Avec son et Dalida en Avignon
Bambino et Gigi l’amoroso, mais aussi Je suis malade, Avec le temps et Paroles paroles ou encore (toujours en version Dalida) la chanson de Carlos Eleta Almarán Histoire d’un amour avec même deux couplets et un refrain en arabe créés pour Farrah El Dibany : le programme est entièrement composé par des tubes interprétés par la chanteuse née au Caire, Dalida, ici également chantés au micro, ce qui oblige Farrah El Dibany à modérer sa voix lyrique (ressortant plus facilement dans certains morceaux lents).
Avant de se présenter et sa pianiste, la mezzo-soprano Farrah El Dibany ouvre le concert avec Come prima, dont les résonances intensément veloutées sont un reconnaissable hommage. Tout au long du concert, elle déploie une ligne de chant très élégante avec des attaques très soignées, le tout accompagné de quelques petits arabesques vocales, par-ci par-là. Malgré quelques manques de reliefs dans les graves et médiums piano, ses aigus dans cette nuance sont lumineux et bien timbrés. Son interprétation est également rehaussée par un regard espiègle et joyeux, dans un grand sourire lors des chansons les plus gaies, invitant aussi le public à chanter avec elle le refrain de Gigi l’amoroso. Mais son expression vocale et faciale sait aussi présenter l’expression touchante des chansons les plus moroses, ainsi que la colère, et le désespoir.
Clémence Guerrand accompagne la chanteuse avec délicatesse. Les morceaux n’exigeant pas une grande virtuosité, la pianiste se montre très à l’écoute et propose un jeu plein de douceur et très évocateur. Elle reste très attentive aux nuances du chant, et elle sait se montrer dynamique lorsque le morceau l’exige. La complicité évidente entre ces deux artistes se confirme sur scène avec des regards et gestes discrets. Cependant, quelques petits décalages entre elles déconcentrent plus d’une personne dans le public, mais ils sont assez rapidement corrigés pour être imperceptibles pour d’autres.
Le public se montre très enthousiaste à la fin du concert, une grande majorité de l’auditoire se levant pour applaudir. Les interprètes remercient le public à leur tour avec un bis : “Salma Ya Salama” avant d’aller à leur rencontre après le spectacle.