Pâques et la Résurrection gravées par la Maîtrise Notre-Dame de Paris
Le terrible incendie du 15 avril 2019 ravagea la Cathédrale Notre-Dame de Paris mais même le Phénix renaît de ses cendres, alors ce haut lieu cultu(r)el poursuit ses travaux dans tous les sens du terme : non seulement de réparation du bâtiment mais d'entretien de son répertoire et de ses forces vives. La Maîtrise n'a ainsi jamais cessé ses activités musicales, poursuivant ses recrutements, sa saison de concerts et d'accompagnements des services, dans d'autres églises. L'enregistrement de ce disque était prévu à Notre-Dame une semaine après l'incendie, il a finalement pu être gravé en la basilique Sainte Clotilde.
L'espérance conservée dans l'exil résonne bien entendu avec la Bible, et toutes ces actions annonçant la résurrection de Notre-Dame de Paris résonnent bien entendu avec cette période de Pâques, célébrant la résurrection de Jésus après la crucifixion.
Le Stabat Mater de Jean-Charles Gandrille (né en 1982), chanté dans la Cathédrale la veille de l'incendie pendant le dimanche des Rameaux est bien entendu poignant, par ce contexte mais aussi par son texte liturgique latin (Debout, la mère des douleurs Près de la croix était en pleurs) et son texte musical fait de pluies de pleurs tombants portés par les voix rappelant des cristaux lamés et des flammèches vacillantes (avec leur pureté et lumière).
Le parcours à travers ce disque s'offre ainsi comme une déambulation à travers les cérémonies de Pâques et l'histoire de la musique : Renaissance et baroque (avec Hassler et Monteverdi), romantique et post-romantique (César Franck, Maurice Duruflé), contemporaine avec Lise Borel (née en 1993) et Yves Castagnet qui accompagne également l'ensemble sur l'orgue Cavaillé-Coll de César Franck.
Les chanteurs, a cappella ou non, mettent ainsi leur habitude et connaissance de la récitation chantée au service de tous les répertoires avec un travail de la justesse et de l'harmonie particulièrement flatté et touchant dans son passage au disque. Les couleurs musicales traversent ainsi les différents épisodes de la Passion (chemin de croix) avec ses différentes passions : sentiments de douleurs, de tristesse, rendus avec intensité mais toujours la douceur des voix appelant à la Résurrection.
Celle-là même que chaque mélomane et badaud attend et guette pour Notre-Dame en traversant l'Île de la Cité et en regardant l'évolution des travaux, celle-là même que le monde entier attend pour ce Patrimoine universel.
Et en attendant que la flèche de Notre-Dame s'élève à nouveau vers les cieux, celle qui se plonge dans les microsillons du disque fait chanter son répertoire musical.