John Eliot Gardiner, chef d’orchestre britannique, est né à Fontmell Magna en Angleterre en 1943. Il reçoit sa première formation musicale dans sa famille, notamment par son grand-oncle Henry Balfour Gardiner, qui est enseignant et compositeur. Durant son enfance, il apprend le violon et chante dans le chœur de son église locale. Gardiner entame un cursus en histoire, langue arabe et espagnol médiéval au King College de Londres. Il s’y inscrit finalement en direction musicale dans la classe de Thurston Dart. Toujours étudiant, il fonde le Monteverdi Choir en 1964 puis l’Orchestre Monteverdi en 1968. Après son séjour universitaire à Londres, il se perfectionne au Conservatoire de Paris (en 1967 et 1968), où il suit notamment les cours de Nadia Boulanger.

1969 marque ses débuts lyriques, lorsqu’il dirige La Flûte enchantée de Mozart à l'English National Opera de Londres. Ses débuts au Royal Opera House, l’autre grande maison londonienne, ont lieu en 1973 avec Iphigénie en Tauride de Gluck. En 1978, son Orchestre Monteverdi opte pour des instruments d’époque et devient le English Baroque Soloists. Deux ans plus tard, Gardiner devient le Chef principal de l’Orchestre symphonique de CBC à Vancouver, un poste qu’il exerce pendant trois ans jusqu’en 1983. En 1981, il débute au Théâtre des Champs-Élysées avec Les Fêtes d’Hébé de Rameau. Il participe à la découverte des Boréades, oeuvre jamais interprétée de Rameau, à l’occasion du Festival d’Aix-en-Provence en 1982. L’année suivante, il est nommé Premier chef principal du nouvel Orchestre de l’Opéra de Lyon, qui est dorénavant entièrement consacré à la musique opératique. C’est en 1985 qu’il débute à La Scala, pour un concert de musique baroque (il attendra 2006 pour y diriger son premier opéra, Katia Kabanova de Leoš Janáček).

En 1989, il fonde son troisième ensemble, l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique, dont l’objectif est l’interprétation de la musique classique et romantique avec des instruments d’époque. L’année suivante, il débute au Festival de Salzbourg, pour Orphée et Eurydice de Gluck. Puis, en 1991, il devient Chef principal de l’Orchestre symphonique de NDR à Hambourg. Son unique prestation au Festival de Glyndebourne a lieu en 1997 dans Manon Lescaut de Puccini. De même, son unique production à l’Opéra d’État de Vienne a lieu en 1999 pour la Veuve joyeuse de Franz Lehár. Il célèbre en 2003 le bicentenaire de Berlioz, l'un de ses composteurs fétiches, en dirigeant Les Troyens au Théâtre du Châtelet. Il dirige en 2004 Le Songe d'une nuit d'été de Britten à La Fenice. En 2008, il fait une incartade dans le répertoire verdien, avec Simon Boccanegra au ROH, où il retourne en 2012 pour Rigoletto, puis en 2013 pour Les Noces de Figaro. En 2015, c'est Rossini qui l'attire à La Scala, pour Otello. Il consacre une bonne partie de son année 2017 à une tournée européenne dédiée à la trilogie Monteverdi. En 2019, il dirige au Festival Berlioz puis en tournée Benvenuto Cellini avec Michael Spyres dans le rôle-titre. 

La saison 2019/2020 de John Eliot Gardiner démarrera en novembre au Teatro Colon par un concert dédié à Monteverdi, Domenico Scarlatti, Purcell et Carissimi.