Slavic Songs, sweet songes à La Monnaie de Bruxelles
Le répertoire est même russo-ukrainien comme les origines de la chanteuse, à travers des berceuses, romances et chants traditionnels de Rachmaninov, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, Dvořák mais également les ukrainiens Mykhaylo Zherbin et Heorhiy Mayboroda.
Emportés vers les contrées froides et limpides des steppes de l’Est, les opus romantiques se parent du soprano coloré de la chanteuse, réunissant le public autour d’une musique et d’un message de paix. Pour son premier récital à La Monnaie, Olga Peretyatko rejoint la scène, solaire et lumineuse, offrant à l’écoute une alliance de langues, tout en douceur et raffinement. Accompagnée par la finesse de touche du pianiste Matthias Samuil, les premiers morceaux (de Tchaïkovski) sonnent enrobés et cotonneux. La soliste prend le temps d’étirer chaque note, précise et ressentie, particulièrement pour la berceuse Kolybelnaya pesnya. Ce répertoire prend une nouvelle dimension, ourlée et intense, tout comme la voix de la chanteuse, comme elle l’explique elle-même depuis sa maternité.
Le jeu du pianiste répond à la mesure et à la retenue de la chanteuse qui loge sa voix dans les moindres interstices de l’harmonie, fine et vibrante. Le clavier déploie également en soliste, avec deux pièces de Chopin, toute sa mesure nocturne, avant de servir les compositeurs tchèque et ukrainiens d’un jeu ample et large, soutenant la vibration déployée par la voix.
Le public écoute pleinement, applaudissant après chaque chant puis exultant à la fin du concert, quoiqu’empreint de la nostalgie et des images d’un monde perceptible, slave et d’une chaleureuse douceur.