Le Château de Barbe-Bleue / Le Prisonnier ouvre la saison du Théâtre du Capitole
Tanja Ariane Baumgartner (Judith), Bálint Szabó (Barbe-Bleue) © Patrice Nin
Conçu à l'orée de la Première Guerre mondiale, Le Château de Barbe-Bleue est créé en février 1918 à l'Opéra de Budapest dans un diptyque ballet-opéra. Opéra unique de Bartók, Le Château de Barbe-Bleue tire son inspiration dans l'imaginaire de Perrault (La Barbe bleue) comme celle de Maeterlinck (Ariane et Barbe-Bleue), que Dukas a mise en musique. Symboliste, psychologique, le livret signé par Balázs joue sur les oppositions : lumière-obscurité, vérité-secret, enfermement-liberté. Pour animer ce huis clos, la basse Bálint Szabó, grand artisan du rôle, incarnera Barbe-Bleue, tandis que la mezzo-soprano Tanja Ariane Baumgartner, interprétera Judith.
Près de trois décennies plus tard, après la découverte des camps de concentrations, Dallapiccola compose Le Prisonnier. Sous l'Inquisition, le geôlier d'un prisonnier l'exhorte à espérer - il l'appelle frère -, puis laisse ouverte la porte de sa cellule. Évadé, le prisonnier se prend à rêver sous les étoiles d'un jardin, quand le Grand Inquisiteur -qui n'est autre que le Geôlier- le conduit à la mort. Cauchemar prophétisé par sa mère, la mort du prisonnier vient donner une réponse à son espoir de liberté. Sadique, la cruauté de l'histoire est explicitée dans le titre de la nouvelle extraite des Nouveaux contes cruels de Villiers de L’Isle-Adam : La Torture par l'espérance. Endossant le difficile rôle du prisonnier, Levent Bakirci fera ses débuts au Capitole.
Levent Bakirci (le Prisonnier) devant les dessins projetés de Vincent Fortemps © Patrice Nin
Le metteur en scène et fondateur de la Compagnie 111, Aurélien Bory, qui a récemment signé Azimut (2013) et Plexus (2012) pour Kaori Ito, s'attaque ici à Bartók et Dallapiccola en développant deux mises en scène très distinctes l'une de l'autre. L'illusion de la liberté et de l'espoir, points de convergence des deux œuvres sont au cœur de la réflexion de Bory. Celui qui aime manier la gravité et l'espace physique de la scène, a fait appel au plasticien et bédéiste belge Vincent Fortemps, dont on se souvient du puissant livre « Par les sillons ». Ses dessins seront projetés en direct sur un ensemble de rideaux, grâce à un dispositif appelé « La Cinémécanique » que Fortemps avait déjà usité pour les projets chorégraphiques « Chantier Musil » et « Contrecoups ».
Le Château de Barbe-Bleue / Le Prisonnier, du 2 au 11 octobre au Théâtre du Capitole de Toulouse
Nouvelle production
Direction musicale Tito Ceccherini
Mise en scène Aurélien Bory
Artiste plasticien Vincent Fortemps
Scénographie Aurélien Bory, Pierre Dequivre
Costumes Sylvie Marcucci
Lumières Arno Veyrat
Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók
Opéra en un acte et un prologue sur un livret de Béla Balázs créé le 24 mai 1918 à l’Opéra de Budapest
Barbe-Bleue Bálint Szabó
Judith Tanja Ariane Baumgartner
Le Prisonnier de Luigi Dellapiccola
Opéra en un acte avec prologue sur un livret du compositeur, d’après Villiers de l’Isle-Adam créé en concert le 1er décembre 1949 à Turin (création scénique : 20 mai 1950, Florence)
La Mère Tanja Ariane Baumgartner
Le Prisonnier Levent Bakirci
Le Geôlier / L’Inquisiteur Gilles Ragon
Deux Prêtres Dongjin Ahn, Jean-Luc Antoine
Chœur du Capitole - Alfonso Caiani direction
Orchestre national du Capitole
Spectacle en langues hongroise et italienne surtitré en français
Dates : vendredi 2, mardi 6 et vendredi 9 octobre à 20h, les dimanches 4 et 11 octobre à 15h
Durée : 2h10
Tarifs : de 20,50 à 109 €
Infos et résa : 05 61 63 13 13