Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Lorsque le Cardinal Mazarin décède en 1661, Louis XIV entre au pouvoir. Protégé du souverain, Lully est aussitôt nommé Surintendant de la Musique de la Chambre du Roi. Trois ans plus tard, il entame avec Molière une longue collaboration qui mettra en place le genre de la comédie-ballet. L'entente est difficile, houleuse et s'achèvera sept ans plus tard après avoir accouché de 13 ouvrages dont Monsieur de Pourceaugnac (1669), Le Bourgeois gentilhomme (1670) ou encore Pysché (1671). Dès 1671, Lully reprend l'Académie royale de musique et règne sans partage sur la musique française. Il l'enrichit de musiques de ballets, airs de cour et créé un nouveau style d'opéra à la française. Ayant le monopole de la création lyrique, Lully livre une œuvre lyrique par an, un rythme effréné qu'il soumet par contrat au librettiste Philippe Quinault. Parmi tant d'autres, sous le titre de tragédie lyrique, il délivre Alceste (1674) et Atys (1676) avec Thomas Corneille, puis Proserpine (1680), Roland (1685) et Armide (1686) avec Quinault.

Sa disparition pourrait s'apparenter à une vaste farce. Le 8 janvier 1687, le compositeur donne son Te Deum pour fêter la guérison de Louis XIV. Alors qu'il avait pris l'habitude de frapper la mesure sur le sol avec un lourd bâton, sans doute excédé par les écarts d'un musicien, il se plante l'outil dans le pied par mégarde. Alors que la plaie commence à s'infecter et que la gangrène s'installe, le compositeur refuse de se faire amputer l'orteil, puis le pied et enfin la jambe. Dommage. Quelques jours suffisent alors pour que la jambe entière soit gagnée par la pourriture. Tenace, malgré son état fébrile, Lully continue de travailler. Il meurt le 22 mars 1687. Une rumeur voudrait que l'homme ait confié sur son lit de mort, au prêtre qui venait le confesser, le lieu secret de sa dernière œuvre.

(Cover : Boris Terral est Lully dans le film "Le Roi danse" de Gérard Corbiau (2000))

Ecouter Paul Agnew dans Atys de Lully à l'Opéra Comique en 2011
Accompagné par Les Arts Florissants dirigés par William Christie

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