Les Grands sont de sortie pour la saison 2024/2025 du CMBV
La situation dans le monde de la culture et de sa gouvernance était à ce point instable que la brochure du CMBV réalisée en juin n’a pour l’instant été publiée que pour les événements jusqu’en décembre. Les réjouissances de toute une année sont toutefois bel et bien programmées, et le choix a notamment été fait de miser sur les valeurs sûres (face à l’incertain).
L’emblématique compositeur de Louis XIV, Lully, sera représenté avec Persée (dernier volet d’une tétralogie baroque après Ariane et Bacchus de Marin Marais, Médée de Charpentier et Iphigénie en Tauride de Desmarest et Campra) dirigé par Hervé Niquet avec son Concert Spirituel.
Grand classique du baroque, Le Carnaval de Venise de Campra sera dirigé par Camille Delaforge avec son ensemble Il Caravaggio, dans une mise en scène d’Yvan Clédat et Coco Petitpierre (dont le CMBV est coproducteur).
Avant cela, Charpentier aura fait les honneurs du début de saison, pour une fin (celle de la résidence de Sébastien Daucé et son Ensemble Correspondances), par un concert à la Sainte Chapelle et un autre à la Chapelle Royale de Versailles. De Charpentier également sera repris Médée et Jason (parodie dramatique) mis en scène par Pierre Lebon avec Les Surprises de Louis-Noël Bestion de Camboulas.
Ira ensuite à Namur, à Bruges et au Salon d’Hercule du Château de Versailles, une exploration de l’opéra du temps de Louis XV avec deux actes de ballet : de Rameau (Pygmalion) et Pierre Iso (Zémide). Enfin, un concert de Noël à l’église Saint-Firmin d’Amilly, autour de Corrette et Charpentier, viendra conclure l’année civile.
Les génies du Baroque français se feront ainsi également ambassadeurs en Europe : à la Philharmonie de Berlin avec l’Ensemble Diderot autour de la musique dans les salons français du milieu du XVIIIe siècle, mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique, à Montréal (pour L’amant jaloux ou Les fausses apparences de Grétry). Dans un mouvement réciproque, c’est Ernelinde Princesse de Norvège de Philidor (notre compte-rendu depuis Oslo) qui reviendra au pays, à Versailles (Grande Salle des Croisades), dirigé par Martin Wåhlberg avec l’Orkester Nord et les Chantres du CMBV.
Enfin, la saison se terminera avec le projet Janus en partenariat avec l’IRCAM, pour une création d’Adrien Trybucki ainsi qu’un programme pour double cœur, dirigé par Fabien Armengaud.
Outre les productions, la recherche garde une place importante avec quatre séminaires (dont deux journées d’études) d’octobre à décembre, et un focus sur les répertoires et les pratiques musicales des académies de musique et des concerts de province entre 1710 et 1770.
Damien Guillon donnera une classe de maître sur “Les dessus mués” – Contre-ténors, castrats et sopranistes en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, les 24 et 25 janvier 2025 à Versailles (Hôtel des Menus-Plaisirs), et Vittorio Ghielmi se consacrera aux Horizons nouveaux de la viole de gambe, les 10 et 11 mars.
Enfin, les publications du CMBV promettent dans l’année une édition des Motets de Lully et de Giroust, une autre des cantates de Clérambault, ainsi qu’une anthologie de musique française pour clavecin (1610-1660). Au disque, paraîtra d’abord Iphigénie en Aulide de Gluck avec les Chantres du CMBV et Le Concert de la Loge dirigé par Julien Chauvin (ensemble qui aura fêté ses dix ans par un Concert de Gala début 2025 au Théâtre des Champs-Élysées). La Jérusalem Délivrée de Philippe d’Orléans par la Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón paraîtra le 12 janvier, un mois avant Iphigénie en Tauride de Campra et Desmarest par Hervé Niquet.