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À propos de ce lieu
Le premier théâtre de Nice, à l’emplacement de l’actuel opéra, date de l’époque où le Comté de Nice était sous l’autorité du Roi de Sardaigne. C’est la Marquise Alli-Maccarani qui aménage son ancien domicile pour le transformer en théâtre en 1776. Le petit théâtre Maccarani a pour spécificité d’être entièrement en bois. Il est agrandi en 1789, suite à son rachat par une nouvelle société.
Ce théâtre est rasé par la ville de Nice en 1826 sous l’impulsion du roi Charles-Félix de Piémont-Sardaigne. Le nouvel opéra est construit par l’architecte de la ville, Brunati, et par un architecte turinois, Perotti. Le bâtiment est de facture néoclassique, et reflète l’influence italienne. Il est inauguré le 26 octobre 1827, sous l’appellation Théâtre Royal avec une représentation de La baronne de Bolsheim de Giovanni Pacini. En 1860, le Comté de Nice est intégré à la France, alors sous le Second Empire : la salle est renommée Théâtre Impérial. Après l’instauration de la Troisième République en 1871, elle devient Théâtre Municipal.
Le Théâtre Municipal occupe une position avantageuse sur la scène lyrique, en raison de l’activité balnéaire à Nice. L’Opéra de Nice voit donc la première française de nombreux ouvrages marquants. Ainsi, le séjour de Wagner à Nice occasionne la première française de Lohengrin le 21 mars 1881. Deux ans plus tard, la salle est frappée par un accident meurtrier. En effet, le théâtre brûle entièrement pendant l’ouverture de Lucia di Lammermoor de Donizetti, en raison d’une fuite de gaz. Comme les lampes s’éteignent, l’accès vers les issues est compromis et l’événement prend une tournure cauchemardesque : plus de deux-cent morts.
L’actuel opéra est construit par François Aune, dont les plans sont validés par Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra de Paris. Le style de l’opéra, caractérisé par son éclectisme, reflète l’histoire de sa ville, en mêlant tradition locale, école piémontaise et influence française. Il est inauguré le 7 février 1885. Le Théâtre Municipal continue d'être une scène de premier plan sur la scène française. Il voit la création mondiale de La prise de Troie, première partie des Troyens de Berlioz, en 1890. L'opéra complet est donné plus tard la même année en allemand.
En 1902, le Théâtre Municipal est renommé Opéra de Nice, alors que la salle accueille la première française de L’or du Rhin de Wagner. En 1903, Massenet, qui y est alors en résidence, y crée le drame sacré Marie-Magdeleine. Cette tradition se poursuit au long du XXe siècle, qui voit la venue des chanteurs et chefs d’orchestre les plus illustres de leur époque, parmi lesquels Régine Crespin (La Walkyrie, 1953), Luciano Pavarotti (La Bohème, 1976), Montserrat Caballé (Don Carlo, 1978) ou Placido Domingo (Samson et Dalila, 1985), Anne-Sofie von Otter (La Clémence de Titus, 1986), José van Dam (Don Carlos, 1997) ou Rolando Villazón (Werther, 2003, dans sa prise de rôle).
L’opéra de Nice connaît de nombreuses restaurations, qui sont enfin parachevées en 2000. Il propose une programmation très large, allant du baroque à la création contemporaine, avec cinq ou six opéras par saison. Il bénéficie de son propre chœur et de son propre ballet. Il a son orchestre associé, l’Orchestre Philarmonique de Nice, et collabore également avec l’Orchestre Régional de Cannes-Provence-Alpes-Côte-d’Azur. En 2012, l'arrivée du Directeur artistique Marc Adam est célébrée par un récital de Jonas Kaufmann. Parmi les spectacles marquants de la maison au cours des dernières années figurent une reprise d’une mise en scène de Dialogues des Carmélites de Poulenc de Robert Carsen dirigée par Michel Plasson, avec Sophie Koch en Mère Marie de l’Incarnation et Karine Vourc’h en Blanche de la Force, Pelléas et Mélisande de Debussy avec Sébastien Guèze et Sandrine Piau dans les rôles-titres, Franck Ferrari en Golaud et Willard White en Arkel ou un Peter Grimes de Britten mis en scène par Marc Adam (le directeur artistique) lui-même avec John Graham-Hall dans le rôle-titre.
Bertrand Rossi devient Directeur de l’Opéra de Nice en janvier 2020 et il détaille les objectifs et enjeux de son mandat dans notre grande interview à retrouver ici. Il nomme au début de la saison 2021/2022 Daniele Callegari comme Chef Principal de l'Orchestre Philharmonique de Nice (maestro qui nous présente également ses projets et ambitions).