Sophie de Lint dévoile sa première saison à l'Opéra d'Amsterdam
"Je veux défendre une musique-théâtre connectée avec notre temps et notre société, un opéra qui transporte et change la façon de voir, soi, les autres et le monde. C'est pourquoi nous proposons le large panel des genres lyriques pour des publics de tous âges et horizons." Sophie De Lint
Pas moins de 16 productions lyriques (et 14 chorégraphiques) sont en effet programmées, commençant et s'achevant par le diable : du Mefistofele de Boito (incarné par Christian van Horn avec Charles Castronovo) à La Damnation de Faust avec John Osborn sous la direction de François-Xavier Roth, mise en scène Calixto Bieito.
Après Mefisto, la saison s'ouvre sur la création contemporaine avec trois fraîches reprises : Innocence dans la foulée de sa création mondiale au prochain Festival d'Aix-en-Provence (dirigé par le prédécesseur de Sophie De Lint à Amsterdam, Pierre Audi), Kriebel opéra pour bambins entre 2 et 4 ans créé à Amsterdam le 19 octobre dernier par le compositeur Leonard Evers (dont sera aussi repris cette prochaine saison le GOUD! de 2012, d’après le conte Le Pêcheur et sa femme) et Alice's Adventures Under Ground de Gerald Barry (notre compte-rendu de ce mois depuis Londres). L'opéra national hollandais qui programme même un Opera Forward Festival, deux semaines d'expérimentations dans l'art lyrique et théâtral.
Même à son diptyque tragique-antique, Amsterdam associe du contemporain : dans la scénographie-chorégraphie de Wayne McGregor, Oedipus Rex de Stravinsky sera marié avec d'Antigone de Samy Moussa (né en 1984). Idem pour le triptyque Club Faust, un opéra rave sur des musiques de Schubert, Gounod et Luke Deane (né en 1990), suivi -toujours dans l'innovation technologique- par Upload de Michel van der Aa (compositeur néerlandais de musique contemporaine qui tisse un lien supplémentaire avec le Festival d'Aix, pour y avoir donné la création française de Blank Out l'année dernière).
Au milieu de ce quinté d'opus modernes, un duo de bel canto : Les Noces de Figaro avec Davide Luciano et Ruzan Mantashyan pour le couple Almaviva, sous la baguette de Riccardo Minasi dans la production de David Bösch, avant une Aida événement : la mise en scène sera signée Dmitri Tcherniakov, la direction musicale confiée à Andrea Battistoni avec Il Re Rafał Siwek, Amneris Anita Rachvelishvili, Aida Elena Stikhina, Radamès Yonghoon Lee, Ramfis Mika Kares et Amonasro Markus Brück.
Ils seront rejoints plus tard dans la saison par Anna Bolena, inaugurant une Trilogie Tudor (suivront les saisons prochaines Maria Stuarda et Roberto Devereux). Le rôle-titre d'Anna Bolena sera incarné par Marina Rebeka, Enrico VIII par Roberto Tagliavini, Giovanna Seymour par J’Nai Bridges, Lord Riccardo Percy par Ismael Jordi et Smeton par Cecilia Molinari.
L'opus baroque fera aussi l'événement même dans une reprise : la mise en scène d'Agrippina par Barrie Kosky (notre compte-rendu depuis Londres), sous la direction d'Ottavio Dantone avec Sarah Connolly, Franco Fagioli en Néron, Ying Fang en Poppée, Claudio par Gianluca Buratto, Ottone de Tim Mead, Narciso par Eric Jurenas et Pallante par Nahuel di Pierro.
Hollande oblige, Amsterdam proposera Le Hollandais Volant (traduction littérale du Fliegende Holländer de Wagner, connu en français comme Le Vaisseau fantôme) avec Brian Mulligan, Ain Anger, Elza van den Heever dans la mise en scène de François Girard, direction Joana Mallwitz.
La légèreté sera aussi au rendez-vous avec La Veuve joyeuse mise en scène par Christof Loy, incarnée par Annette Dasch et Thomas Oliemans.