Dinis Sousa remplace Gardiner dans une aventure Beethovenienne à la Philharmonie
Les quatre concerts portés par les phalanges de Gardiner (le Monteverdi Choir ainsi que l'Orchestre Révolutionnaire et Romantique), proposent une quasi-intégrale des Symphonies de Beethoven (hormis les n°1 et n°8) ainsi que la Messe en ut majeur, le tout autour de quatre thématiques : HYMNE À LA JOIE, EROICA, APOTHÉOSE DE LA DANSE, et ce soir pour commencer, PASTORALE.
Le programme complet est dense et riche, ce premier concert est d'emblée contrasté, avec la Pastorale (Symphonie n°6) qui, même si elle comporte quelques nuances sombres, met en lumière un caractère joyeux et vivant, tandis que la Messe en ut majeur, axée sur la dramaturgie spirituelle, déploie une densité chorale.
Dinis Sousa leur apporte la pleine cohérence et profondeur d'une direction précise, conduisant une performance dynamique et nuancée. Il sait laisser l'espace d'expression aux différents instruments, encourageant leurs interactions dans la clarté d'un ensemble unifié.
L'Orchestre Révolutionnaire et Romantique anime ainsi l'énergie champêtre et sacrée, profitant du dynamisme de la première pièce et du chef (un peu trop), déployant la gamme de ses timbres à travers le plateau et dans de grandes variations de volumes.
Le Monteverdi Choir offre son chant très dynamique et incisif, perceptible dans chacune de ses interventions, sans rien perdre de la fluidité de ses phrasés. Les caractères triomphants savent contraster avec les passages nuancés et fluides dans une cohérence de justesse globale.
La soprano Lucy Crowe emploie un timbre arrondi et puissant, déclamant ses mélodies mais avec un grand soin du phrasé. La ligne sait s'alléger dans les nuances délicates et expressives requises, faisant pleinement comprendre le texte.
Pour sa part, Alice Coote utilise un registre plus sobre, d'un timbre plus pointu et brillant (relativement à sa tessiture de mezzo-soprano). Sa voix contraste ainsi pleinement, apportant un caractère plus dramatique à ses ancrages sonores.
La voix de ténor d'Allan Clayton se distingue par l’emploi d’un timbre chaud, d'une accentuation marquée dans la déclamation d'une qualité prosodique constante et d'une technique très agile. William Thomas, quant à lui, pose une basse très présente, parfois un peu écrasante, mais d'où le timbre sait percer vers chaque coin de la salle sans forcer. L’union des quatre solistes s'avère extrêmement efficace.
Ce début de cette série de concerts à la Philharmonie de Paris, dirigée par Dinis Sousa, est accueilli par de longs applaudissements réitérés, témoignant de l’enthousiasme du public pour cette interprétation dynamique et expressive des œuvres de Beethoven : de quoi lancer cette nouvelle aventure sur un tempo allant !
Intégrale des symphonies de Beethoven : @mco_london et Dinis Sousa seront à Paris fin mai. Quelques places encore disponibles https://t.co/ZRnBWmE8Tw pic.twitter.com/cxGAMxh9kz
— Philharmonie de Paris (@philharmonie) 9 mai 2024