Concert de Noël des enfants de La Monnaie : Joyeux Hygge
Si la nouvelle production -toujours à l'affiche dans la maison- pousse les adultes à se replonger dans un humour enfantin et décalé grâce à l’ultime opus de feu Philippe Boesmans (notre compte-rendu d'On purge bébé !), c’est autour d’un programme varié et éclectique que la magie de Noël opère avec le Chœurs d’enfants et de jeunes de La Monnaie en compagnie des deux solistes Maxime Melnik et Margaux de Valensart. Le terme norvégien Hygge est convoqué et bien présent au rendez-vous, appelant chacun à un état d’esprit positif procuré par un moment réconfortant, agréable et convivial.
Noël d’avant et de maintenant, d’ici et d’ailleurs, le monde intérieur de la magie des fêtes familiales et religieuses se déploie en une heure à travers l’investissement et le talent des enfants. Les (presque) cent jeunes chanteurs et chanteuses donnent ainsi vie à sept stations/tableaux vivants de contes traditionnels et populaires sous la direction de leur chef Benoît Giaux. Dans un effort de diversité remarqué, un florilège est proposé ici, mêlant chants médiévaux, chants de Noël traditionnels d’Europe du Sud, du Royaume Uni, de France et même avec Tino Rossi. Les chœurs en communiquent l'esprit réconfortant avec une efficacité redoutable : d’une belle tenue de notes, dans une concentration palpable. Les aigus sonnent riches et puissants, les pupitres s’accordant dans de justes unissons.
Accompagnés d’un ensemble instrumental à cordes mais aussi avec piano, accordéon et percussions (arrangements musicaux d’Aldo Platteau), le duo de solistes Margaux de Valensart et Maxime Melnik (formé par la MM Academy) retrouve avec complicité l'enfance musicale bruxelloise, après avoir participé l’année dernière à Mozart For Kids, prélude à La Flûte Enchantée.
La soprano belge Margaux de Valensart (appréciée sur ces planches aux côtés déjà de Maxime Melnik, pour Les Huguenots de Meyerbeer) allie une voix ample, riche et généreuse, avec des notes précisément placées, toujours maitrisées, jamais poussées. Les aigus sont tenus, clairs, presque ronds, dans un net équilibre.
Maxime Melnik, lui aussi formé à Namur, habitué de La Monnaie et de nos pages, déploie une voix à la mesure de son goût en musique baroque et musique ancienne. Les notes sont épurées, et tenues avec la pureté d'une voix concentrée, jusqu'aux aigus faciles.
Le public sous le charme salue la grande concentration et sagesse musicale des enfants.