des cours de chant à douze ans, et se produit dans la chorale de son église pendant toute son adolescence. Pour autant, elle ne se destine pas à la musique. En effet, ses grandes passions à l’époque sont la langue et la culture française. Elle intègre donc le Royal Holloway College à Londres pour y obtenir une licence de latin et de français, en vue de devenir interprète. Dans le cadre de sa formation, elle réalise un séjour d’échange dans les environs de Grenoble en 1967 et 1968. Durant ce séjour d’étude, elle recommence à prendre des cours de chant au conservatoire de Grenoble. Cette fois-ci, son intérêt pour le chant s'éveille réellement, d’autant qu’elle a l’occasion de chanter de nombreuses mélodies françaises, ce qui fait le lien entre son amour de la culture française et sa pratique de la musique. Elle revient à Londres avec la ferme intention de devenir chanteuse. Une fois sa licence obtenue en 1969, elle entre donc à la Royal Academy of Music, où elle étudie pendant quatre ans. Elle en sort avec les honneurs en 1973. Peu après, elle fait ses débuts sur scène dans Tolomeo de Haendel dans le rôle de Seleuce au Unicorn Opera d’Abingdon, où elle retourne dans le rôle-titre d’Arianna in Creta du même compositeur.
En 1975, elle débute à l’English National Opera, où elle chante Pamina dans La flûte enchantée de Mozart. L’année suivante, c’est Covent Garden qui lui ouvre ses portes, puisqu’elle tient un petit rôle, la femme du deuxième soldat, dans la création mondiale de We come to the river de Hans Werner Henze. Surtout, la même année, le Festival de Glyndebourne lui offre le rôle de la Comtesse Madeleine dans Capriccio de Richard Strauss pour son édition en tournée. C’est le début de la consécration pour Felicity Lott. Elle débute sur la scène de Glyndebourne l’année suivante, en 1977, dans The Rake’s Progress de Stravinsky, où elle chante Anne Trulove, dans une mise en scène de John Cox avec des décors de David Hockney. La production est très remarquée, et Felicity Lott retournera à Glyndebourne à de nombreuses reprises, au point d’en devenir l’une des voix emblématiques du Festival. Ainsi, elle fait ses débuts à la Monnaie dans le rôle-titre du Couronnement de Poppée de Monteverdi. Elle reprend le rôle d’Anne Trulove à Covent Garden en 1980. Peu de temps après, elle débute à l’Opéra de Paris dans Don Giovanni de Mozart, où elle chante Donna Elvira. Elle a d’ailleurs l’occasion de montrer son affinité pour la France en 1980, dans un enregistrement de Dialogues des Carmélites de Poulenc avec Régine Crespin, où elle chante Blanche de la Force, un rôle qu’elle reprendra à maintes reprises.
C’est peut être dans les œuvres de Richard Strauss qu’elle obtient ses plus grands succès. Elle ressent une affinité pour ses œuvres, qui mobilisent non seulement sa voix mais aussi ses qualités d’actrice. Ainsi, en 1980, elle chante Octavien dans Le chevalier à la rose à Glyndebourne, puis Christine Storch dans Intermezzo en 1983, à Glyndebourne également, puis Arabella, encore à Glyndebourne en 1985. Après avoir chanté Octavien, elle chante la Maréchale dans Le Chevalier à la rose à La Monnaie en 1986, qui devient l’un de ses plus grands rôles. Elle reprend notamment le rôle à Covent Garden l’année suivante. Elle ne se limite toutefois pas à Strauss, montrant également une prédilection pour Mozart et le répertoire baroque (Haendel) et du XXe (Britten, Poulenc). Ainsi, en 1987, elle fait ses débuts aux Etats-Unis en chantant la Comtesse Almaviva dans Les Noces de Figaro de Mozart, et triomphe à l’Opéra de Paris en Cléopâtre dans Jules César de Haendel. Parmi les nombreuses performances qu’elle donne au Royal Opera figure également Ellen Orford dans Peter Grimes de Britten en 1989. Elle est également une adepte du récital, en particulier du répertoire français, comme Poulenc, Chabrier, Reynaldo Hahn ou Fauré, mais aussi du lied allemand. Elle est souvent accompagnée du pianiste Graham Johnson.
C’est dans le rôle de la Maréchale qu’elle fait ses débuts au Metropolitan en 1990, sous la direction musicale du fin straussien Carlos Kleiber. Elle y retourne l’année suivante dans le rôle de Donna Elvira (Don Giovanni). Toutefois, elle se produit surtout en Europe, surtout dans son pays d’origine et en France, sa patrie de cœur. Sa prédilection pour des rôles qui reposent autant sur le jeu d’acteur que sur le chant en fait une interprète idéal d’opérette. Ainsi, elle tient le rôle-titre de La veuve joyeuse de Lehar en 1993 à Glyndebourne. En 1994, elle reprend Le chevalier à la rose avec Carlos Kleiber, toujours dans le rôle de la Maréchale, à l’Opéra de Vienne, qui fait l’objet d’un enregistrement de référence.
L’un de ses plus grands succès de la deuxième moitié de sa carrière est le rôle-titre de La belle Hélène d’Offenbach, qu’elle chante sous la direction de Marc Minkowski dans une mise en scène de Laurent Pelly au Théâtre du Châtelet. Elle retourne au Châtelet dans une autre opérette d’Offenbach avec la même équipe en 2004 pour La Grande Duchesse de Gérolstein, devenu une version de référence pour cette œuvre. La même année, elle reprend le Maréchale pour sa dernière performance au Royal Opera House en date. Elle chante La voix humaine de Poulenc en 2007 à l’Opéra de Lyon, de nouveau dans une mise en scène de Laurent Pelly. L’un de ses derniers rôles sur scène est le rôle parlant de la Duchesse de Crackentorp dans La fille du régiment de Donizetti à l’Opéra de Paris dans une mise en scène de Laurent Pelly.
Elle continue cependant de chanter des récitals. En 2013, elle chante un récital d’adieu au Wigmore Hall, car elle est sur le point d’intégrer son conseil d’administration et ne souhaite pas s’y produire par la suite pour éviter les conflits d’intérêt. Elle y chante notamment Schumann, Strauss, Britten et Offenbach, compositeurs qui continuent de peupler ses récitals dans les années suivantes, avec Poulenc, Satie ou Duparc. En 2019, elle chante La Voix humaine à Buxton et à Côme.
Quelques chiffres
- Gaetano Donizetti 40%
- Richard Strauss 20%
- Jacques Offenbach 20%
- Autres 20%