Stabat Mater et Fureur baroque au Festival de Paris
Le programme voit le motet dynamique et même furieux composé par Vivaldi, “Vos invito, barbare faces” encadré par le Salut et les Pleurs devant la Vierge Marie (Salve Regina puis Stabat Mater) composés par Pergolèse (mettant ainsi en lumière la récente rénovation de la Chapelle de la Vierge en cette église).
Lauranne Oliva se distingue ainsi par la richesse des contrastes de son chant. Son attention minutieuse aux détails et ses ornementations baroques (du pointu des vocalises à la chaleur du phrasé) peuvent ainsi plonger vers un ton lyrique et une expression dramatique. La rondeur de son timbre s’allie à la flexibilité de sa tessiture, volontairement et volontiers fragiles ou intenses.
La voix du contre-ténor Christophe Dumaux se déploie dans l’acoustique et à travers sa tessiture avec puissance. Son timbre chaud augmente la profondeur de son phrasé, installé sur des articulations précises et des nuances dynamiques.
Les voix des deux artistes se complètent de contrastes et s’équilibrent dans le fameux Stabat Mater, par la concordance de leur précision technique commune et une sensibilité vis-à-vis des nuances, sur la même “longueur d’onde”.
L'ensemble Les Accents, fondé et dirigé par le violoniste Thibault Noally, est également minutieux et dynamique. L’attention aux détails n’empêche nullement d’envelopper le public dans une atmosphère sonore vibrante.
Le public exprime son contentement par des applaudissements nourris et émus à la fin du concert, témoignant de l'impact de cette performance.