Sing’in Philharmonie : chants de Noël avec Voces8 et les Polysons
Avec un charmant accent anglais, Paul Smith, directeur et co-fondateur de l’ensemble Voces8, dit s’être préparé à ne voir que 5 spectateurs en ce dimanche après-midi de finale de la Coupe du Monde de football. Les familles sont néanmoins venues dans la Salle des concerts de la Cité de la musique pour écouter et participer à 600 ans de musiques, joyeuses et dansantes.
Les 34 jeunes voix du Chœur des Polysons (essentiellement issus du quartier de Belleville à Paris), se montrent constamment attentifs, mettant ainsi en avant leur travail préparatoire : leur cheffe de chœur, Elisabeth Trigo, les a encouragés au soin et à la concentration, surtout dans la langue anglaise (aussi bien dans un répertoire classique de Christmas Carols que pour The Lighthouse Keeper du chanteur pop Sam Smith, arrangé pour voix seules par Paul Smith). L’émotion que produit ce chœur d’enfants est amplifiée par la participation d’une trentaine de spectateurs de tous âges qui, s’étant inscrit aux trois répétitions préalables, les rejoignent pour quatre chants. Placés ensemble à jardin au parterre, ces voix ajoutent ainsi une spatialité, voire une immersion, supplémentaire. Leur léger décalage avec le plateau et leur hétérogénéité de timbres donnent aussi une impression de spontanéité particulièrement touchante, malgré certaines difficultés de rythmes et de langues.
Les huit membres de Voces8 apportant le soutien harmonique à ces moments participatifs quittent leurs microphones discrets pour les chants qu’ils interprètent seuls. L'a cappella instaure une écoute quasi religieuse, notamment envers leurs intentions à un par partie, pleines de finesse, d’élégance et de retenue. Cette sobriété aurait toutefois pu être moindre pour le répertoire Renaissance, quoique le seul contre-ténor, Barnaby Smith (directeur artistique et co-fondateur de l’ensemble avec son frère) propose une expressivité plus investie. Le programme se poursuit avec la transparence aérienne de la langue française et les doux frottements des harmonies du Balulalow de Christopher Moore (baryton de l’ensemble qui fait ici entendre sa composition en première française), mais ce sont les chants aux sonorités et rythmes plus jazzy qui déploient une énergie vocale et scénique menant même quelques jeunes spectateurs à danser depuis leur place.
Pour terminer ce concert avec toute la magie de cette période festive et familiale, tout le public est invité à chanter le célèbre Silent Night, dans un arrangement de Thomas Elwin (et dont les paroles ont été distribuées dans le programme de salle). Le public est ainsi déjà debout pour applaudir avec joie tous les artistes.