Il semble bien loin le temps où les Chorégies d'Orange proposaient deux opéras, chacun donné à plusieurs reprises, et où le téléspectateur pouvait profiter d'une retransmission en direct et en intégralité en prime time sur France 2.

Le direct sur la principale chaîne de service public est devenu une retransmission deux semaines plus tard sur France 5, les opéras n'ont plus été joués qu'une fois, et désormais il n'y en a plus qu'un à l'affiche.

La dernière fois que Carmen foulait le sol du Théâtre Antique, en 2015, c'était pour trois représentations, avant plusieurs du Trouvère de Verdi. Le chef-d'œuvre de Bizet sera seul cet été pour la seule date du 8 juillet. Le choix de l'opus a de quoi (r)assurer le remplissage de la grande jauge des lieux, mais met aussi en avant une distribution francophone. Hormis l'italien Ildebrando D'Arcangelo en Escamillo et la danseuse espagnole Irene Olvera, Carmen sera confiée à Marie-Nicole Lemieux, Micaëla à Alexandra Marcellier, Frasquita Charlotte Despaux, Mercédès Éléonore Pancrazi, Don José Jean-François Borras, Zuniga Luc Bertin-Hugault, Le Dancaïre Lionel Lhote, Le Remendado Jean Miannay, Moralès Pierre Doyen, Lillas Pastia Frank T’Hézan. L'Orchestre National de Lyon, les Chœurs des Opéras Grand Avignon et de Monte-Carlo ainsi que la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon seront dirigés par une baguette non encore annoncée, tandis que la mise en scène est signée du directeur des lieux, Jean-Louis Grinda (adaptant sa production que nous avons couverte par trois fois à Toulouse).

Les caméras de France Télévisions et les micros de France Musique confirment leur déport vers "Musiques en Fête" (qui sera commenté comme chaque année en direct via les réseaux sociaux d'Ôlyrix) mais dont la date n'est comme de coutume pas encore annoncée. Les collégiens et lycéens de la région participant au programme Pop the Opera seront de cette soirée mais auront aussi la leur, le 22 juin avec la pianiste Lucie Favier.

Deux pianistes seront également têtes d'affiche et interpréteront chacun leur tour du Rachmaninov entre autres : la franco-géorgienne Khatia Buniatishvili pour la première fois in loco et avec l’Orchestre National de Lyon conduit par Kirill Karabits le 2 juillet, neuf jours avant le russe Evgeny Kissin marquant en récital solo son retour orangeois après 20 ans.

Deux ciné-concerts sont également programmés : Le Mécano de la Générale de Buster Keaton avec l'Orchestre National Avignon-Provence dirigé par Debora Waldman le 7 juillet et, le 18, Clint Eastwood par son fils Kyle Eastwood à la contrebasse et guitare basse avec piano, saxophone, batterie et trompette.

La Scala de Milan sera à nouveau présente à Orange (le 15 juillet), mais cette fois avec son ballet dans un programme non encore annoncé, l’Orchestre de la mythique maison étant cette fois diffusé sur une bande son enregistrée.

En août dernier, les Chorégies accueillaient l'Ukrainian Freedom Tour, en juillet prochain (marquant aussi un raccourcissement de deux semaines des festivités), Anna Netrebko conclura le Festival en récital. La diva russe exclue de certains théâtres d’opéra "occidentaux" pour ne pas avoir dénoncé la guerre lorsque demandé et de salles russes pour l'avoir finalement fait, viendra avec son ténor de mari Yusif Eyvazov. Le couple qui avait annulé sans motif et deux semaines avant un récital en ces Chorégies en 2019 donnera un Gala Verdi avec le baryton Elchin Azizov (compatriote azerbaïdjanais du ténor) et l'Orchestre Philharmonique de Nice sous la direction musicale Michelangelo Mazza.

Avant cela, une soirée Scène Émergente délocalisée au Théâtre des Princes le 13 juillet aura mis à l'honneur la soprano Emy Gazeilles, la mezzo Floriane Hasler et le contre-ténor Rémy Brès-Feuillet (accompagnés au piano par Kira Parfeevets) : en espérant que cette relève lyrique promette un retour de plusieurs opéras aux Chorégies à l'avenir.