Etat civil
Biographie
Le ténor lyrique suédois Nicolai Gedda est né le 11 juillet 1925 à Stockholm. Il est élevé par la famille de son père, d’origine russe. Après un séjour à Leipzig de 1929 jusqu’à la montée du nazisme, les Gedda retournent en Suède. Durant son enfance, Nicolai se familiarise aussi bien avec le suédois et le russe qu’avec l’allemand, et il apprend également le français et l’anglais à l’école. Il devient ainsi un polyglotte chevronné, ce qui lui sera extrêmement utile au fil de sa carrière, lui permettant de développer un répertoire extrêmement varié et étendu. Après avoir fini ses études, il devient caissier dans une banque de la capitale. C’est à cette période qu’il commence à étudier l’art lyrique auprès d’un ténor wagnérien des années 1920, Carl Martin Öhman.
Il fait ses débuts scéniques à l’Opéra Royal de Stockholm en 1952, chantant Chapelou dans Le Postillon de Longjumeau d’Adolphe Adam, rôle notoirement ardu, qui exige une tessiture stratosphérique allant jusqu’au contre-ré. Peu après, l’impresario Walter Legge lui confie le rôle de Dimitri dans un enregistrement de Boris Godounov de Moussorgski, avec Boris Christoff dans le rôle-titre. Il est ensuite repéré par Karajan, qui le dirige en 1953 pour ses débuts à la Scala en Don Ottavio dans Don Giovanni de Mozart. Suivent des débuts l’année suivante à l’Opéra de Paris dans Oberon de Weber (Sir Huon) et à Covent Garden dans Rigoletto de Verdi (Duc de Mantoue), puis au Met en 1957 dans le rôle-titre de Faust de Gounod. L’année suivante, il crée sur les planches du Met le rôle d’Anatole dans Vanessa, que le compositeur Samuel Barber compose spécialement pour lui. Il est également présent au Festival de Salzbourg en 1959, où il chante Ferrando dans Cosi fan tutte de Mozart avec Christa Ludwig sous la direction de Karl Böhm. Il y retourne en 1961 pour donner Don Ottavio dans Don Giovanni avec Leontyne Price sous la direction de Karajan.
Son nom reste souvent attaché au répertoire français, parfaitement adapté à son approche raffinée et subtile, notamment à des rôles comme Faust ou Don José, qu’il chante dans l’enregistrement de Carmen (Bizet) par la Callas sous la direction de Georges Prêtre en 1964, ou au rôle-titre des Contes d’Hoffmann d'Offenbach, qu’il enregistre la même année sous la direction d’André Cluytens, avec Elisabeth Schwartzkopf et Victoria de los Angeles. Néanmoins, il donne également des rôles belcantistes tels qu’Arturo dans Les Puritains de Bellini, enregistré en 1973 avec Beverly Sills. L’un de ses plus grands rôles combine d’ailleurs bel canto et opéra français, puisqu’il s’agit d’Arnold dans Guillaume Tell de Rossini, enregistré en 1973 avec Gabriel Bacquier et Montserrat Caballé.
Il conserve longtemps sa voix fluide et aérienne et son aisance exceptionnelle dans les aigus, tout en possédant une puissance considérable pour un ténor lyrique. L’un de ses derniers rôles sur scène est Abdisu dans Palestrina de Pfitzner à l’Opéra de Paris sous la direction de Christian Thielemann. Il chante ainsi son tout dernier rôle en 2003, celui du Grand Prêtre dans Idoménée de Mozart, en enregistrement. Il décède le 8 janvier 2017, à l'âge de 91 ans.