Patrick Foll : « Créer du merveilleux »
Patrick Foll, le public semble revenir dans de nombreux opéras en France : qu’en est-il à Caen ?
Cette saison a permis de tourner la page du post-Covid et celle des menaces qui pesaient sur la saison précédente avec la baisse de pouvoir d’achat, la peur de l’inflation et le dérapage des factures d’énergie. Cela avait eu pour nous un impact sensible sur la campagne d’abonnement. Le désir de sortir et de se faire plaisir est de nouveau bien là. Ainsi, nous avons vendu plus de 74.000 billets, ce qui représente 1,5 million d'euros de recettes propres.
Vous vous inquiétiez l’an dernier de la hausse des prix de l’énergie sur votre budget, suite à la fin de votre contrat en 2023 : quel impact cela a-t-il finalement eu ?
Cela a grevé notre budget de 300.000 euros. Pour la saison qui s’achève, nous avions deux productions qui avaient pu être sauvées de la période Covid, Falstaff et Orphée et Eurydice. Ces deux productions étaient financées par des provisions émanant des années 2020. Du coup, l’impact de la hausse des dépenses d’énergie ne s’est pas vu cette saison. Si les factures ne baissent pas, il y aura un impact sur les saisons qui viennent, sans nouvelle compensation de la part des tutelles. Ainsi, sur la saison qui s’ouvre, nous ne serons pas en mesure de porter une création de production maison, comme nous avons pu le faire avec David et Jonathas. Cette question de la production se posera de nouveau pour le futur.
Au global, notre financement se maintient en nominal, donc sans réévaluation liée à l’inflation. Nous avons toutefois eu quelques petites aides sur des projets ponctuels, notamment grâce au dispositif « Mieux produire, mieux diffuser », mais aussi sur notre commande à Thierry Pécou de O Future pour notre Maîtrise de Caen. Les subventions de la Région Normandie (500 K€) et de la ville de Caen (4,15 M€) sont quasiment les mêmes qu’il y a une quinzaine d’années. Or, nous avons fait le calcul : les 4,15 M€ que nous recevons de la ville représenteraient aujourd’hui 5,2 M€ si ce montant avait été indexé sur l’inflation. Pour compenser ce 1,2 million d’euros, nous avons réussi à développer avec mon Directeur-adjoint Ludwig Chenay les recettes propres du théâtre entre billetterie, parts de coproductions et cessions de représentations en tournée. C’est à la fois très positif et potentiellement fragilisant si nous n’atteignons pas nos prévisions de recettes propres ! Pour rappel, en 2024 les recettes propres du théâtre de Caen représenteront 40 % du budget total de la maison.
Cette saison a vu la fusion de l’Orchestre Régional de Normandie avec celui de l’Opéra de Rouen. Quel en sera l’impact pour le théâtre de Caen ?
Très concrètement, pour la première fois depuis 30 ans, il n’y aura aucune présence de l’Orchestre Régional de Normandie dans notre programmation. L’entité née de cette fusion est l’Orchestre de Normandie : la structure associative qui gérait l’Orchestre régional est dissoute et les effectifs sont intégrés à l’Orchestre de l’Opéra de Rouen. De fait, je n’ai pas eu de propositions de leur part, autres que des programmes qui avaient déjà été donnés. Le théâtre de Caen n’a pas été intégré au pilotage de ce dossier ni à la définition du nouveau projet artistique de ce nouvel orchestre. L’Orchestre Régional était un orchestre de chambre, avec lequel je pouvais concevoir des projets adaptés à l’identité pluridisciplinaire du théâtre de Caen car son projet reposait sur un métissage des genres et un croisement des répertoires, en incluant des formes légères. Nous trouvions ainsi naturellement une cohérence à leur présence dans notre saison.
Vous répétez souvent que vous souhaitez que l’opéra se concentre sur son objectif : créer du merveilleux. Comment cela se concrétise-t-il cette saison ?
Nous disposons d’un réseau extrêmement puissant de partenaires : des maisons qui partagent avec nous ce souhait de maintenir la qualité artistique des projets, à la fois avec de la curiosité sur le choix des œuvres, et en essayant de convier des maîtres d’œuvre de premier plan à même d’offrir au public une lecture éclairante d’intelligence et d’émotion, le tout interprété par des artistes capables de transcender la beauté du propos. L’émerveillement, c’est le fait d’être habité par ce que l’on a vu une fois que l’on est sorti du théâtre : la saison prochaine est emblématique de cette volonté.
Justement, la saison lyrique 24/25 s’ouvrira par un opéra rare de Baldassare Galuppi par Le Poème Harmonique : quelles sont les origines de ce projet ?
Le Poème Harmonique est avec Correspondances l’autre ensemble baroque qui réside en Normandie, à Rouen. Il y avait une forme d’évidence à ce que le théâtre de Caen s’associe à ce nouveau projet initié par Vincent Dumestre, à la fois parce que L'Uomo Femina, l’œuvre qui sera jouée, le sera pour la première fois en version scénique à cette occasion (c’est la curiosité dans le choix des œuvres que je mentionnais), et parce que Vincent Dumestre a une sensibilité et une grande intelligence vis-à-vis de la musique italienne du XVIIe et du XVIIIe siècle. Galuppi est un grand compositeur, qui était d’ailleurs paraît-il encore plus célèbre que Vivaldi à son époque. Il a écrit énormément d’opéras et il nous en est parvenu beaucoup. Cette œuvre oubliée a aujourd’hui une résonnance incroyable : c’est une réflexion sur le genre, comme son nom l’indique. Le coup de génie de ce projet, c’est que Vincent Dumestre a pu embarquer Agnès Jaoui à la mise en scène, elle qui a une passion pour le chant, y compris lyrique. Par son parcours artistique, elle a une grande légitimité à s’emparer de ce conte mordant et ironique. Sa remise de maquette était passionnante et sensible, gardant l’esprit impertinent du style vénitien. Cet opéra est représentatif de la pensée libre qui parcourait Venise à cette époque.
Quel est le sujet du livret ?
Dans une inversion des clichés de l’époque, ce sont les femmes qui règnent sur une île tandis que les hommes vaquent aux tâches ménagères et se font beaux pour leur plaire. Deux naufragés, issus du monde patriarcal, débarquent sur cette île. La reine tombe amoureuse de l’un d’eux, rappelant Didon et Énée. Comme dans Così fan tutte, le livret se termine de manière très ouverte et chacun est libre d’imaginer la suite.
Lire notre compte-rendu d'Il Mondo alla roversa de Galuppi, donné à Avignon en 2019, dont le livret est très proche
Qui seront les interprètes de cette production ?
Vincent Dumestre a choisi une distribution de haut niveau, qui sera également présente à Dijon puis Versailles, qui coproduisent ce titre avec nous : Eva Zaïcik sera Cretidea, Lucile Richardot interprètera Ramira, Victoire Bunel sera Cassandra. Chez les hommes, nous compterons aussi sur Victor Sicard (Roberto), François Rougier (Giannino) et Anas Séguin (Gelsomino).
Dans un grand saut dans le temps, vous présenterez ensuite Les Enfants terribles de Philip Glass dans la mise en scène de Phia Ménard : pourquoi présenter ce projet ?
C’est la première fois que je présente une production de la Co[Opéra]tive : j’avais vu ce spectacle à Rennes et je l’avais trouvé formidable. Cela faisait par ailleurs longtemps que je souhaitais faire un projet avec Phia Ménard : lui confier cette œuvre était vraiment une belle idée. La transposition qu’elle a imaginée, dans cette petite communauté en EHPAD avec des vieillards qui retombent en enfance, donne un nouveau souffle au texte de Cocteau, qui pourrait par certains côtés être un peu désuet autrement, et prend là une force exceptionnelle. Je suis ravi de retrouver la distribution d’origine, avec notamment François Piolino, qui fait partie de l’histoire du théâtre de Caen, Mélanie Boisvert ou encore Ingrid Perruche. Emmanuel Olivier, qui assure la direction musicale, est également déjà venu à Caen par le passé. Notre reprise aura déclenché une nouvelle tournée de ce spectacle, ce qui est formidable.
En janvier, vous présenterez La Cenerentola en coproduction avec l’Opéra national de Lorraine : comment ce projet s’est-il monté ?
L’idée ici était de reproduire ce que nous avions fait il y a deux saisons avec Tristan et Isolde : j’avais proposé à Matthieu Dussouillez [le Directeur de l’Opéra de Nancy, ndlr] d’ajouter à sa production trois dates à Caen, avec toutes ses forces musicales. Sur ce projet plus particulièrement, le choix de Fabrice Murgia à la mise en scène m’intéressait beaucoup, il propose une Cendrillon qui rentre dans ma définition du merveilleux : la beauté avec l’intelligence. Il veut révéler dans sa mise en scène une autre dimension du personnage : elle n’est pas simplement une oie blanche et une enfant maltraitée, mais une jeune fille très intelligente qui, avec énormément d’honnêteté et de grandeur, cherche à s’extraire de sa condition. Au-delà de son côté vertueux, le Prince tombe aussi amoureux de sa personnalité extrêmement riche.
Pouvez-vous présenter la distribution ?
Ce sera exactement la même qu’à Nancy [direction musicale de Giulio Cilona, avec notamment Beth Taylor et Dave Monaco dans le couple central, Gyula Nagy en Don Magnifico et Alessio Arduini en Dandini, ndlr]. C’est aussi ça, le « Mieux produire, mieux diffuser » : notre maison peut permettre de pousser cette logique puisque nous jouons le jeu de la mutualisation avec un partage total de la mise en scène et de l’ensemble des interprètes. Dans les conditions budgétaires actuelles, je ne peux de toute façon présenter ce type de titre qu’en jouant totalement sur les économies d’échelle. Ainsi, nous n’aurons qu’une répétition générale à Caen avant de présenter la production au public. Tout le reste du travail sera fait à Nancy. Nous sommes un peu pionniers en la matière car souvent, dans les coproductions, chaque théâtre présente sa propre distribution, son chœur et son orchestre. Au-delà du slogan, « Mieux produire, mieux diffuser » est un enjeu de survie pour notre art. Mais cela n’a de sens qu’avec des maisons avec lesquelles une relation de confiance artistique totale existe : ces projets doivent être assumés dans une liberté de choix artistiques. Il serait totalement contre-productif de chercher à imposer un tel fonctionnement.
En avril, vous jouerez un autre grand titre, Les Noces de Figaro, dans le cadre de votre partenariat désormais bien installé avec Collegium 1704 : pouvez-vous nous décrire ce projet ?
Nous avions une envie commune de poursuivre notre collaboration avec le Théâtre National de Brno, le deuxième plus grand théâtre lyrique de Tchéquie, après Alcina qui avait été mis en scène par leur Directeur Jiří Heřman. Nous voulions faire un Mozart : nous avions un autre titre en tête, qui se fera finalement plus tard. Je souhaitais que le public de Caen puisse entendre Václav Luks et son Ensemble Collegium 1704 dans un grand titre lyrique de Mozart. Nous avions fait avec eux deux opéras de Haendel, un Vivaldi, ainsi que L'Olimpiade (nous étions en avance sur notre temps) de Josef Mysliveček, ce grand compositeur de Prague qui s’est installé en Italie et était devenu l’un des compositeurs attitrés du San Carlo de Naples, sans oublier l'Orphée et Eurydice de Gluck. Pour cette production, le Théâtre National de Slovaquie se joint à nous : c’est bien de montrer qu’un théâtre comme le nôtre peut être un acteur de la coproduction internationale.
Quel sera le projet de mise en scène ?
Jiří Heřman est un grand connaisseur de l’art lyrique, il fait preuve de beaucoup d’intelligence et de finesse dans ses mises en scène. L’Europe centrale a une grande légitimité à nous raconter le XVIIIe siècle et à nous le faire entendre.
Vous proposez également du théâtre musical, avec notamment La Symphonie tombée du ciel, programmée en décembre : pouvez-vous nous décrire ce projet ?
C’est le collectif de Samuel Achache qui propose ce spectacle avec son nouvel orchestre La Sourde (dont il espérait déjà la création il y a 14 ans), sur la thématique du miracle, transcendé musicalement : le miracle amoureux, de la rencontre, d’une guérison. Ce projet entre aussi dans la recherche du merveilleux. La période nous incite tout de même à espérer le miracle… C’est la première fois que La Sourde, projet porté par Samuel et Florent Hubert, viendra à Caen.
Vous présenterez également Les Fâcheux de Molière et Lully mis en scène par Julia de Gasquet et dirigé par Bertrand Cuiller : quelles sont les origines de ce projet ?
C’est la première comédie-ballet de Molière. Il s’agit donc de son prototype sans parties chantées (seulement de l’instrumental), et c’est à l’occasion de sa création que le Roi a rencontré Molière. Ce titre allait bien avec le travail que nous avons mené historiquement, notamment avec le Ballet royal de la nuit. Julia de Gasquet en avait fait une mise en scène en plein air au Château de Grignan. Il se trouve que je la connaissais en tant qu’assistante de Louise Moaty sur le Rinaldo que nous avions fait avec Collegium 1704. De son côté, Bertrand Cuiller a fait pour Radio France une version radiophonique avec une autre compagnie de théâtre. L’idée de les faire se rencontrer m’a plu.
Viendra ensuite, en février, Squeak Boum de Francesco Filidei, mis en scène par Emily Wilson : à quoi faut-il s’attendre ?
Il s’agit de théâtre de poche que nous jouerons dans les foyers. Nous montrons que nous pouvons faire du théâtre musical en dehors de la grande salle. Ce sont deux artistes que nous connaissons bien : Emily Wilson avait mis en scène Cupid and Death il y a quelques temps au côté de Jos Houben et avec l’Ensemble Correspondances, tandis que nous avions monté le premier opéra de Filidei, Giordano Bruno, avec Antoine Gindt. Squeak Boum est une œuvre née pendant le confinement : il est bon de faire vivre, à travers cette coproduction avec l’Opéra de Rennes, une œuvre qui peut-être n’aurait jamais vu le jour dans une situation normale. C’est une forme poétique, presque dadaïste.
En avril, vous présenterez un Stabat Mater de Scarlatti par La Tempête de Simon-Pierre Bestion, mis en scène par Maëlle Dequiedt : pourquoi ce choix d’une version scénique ?
Ce projet, initié par Les Bouffes du Nord, s’inscrit dans la continuité de projets comme Songs, que nous avions présenté en 2018 avec Sébastien Daucé et Samuel Achache, ou comme la Carmen revisitée par Jeanne Desoubeaux. Ce type de projet permet de faire surgir un nouvel objet artistique à partir d’une œuvre existante. Ce n’est pas de l’opéra mais du théâtre musical. Simon-Pierre Bestion propose ainsi un nouveau projet au public caennais, après son travail sur Les Vêpres de Rachmaninov. D’ailleurs, les deux projets sont extrêmement différents, ce qui montre toute la palette de talents de ce chef d’orchestre, arrangeur et chef de chœur. Ce Stabat Mater se centrera sur ce que représente la figure de la Vierge, en tant que mère d’un fils qui va mourir jeune. Il ne faut pas venir voir ce spectacle en pensant y voir le Stabat Mater de Scarlatti, ce serait le meilleur moyen d’être déçu : il y aura bien du Scarlatti, mais nous l’entendrons d’une toute autre manière. Partir d’une très grande œuvre pour inventer une proposition nouvelle est une autre forme de merveilleux : pour l’avoir vue, je peux assurer qu’il y a quelque chose de merveilleux dans cette proposition.
Vous proposerez enfin en juin une nouvelle commande pour la Maîtrise de Caen, intitulée Pour les beaux yeux de Mathilde : pouvez-vous nous raconter ce projet ?
Après O Future cette saison et Celui qui dit non la saison précédente (sur un texte de Brecht qui n’avait pas donné lieu à une composition de Weill), nous proposons en effet une nouvelle commande. Puisque nous avons une maîtrise à Caen, je trouve en effet qu’il y a une logique à prendre part à la création de nouvelles œuvres pour voix d’enfants. J’ai rencontré le compositeur Edwin Baudo via une amie : il souhaitait écrire une œuvre sur l’histoire de Guillaume le Conquérant, mais par les yeux de la femme de celui-ci, Mathilde de Flandres. Edwin Baudo écrit une musique contemporaine mais pour diapason et instruments baroques. C’est un projet conçu pour La Maîtrise de Caen : ce sera l’occasion d’accueillir la nouvelle directrice de cette Maîtrise, Camille Bourrouillou, puisqu’Olivier Opdebeeck, qui a mené cet ensemble avec énormément de talent pendant plus de 20 ans, a fait ses adieux avec O Future. Je suis très heureux de mener ce projet avec Laurent Delvert à la mise en scène : sa capacité à travailler avec des artistes d’univers extrêmement différents est fascinante. En plus, c’est un ancien maîtrisien donc cela a du sens.
Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce sujet ?
En 2025, la ville de Caen fêtera son millénaire. Et c’est sous Guillaume Le Conquérant, qui en fait sa capitale, que la ville se développe. Il y fait construire [vers 1060, ndlr] deux monuments, l’Abbaye aux Hommes et l’Abbaye aux Dames, qui sont encore intacts et présents dans le paysage de la ville. Le premier est devenu la mairie de Caen, et le second accueille le Conseil régional : nous conservons aujourd’hui cette symbolique du pouvoir. Il a été un bâtisseur, qui a assis la force du duché de Normandie, et est le seul à avoir conquis l’Angleterre. Il a vécu une grande histoire d’amour avec sa femme, ce qui était rare à cette époque, et elle a eu un grand rôle politique. C’est une personnalité extrêmement importante : elle était de sang beaucoup plus noble que Guillaume.
Quels seront les principaux événements de votre saison de concerts ?
Nous allons fêter la fin de notre intégrale des Quatuors de Haydn, que nous avons menée avec le Quatuor Cambini-Paris de Julien Chauvin. C’est un projet que nous avons débuté en 2016 : c’est une aventure singulière. Il est rare de pouvoir proposer ainsi à un artiste un compagnonnage sur neuf saisons, avec trois concerts par saison (à part l’année Covid). C’était l’occasion de proposer au public une autre manière de venir au concert : cela se passe dans le foyer du théâtre et, dans l’esprit des salons musicaux du XVIIIe, nous y ajoutons un échange culturel au sens large du terme : avec des rencontres dans le domaine des mathématiques, de la neuroscience, de la gastronomie et du vin, l’art du jardin, etc. Ces concerts ont vocation à être un bonheur pour tous les sens. Julien Chauvin et son Concert de la Loge proposeront en outre une sorte de festival sous le nom Osez Haydn les 21, 22 et 23 mars 2025, permettant de découvrir Haydn sous différentes facettes : des trios, une soirée avec grand effectif pour sa Symphonie n°88, un concerto pour violoncelle, des extraits d’opéras (car il a écrit de grands opéras qui ne sont quasiment jamais donnés), et puis, pour finir, Les Sept Dernières Paroles du Christ en croix à Notre-Dame de la Gloriette, en version pour quatuor. Il y aura aussi plein de rendez-vous gratuits tout au long de ce week-end pour découvrir la richesse de ce compositeur et de cette période, avec entre autres des ateliers pour les enfants, une audition de La Maîtrise de Caen, un récital de Justin Taylor au pianoforte, des dégustations de Tokay de Hongrie (à consommer avec modération !), et Victor Julien-Laferrière qui sera présent pendant deux jours. Ce sera une fête.
Quelles seront les autres propositions ?
Nous retrouverons également nos autres compagnonnages, avec notamment deux grands concerts de Sébastien Daucé à la Gloriette pour des cantates de Bach et le programme qu’il donnera pour la réouverture de Notre-Dame de Paris, avec notamment le magnifique Requiem de Campra. Nous mettrons également en valeur des artistes du territoire, avec notamment De Caelis, un ensemble vocal de quatre chanteuses qui font vivre le répertoire a cappella de la renaissance et du début du baroque. Notre [il a débuté à la Maîtrise de Caen, ndlr] Cyrille Dubois viendra dans un nouvel univers puisqu’il nous emmènera à Broadway : il interprètera des œuvres de Gershwin, de Kurt Weill et des extraits de comédies musicales. Thierry Pécou, qui est désormais caennais, reviendra pour un programme formé autour de ses œuvres et d’artistes américains comme Steve Reich, avec une rencontre entre l’Ensemble Variances et l’Ensemble québécois Paramirabo. Ainsi, nous mettons en valeur les artistes de Normandie, mais pas seulement : Les Cris de Paris viendront par exemple avec un programme exceptionnel autour d’œuvres de musique sacrée vénitienne.