Festival d'Aix-en-Provence 2019 : Pierre Audi dévoile sa première programmation
Mozart est indissociable de l'histoire du Festival d'Aix-en-Provence, ses œuvres y ont si souvent été représentées qu'il semble incroyable que Pierre Audi ait pu trouver un inédit in loco. Son intérêt s'est en fait porté sur une œuvre qui n'est jamais mise en scène : le Requiem. Il semble tout aussi étrange et intrigant de mettre en scène un Requiem qu'une Passion par exemple, et justement, c'est Romeo Castellucci qui présentera sa vision du Requiem de Mozart, comme Pierre Audi présentait récemment une version (déchristianisée) de la Passion selon Saint Jean à l’Opéra de Rouen. Le Requiem sera interprété par l'Ensemble Pygmalion de Raphaël Pichon (eux qui jouent en ce moment même à Aix La Flûte enchantée du même Mozart).
Autre événement, Puccini sera représenté pour la première fois au Festival d'Aix (un lieu davantage habitué à la musique ancienne ou à des œuvres plus modernes et mesurées en volume). La mise en scène de Tosca a été confiée à Christophe Honoré, la baguette à Daniele Rustioni (de nouveau réunis après le succès de Don Carlos à Lyon).
Après ce metteur en scène venu à l'opéra en tant qu'écrivain, un autre venu par le théâtre : Ivo van Hove signera Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny, opéra de Kurt Weill dirigé par Esa-Pekka Salonen. Toujours plus moderne, l'institution sautera de 1930 à 1977-1978 avec Jakob Lenz de Wolfgang Rihm (né en 1952) mis en scène par Andrea Breth : un opéra dont le titre rend hommage à l'écrivain du XVIIIe siècle (auteur également des Soldats qui inspirèrent un autre opéra moderne, celui de Zimmermann).
Impossible de faire plus moderne qu'une création mondiale : The Sleeping Thousand d’Adam Maor, un opéra en hébreu traitant de l'impasse dans le conflit israélo-palestinien avec un livret de Yonatan Levy (également metteur en scène de la production). À noter enfin la création française de Blank Out de Michel van der Aa.
Point de baroque donc la saison prochaine, mais le style ancien qui a contribué aux grandes heures du Festival reviendra dès la saison suivante, comme la modernité et les créations à de nombreuses reprises.