Leçons de Ténèbres avec Musique Baroque en Avignon
L'Amphithéâtre Mozart du Conservatoire d’Avignon presque rempli écoute attentivement Sébastien d’Hérin présenter et décrire le programme (mais aussi raconter et rappeler les difficultés affrontées durant la crise sanitaire, ce concert s'étant ainsi vu reporter de deux années après la date prévue, mais pour arriver finalement en avance sur la période de Pâques à laquelle les Leçons de Ténèbres sont consacrées). Il présente aussi son ensemble et précise que la violoncelliste Hager Hanana a dû être remplacée par Cécile Vérolles. En sa compagnie, Sébastien d’Hérin au clavecin et au petit orgue, ainsi que Martin Bauer à la viole de gambe font montre d’une concentration et d’une passion évidentes. Par une grande adresse, ils offrent le spectacle musical de l'élan et de l'émotion avec l'élégance et la sensibilité d'un phrasé très raffiné et d'une intention musicale émouvante.
La soprano Caroline Mutel affirme immédiatement sa prestance sur scène, et déploie dans toute la salle sa voix claire et ronde. Son regard profond atteint jusqu'aux derniers spectateurs comme sa voix transmet à toute l'assemblée son ressenti sonore. La voix large est pourtant aisée dans les vocalises, même si elle s'y affine au point de se laisser parfois couvrir par sa collègue.
La mezzo-soprano Julie Robard-Gendre en impose avec la puissance de sa voix et son timbre cuivré mais homogène. Investie dans son interprétation, elle montre une musicalité marquée, un phrasé délicat, des nuances délicieuses et une expressivité pénétrante, emportant ainsi le public avec elle dans son jeu. Sa projection assurée est très précise et agile dans ses vocalises, le tout avec une présence scénique et vocale non négligeables.
Le public très enthousiaste, applaudit longuement les artistes et les rappelle à plusieurs reprises. L’ensemble décide ainsi de lui offrir en bis Jerusalem, convertere.