Fauré et Offenbach referment le Festival du Cap Ferret 2019
La conclusion de ce Festival est l'occasion de présenter les travaux effectués par les stagiaires de différents ateliers musicaux durant la semaine, avec un programme choisi. La première partie de la soirée est ainsi réservée aux différentes classes (trompettes, flûtes, saxophones, piano, chant, harpe, jazz ainsi que de la danse), aux professeurs et élèves sélectionnés parmi les 70 participants de l’Académie et qui se produisent en ensembles chambristes. Six jeunes et prometteuses chanteuses de l’atelier dirigé par Claudia Visca se font particulièrement remarquer grâce à leur talent et leur travail.
Dans la deuxième partie du concert, le public apprécie les harmonies de la Messe des morts (Requiem) de Gabriel Fauré, ici dans une version instrumentale réduite pour piano (Aoko Soga), orgue (Stéphane Trébuchet) et harpe (Oryane Dahan), avec l’Ensemble vocal d’Aquitaine mené par Eliane Lavail. La Directrice musicale de la soirée (Florence Roquelaure), a elle aussi été choisie parmi les stagiaires de l’atelier de direction chorale et orchestrale d’Eliane Lavail. Florence Roquelaure dirige les musiciens avec assurance et élégance, par des gestes pleins d’encouragement vis-à-vis des chanteurs amateurs qui s’emparent avec audace de cette partition exigeante. Malheureusement, elle ne parvient pas à affiner les sonorités résonantes de la salle municipale. Après un début chancelant, les choristes retrouvent pourtant leur assurance par la suite, surtout dans les tutti où ils bâtissent une gradation musicale couronnée par des moments d’emphase (Hosanna in excelsis), mais également dans les passages piano. Certes, les parties solistes sont quelque peu sèches et manquent de force, mais la bonne entente avec l’accompagnement et dans les dialogues permet de manifester une prononciation du latin travaillée.
Le baryton Hugo Santos interprète la partie soliste des Hostias et Libera me. Dès la première note, il exprime un défaut majeur de justesse, malgré la rythmique en place. Sa voix vibrée retrouve l’aisance dans le registre grave, les notes aiguës restant incertaines. Le Libera me gagne plus en confiance et déploie, avec la voix de poitrine, le potentiel sonore caché de son instrument. D’autre part, Roman Zaslavskii (âgé de 12 ans), chante la partie de soprano du Pie Jesu. Pianiste et chanteur de formation, il est doté d’un timbre juvénile mais chaleureux, à l’intonation stable bien qu'elle vacille légèrement dans les aigus. Il fait la preuve de sa musicalité par ses nuances dynamiques et l’articulation soignée du texte.
Au grand bonheur du public, le concert est joyeusement clôturé par deux airs de Jacques Offenbach (la Barcarolle et le Galop infernal) interprété par l’ensemble des jeunes musiciens et chanteurs de l’Académie, qui saluent ainsi le bicentenaire de la naissance du compositeur.