Nouveau Souffle à la Cité de la musique
Le Nouveau Souffle de ces flûtes réunit cinq pièces, dont trois créations (la dernière en création française). Le concert s'ouvre sur Mémoriale (…explosante-fixe… Originel) de Pierre Boulez (1925-2016), compositeur tutélaire de ces lieux et qui inspire effectivement tout ce programme : la richesse du contenu et la forme "explosante-fixe" inspirant les morceaux suivants, d'abord avec flûtes solistes, puis réunissant ces virtuoses ensemble.
Le Souffle toujours moderne inspire un nouveau souffle à travers les pièces du programme (grâce à cet instrument qu'est la flûte, continuant de traverser les millénaires depuis l'aube de la culture) : beyond (a system of passing) de Matthias Pintscher, … un temps de silence … de Michael Jarrell, N 37° 58’ 21.108 E 23° 43’ 23.27 Athens d'Irini Amargianaki. Ce souffle traverse aussi les dialogues et réponses entre solistes et orchestre, sous la direction endurante de Matthias Pintscher.
Invitée pour remplacer Marianne Crebassa (qui attend un heureux événement), la mezzo-soprano Christina Daletska manque pour sa part hélas de souffle, au point d'être tout à fait inaudible. L'Ensemble intercontemporain ne cherche certes pas à diminuer son volume sonore, mais la chanteuse est réduite pour l'auditoire à du playback laissant à peine entrapercevoir, parfois, quelques accents appuyés (dans une œuvre, Cavernes et Soleils d'Éric Montalbetti qui repose pourtant sur le souffle poétique de poèmes d’Andrée Chedid).
Le public, saisi par l'intensité du concert et des causes ici défendues, ne manque toutefois pas de souffle pour acclamer les artistes.