De derrière le rideau : il ne manque pas d’air !
Les paroles, on les écrit pour qu’elles s’envolent. Mais la musique, on la conserve à sa portée ! Dans un opéra, et là je ne vous apprends rien, un librettiste et un compositeur unissent leurs talents pour nous offrir une œuvre complète où les airs soutiennent l’histoire et réciproquement. Mais c’est le compositeur qui laissera son nom à l’œuvre jouée. Les airs sont donc essentiels à la construction d’une œuvre, dans cet art lyrique qui nous rassemble ici.
Les airs ? Oui, et sous toutes leurs formes. Et notamment les R ! Prenons l’histoire du monde, elle est le fruit de son évolution. Car l’évolution seule ne manquait pas d’air et se faisait en douceur, mais un apport excédentaire d’R en a fait une R-évolution, provoquant ainsi un changement d’ère. Cette révolution n’a pas toujours été de velours comme les rideaux de nos belles salles. Parterre contre poulailler, la lutte, sans être finale, n’en est pas moins radicale : Ah ça ira, ça ira, ça ira, tous à la Bastille à l’Opéra ! Et depuis ce jour de révolution, les patriotes et tous les autres, se donnent régulièrement rendez-vous en ce haut lieu de Convention, munis du fameux ticket, signe de reconnaissance entre tous, et trouvé, pour les mieux informés, ici, sur ce site révolutionnaire.
Et un certain Steve Jobs n’y est peut-être pas pour rien. Vous savez, le cofondateur d’Apple. On lui doit de presque tout faire autrement aujourd’hui, grâce à toutes ses inventions auxquelles peu d’entre nous échappent désormais. Il nous a fait croquer dans cette pomme devenue célèbre, au point qu’une annonce spéciale est nécessaire chaque soir dans toutes les salles du monde, pour que nous éteignions cette laisse électronique qui ne nous quitte à peine que pour dormir, et se rappelle à nous de manière inopportune au milieu de la représentation si nous n’y prenons pas garde.
Les plus grands compositeurs ont mis sur le devant de la scène Figaro, Don Giovanni, Faust, Carmen ou encore la Grande Duchesse de Gérolstein. Maintenant, autres temps, autres héros, c’est ce Steve Jobs qui devient le personnage principal d’un opéra écrit à sa gloire, et qui viendra sur nos scènes dès 2017, changer à la pomme son statut de fruit défendu pour un plus enviable de fruit de la passion, de celle qui aura dévoré ce précurseur des temps modernes, dans son garage de Californie. C’est curieusement l’Opéra de Santa Fe qui accueillera cet opus, mais Indien ne vaut-il pas mieux que deux tu l’auras ! Nul doute que ses successeurs sauront se connecter à cet opéra dont le héros sera un mac, un mac des plus gentils, capable à lui tout seul de nous figer devant nos écrans. Et le clavier qui fera résonner la partition n’aura pas que des touches blanches et noires, mais des touches dignes d’un chevalier des temps modernes. Steve Jobs, le Chevalier Des Touches ? Musique, Maestro, la (R)évolution est en marche !
Retrouvez la précédente chronique de Philippe Marigny : Connais-toi toi-même !