Cindy Sherman et Rufus Wainwright au piano dans le film de Francesco Vezzoli © Francesco Vezzoli

Inspiré d'une correspondance tenue par Maria Callas, Prima Donna, opéra de Rufus Wainwright sur un livret en français de Bernadette Colomine, met en exergue les doutes d'une soprano vieillissante. Alors qu'il sera représenté à l'Odéon d'Hérode Atticus au pied de l'acropole d'Athènes le 15 septembre, Prima Donna sera accompagné dans sa première partie par un film de Francesco Vezzoli, créé pour l'occasion.

Tourné en mai dernier au Théâtre des Variétés de Paris, le film « dépeint des chapitres fictions et pivots de la vie et de la carrière de la chanteuse, en pleine gloire ou dans des situations plus sombres, montrant son affaiblissement », a confié Vezzoli. Représenté par la galerie Gagosian, l'artiste italien explore le pouvoir de la culture populaire moderne sur des formats allant de la publicité au cinéma. Il travaille notamment sur l'instabilité de la personne humaine, sur la notion de vérité et de séduction. Pas étonnant donc qu'il ait choisi Cindy Sherman, passée maître dans l'art de l'illusion, pour incarner la diva grecque.

« Ce qui m'a donné envie de le faire c'est la peur que le personnage traverse. Elle est vieille maintenant. Peut-elle relever les exigences du public ?», a expliqué Sherman à Vanity Fair. L'artiste américaine, qui a passé sa vie à se glisser dans la peau de femmes imaginaires, porte même quelques-uns des costumes originaux de Maria Callas, empruntés aux archives de costumes Tirelli à Rome.