Apér’Opéra d'Avignon avec Juliette Mey
Le programme très raffiné de Juliette Mey lui permet de déployer ses capacités vocales au fil de trois parties consacrées exclusivement au répertoire italien, en suivant l’ordre chronologique (baroque, classique, puis romantique avec le bel canto de Bellini et Rossini).
Très à l’écoute, le pianiste (et chef d’orchestre) français Christophe Larrieu accompagne la mezzo-soprano avec professionnalisme et solennité. Mettant en valeur la soliste, son jeu précis contribue à traduire les émotions des mots de la mezzo. Ils installent ainsi tous deux une ambiance très agréable dans la salle, invitant ainsi le public à se bercer et rester concentré tout au long du récital. Christophe Larrieu se présente également en soliste avec la Sonate pour clavier K531 de Domenico Scarlatti, qu’il joue avec élégance et la fluidité d'un jeu virtuose débordant de couleurs.
Juliette Mey offre une voix ronde et bien timbrée, en plus de ses graves sonores et d'ornements agiles. Elle capte l'attention du public en quelques secondes, et continue de le surprendre par la souplesse, la vivacité et la brillance de sa voix. Sa posture et son expression faciale traduisent l'assurance et le dynamisme qu'elle manifeste également dans ses phrasés rythmés, depuis des graves timbrés, jusqu'à des aigus élancés, avec des accents piqués montrant la largeur de sa tessiture. Sa prononciation italienne confirme pourquoi elle a remporté le prix de la meilleure interprétation du répertoire italien (ainsi que celui de sa catégorie "Jeunes Talents" et le Prix du Public) au dernier Concours Opéra Jeunes Espoirs Raymond Duffaut.
Le public applaudit pendant de longues minutes et réclame un bis qu'il obtient avec "Armatæ face et anguibus" (Juditha triumphans de Vivaldi) entraînant une nouvelle salve d'applaudissements, une dernière révérence et l'habituelle rencontre conviviale avec les artistes de cet Apér’Opéra.