Culture et Sport : l'union fait la force pour le déconfinement
Les plus grandes ligues professionnelles sportives outre-Rhin (La Ligue Professionnelle de Football mais aussi celles de Handball, de Volleyball, le Marathon de Berlin) unies avec les plus prestigieux théâtres, opéras, orchestres (Théâtre et Opéra Allemand de Berlin, Opéra d'État, Philharmonique de Berlin, Berliner Ensemble, entre autres) pour une cause commune : à situation exceptionnelle, association exceptionnelle.
Le monde de la culture et du sport en Allemagne publie un protocole sanitaire forgé conjointement entre 40 institutions culturelles et sportives, par 20 scientifiques et experts (en virologie et maladies infectieuses, médecine du sport et de la culture, air conditionné, gestion de flux et de foules, économie de la santé et droit).
L'approche se veut factuelle (fondée sur des données fiables), transdisciplinaire (grâce aux contributeurs et institutions participantes) et dynamique (s'adaptant à la situation sanitaire et à son évolution) en vue de s'appliquer aux mondes du sport et de la culture.
Si la culture et le sport font cause commune, c'est pour unir leurs forces face à l'incompréhension qui demeure (autant que la fermeture totale et indifférenciée au public), c'est aussi pour rappeler ainsi les problématiques communes que peuvent rencontrer les enceintes sportives et lieux culturels, d'autant qu'il peut s'agir des mêmes lieux (les opéras sont aussi représentés dans des stades ou des salles omnisports, tandis que le chanteurs et les danseurs sont aussi des sportifs). L'étude peut ainsi comparer les lieux (stades de sport et théâtres de plein air, gymnases et musées) afin de distinguer d'autant mieux les lieux selon leurs configurations et de proposer des protocoles éprouvés et évolutifs selon chaque situation d'après les données objectives (propagation des aérosols en intérieur et des variants dans le pays, pression psychologique et hospitalière, dépistages et vaccinations). L'objectif est même de déployer un concept qui s'adaptera à tous les événements, des plus grands au plus spécifiques et complexes, au fur et à mesure de l'évolution pandémique.
Les conclusions et recommandations de cette enquête s'appuient bien évidemment sur les données scientifiques désormais connues et établies, notamment les risques de transmission par gouttelettes ou aérosols, entraînant des recommandations en termes de distanciation et d'aération respectivement. L'étude propose ainsi un protocole "sûr, progressif et durable" préparant une reprise échelonnée (actant le fait que la situation ne reviendra pas subitement à la normale et qu'il s'agit de préparer la reprise : à comparer avec le "modèle résilient" que Roselyne Bachelot fait miroiter à la Culture depuis des mois, pour repousser la réouverture).
Concrètement, le protocole allemand consiste à combiner les gestes et organisations déjà bien connus et éprouvés à travers le monde, formalisant ainsi une nouvelle fois l'ensemble de ces mesures combinées et en détaillant leur adaptation selon le type et la taille des événements, en rapport avec la situation sanitaire. Les sas sanitaires (avec désinfection et tests), les durées et lieux d'échelonnement des arrivées et départs des spectateurs, les distanciations plus ou moins grandes et en quinconce, les indices de filtration et renouvellement de l'air seront ainsi adaptés finement (avec bien entendu des incontournables quelle que soit la situation : pas de buvettes, port du masque obligatoire).
Le protocole, montrant que les mesures sont efficaces et adaptable, permet ainsi de lutter contre la fermeture indifférenciée et pour une durée indéterminée de tous les lieux culturels et sportifs aux publics. Le tout sans minimiser les dangers de la pandémie ni se voiler la face sur les risques, bien au contraire : "Les auteurs sont conscients qu'en mettant en œuvre les mesures décrites ici, le risque d'infection ne peut être exclu à 100%. Cependant, cela correspond à la réalité dans presque tous les domaines de la vie quotidienne."
L'étude compare aussi ce risque aux tragédies économiques, émotionnelles et socioculturelles engendrés par l'annulation des événements culturels et sportifs publics (et pourrait aussi le comparer aux risques de toutes les autres activités et commerces non essentiels).
En France, les opérateurs culturels restent dans l'expectative alors qu'ils auraient justement pu s'inspirer de la reprise de compétitions sportives professionnelles et désormais, c'est la Ministre française des Sports Roxana Maracineanu qui suit les décisions de la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot pour ce qui concerne les études-tests. Là encore, la réponse est pourtant dans un travail commun, entre sport et culture, entre France et Allemagne, entre autres.