- Compositeur
Biographie
Christoph Willibald Gluck
On ne sait presque rien des premières années de l'éducation musicale de Christopher Willibald Gluck (1714-1787) à part qu'il a eu des séjours formateurs à Prague et à Vienne entre 1728 et 1737. Séjours au cours desquels il a acquis une ouverture d'esprit et un élargissement de ses connaissances notamment sur l'opera seria. Il achève sa formation de compositeur à Milan auprès de Giovanni Battista Sammartini qui lui transmet sa science de la composition instrumentale. C'est durant cette période que Gluck développe une passion pour l'opéra et se sent de plus en plus attiré par une carrière de compositeur d’œuvres lyriques scéniques. Deux autres séjours auront un très grand impact dans l'esprit du compositeur et l'aideront à formuler ses réformes de l'opéra. Celui à Londres entre 1745 et 1746 où il entre en contact les oratorios de Haendel et les Ballad operas. Puis celui à Copenhague en 1749, où il découvre l'opéra de Johan Adolph Scheibe intitulé Thusnelda et dont la préface contient des idées annonciatrices de la future réforme de Gluck de l'opera seria.
Gluck entre comme son père au service des princes Lobkowitz en 1836. En 1741, il est engagé à Milan par le Prince Antonio Maria Melzi pour composer des opéras sur les livrets de Metastasio. Il écrit notamment Artaxerxès (Artaserse, 1741) qui a un certain succès. Durant cette période italienne, il développe son réseau et fait la connaissance de beaucoup de chanteurs célèbres. Il écrit des opéras dans le style italien autant dans les genres comique que sérieux. Ses œuvres, bien qu'elles ne témoignent pas d'une grande originalité, annoncent déjà son futur style avec des phrases asymétriques, ainsi qu'une variété dans la structure des airs (ce qui lui permet d'avoir accès à une palette musicale plus riche et plus variée pour dépeindre le « réel »).
Fin 1752, il est engagé par Durazzo (l'impresario du Burgtheater de Vienne) pour écrire des opéras. Puis en 1754, ce dernier confie à Gluck la direction du théâtre dans l'espoir qu'il redonne une nouvelle impulsion créatrice à ce centre musical européen. Il lui demande notamment d'adapter au goût viennois les opéras comiques français et l'encourage à composer des opéras originaux. La carrière de Gluck prend un tournant en 1761 avec l'arrivée du librettiste Ranieri de Calzabigi à Vienne. Avec lui, le compositeur entreprend la réforme dite « viennoise » avec en 1762 Orphée et Eurydice (Orfeo ed Euridice), en 1767 Alceste et en 1770 Pâris et Hélène (Paride ed Elena). Dans la préface d'Alceste, Calzabigi définit les grandes lignes autant stylistiques et esthétiques que pratiques de leur réforme. Elles peuvent se résumer autour de deux grandes idées constitutives : l'exigence d'une véritable synthèse entre la musique et le texte et la mise au service du drame de tous les acteurs de l'œuvre.
En 1774, sous la protection de la jeune dauphine Marie-Antoinette, Gluck se rend à Paris. Il entame sa réforme dite « parisienne » avec Iphigénie en Aulide (1774). Cet opéra, qui constitue le premier essai du compositeur au genre de la tragédie lyrique française, est suivi très rapidement de deux adaptations en langue française de deux de ses opéras viennois réformés : Orphée et Eurydice (1774) et Alceste (1776). Il incarne alors la figure du réformateur du théâtre français. Sa notoriété ayant pour conséquence directe l'amoindrissement du théâtre italien à Paris, une guerre esthétique se déclenche avec d'un côté les piccinistes (du nom du compositeur italien alors en vogue à Paris Piccini) et des gluckistes. La guerre stylistique qui avait commencé en 1776 prend fin en 1779 avec le triomphe d'Iphigénie en Tauride, œuvre dans laquelle Gluck réforme définitivement (et durablement) les canons de la tragédie lyrique et assoit à Paris l'hégémonie (pour quelque temps) de cette dernière sur le genre sérieux italien. Dans cet opéra, qui constitue une synthèse de ses différentes réformes, Gluck démontre avec l'aide du jeune librettiste Nicolas-François Guillard sa grande maîtrise lyrico-dramaturgique. Afin de rendre tout le réel des sentiments et montrer la profondeur et la psychologie des personnages, le compositeur utilise des moyens musicaux variés et originaux qu'il puise dans plusieurs traditions (autant italienne que française et même anglaise).
L'échec d'Écho et Narcisse en 1779 met fin à sa carrière de compositeur d'opéra. Sa dernière production pour le théâtre est une adaptation en langue allemande de son opéra Iphigénie en Tauride qui a été donnée pour la première fois devant le grand-duc de Russie à Vienne en 1781. Cet honneur fait au compositeur par l'empereur d'Autriche Joseph II témoigne du prestige dont jouissait le compositeur à la fin de sa vie. Gluck laisse derrière lui une abondante production lyrique, mais surtout deux réformes (italienne et française) qui ouvrent la voie aux théâtres rossinien et weberien.
Met Live Tosca
Lyricographie synthétique
-
Année de création 1741Nom de l'Opéra ArtaserseNom du librettiste Pietro Metastasio
-
Année de création 1743Nom de l'Opéra DemofonteNom du librettiste Pietro Metastasio
-
Année de création 1750Nom de l'Opéra EzioNom du librettiste Pietro Metastasio
-
Année de création 1754Nom de l'Opéra Les ChinoisesNom du librettiste Pietro Metastasio
-
Année de création 1758Nom de l'Opéra L'île de MerlinNom du librettiste Louis Anseaume
-
Année de création 1762Nom de l'Opéra Orphée et EurydiceNom du librettiste Ranieri de Calzabigi
-
Année de création 1767Nom de l'Opéra AlcesteNom du librettiste Ranieri de Calzabigi
-
Année de création 1770Nom de l'Opéra Pâris et HélèneNom du librettiste Ranieri de Calzabigi
-
Année de création 1774Nom de l'Opéra Iphigénie en AulideNom du librettiste François-Louis Gand Le Bland Du Roullet
-
Année de création 1777Nom de l'Opéra ArmideNom du librettiste Philippe Quinault
-
Année de création 1779Nom de l'Opéra Iphigénie en TaurideNom du librettiste Nicolas-François Guillard
-
Année de création 1779Nom de l'Opéra Écho et NarcisseNom du librettiste Jean-Baptiste-Louis-Théodore de Tschudi