La 47ème édition du Festival de l’Abbaye de Sylvanès, qui se revendique comme plateforme de rencontres et d’échanges entre les différents lieux et époques, se tiendra du 14 juillet au 1er septembre, dans l’Aveyron. Comme chaque année, la programmation fait se croiser les styles et les siècles – des polyphonies de la Renaissance à la création contemporaine, en passant par l’opéra, le flamenco ou encore les musiques populaires d’Europe et du Moyen-Orient – tout en s’inspirant de l’Histoire, et notamment de celle du lieu qui l’accueille.

Tout d’abord et comme première ligne conductrice de sa programmation, le festival met en avant le « Génie créateur féminin » (intitulé de cette 47^e édition) en rendant hommage aux compositrices oubliées de l’Histoire, et en valorisant le travail artistique des femmes de notre époque. Seront ainsi présentés le Stabat Mater de Clémence de Grandval en version réduite pour piano et accordéon dirigée par Michel Piquemal, avec Cécilia Arbel (soprano), Gaëlle Mallada (mezzo-soprano), Bastien Rimondi (ténor), Jiwon Song (baryton-basse) et le Chœur Régional Provence Alpes Cote d’Azur. Le programme « Nothin’ but Love » réunira des œuvres de Fanny Mendelssohn, Johanna Kinkel, Lili et Nadia Boulanger, Cécile Chaminade, Madeleine Dring, Dana Suesse, Carrie-Jacobs Bond et Amy Beach par Carmen Martínez-Pierret au piano et à la direction artistique, avec Delphine Mégret (soprano) et Bastien Rimondi (ténor). Deux programmes de créations nées du travail en résidence à l’Abbaye de Sylvanès seront dévoilées : Avec Elles / Con Ellas, une création flamenca en hommage aux poétesses de l’avant-garde hispanique des années 20 (Josefina de la Torre, Carmen Conde, Concha Mendez, Alfonsina Storni...), par Meryem Koufi accompagnée à la guitare par Eduardo Rebollar et Tèrra-Maïre, une ode à la Femme, du Moyen-Âge à nos jours comprenant les créations d’Emmanuelle Da Costa (Ama Lur), Pascal Caumont (Ombritat) et Christopher Gibert (Jói), interprétées par le chœur de chambre Dulci Jubilo co-dirigé par Christopher Gibert et Pascal Caumont.

S’inscrivent également dans cette thématique les concerts Hysterae, un recueil de chants et de paroles féminines du Moyen-Âge à nos jours par le trio vocal féminin Les Itinérantes, A trè Voci, des polyphonies d’Europe de l’Est et du Sud chantées par Maryana Golovchenko, Tatiana Lina et Nadine Rossello, et le programme « Rencontres polyphoniques au féminin », des chants et polyphonies sacrés et traditionnels d’Occitanie, d’Italie et de Corse pour 11 voix de femme et une voix d’homme.

Le programme prévoit également une autre création contemporaine commandée par le Festival, celle de Silvanium de Christophe Guyard, une histoire musicale et poétique chantée par Léontine Maridat-Zimmerlin (mezzo-soprano), avec l’ensemble instrumental Dubois-Chauvet dirigé par le compositeur, le récitant Michel Wolkowitski et Raphaël Lucas aux percussions, ainsi qu’un concert de musique de chambre retraçant le répertoire du XVIIIe au XXIe siècle par le Fitzroy Quartet. 

La programmation du Festival de l’Abbaye de Sylvanès rend également hommage à Gabriel Fauré, dont l’année 2024 marque le centenaire du décès. Son Requiem et sa Messe Brève des Pêcheurs de Villerville seront interprétés par Delphine Mégret (soprano), Jean-Christophe Fillol (baryton-basse), la 35^e Académie des Chœurs de l’Abbaye de Sylvanès et l’ensemble instrumental Contrepoint dirigés par Michel Piquemal. Un florilège de musique française, écrite par Fauré et les compositeurs de sa lignée (Franck, Berlioz et Poulenc) sera dirigé par Bernard Tétu et interprété par Delphine Mégret (soprano), Gaëlle Mallada (mezzo-soprano), Pierre-Antoine Chaumien (ténor), Frédéric Caton (baryton-basse), ainsi que l’Atelier Choral et les pianistes Jamal Moqadem et Maxime Buatier.

D’autre part, le festival fait place à la musique baroque et de la Renaissance, avec Requiem et Lamentations de Jean Gilles (compositeur de la fin du XVII^e siècle) dirigé par Jean-Marc Andrieu et Christopher Gibert, avec Anne Magouët (soprano), Bastien Rimondi (haute-contre) François-Nicolas Geslot (taille) et Pierre-Yves Cras (basse-taille), Les Prophéties des Sibylles (du Roland de Lassus, XVI^e siècle) par l’ensemble vocal La Main Harmonique dirigé par Frédéric Bétous, Les Petites Olimpiades d’après l’opéra de Pergolesi (1735), avec les sopranos Isabelle Savigny et Célia Greiner et l’Ensemble instrumental Les Paladins sous la direction de Jérôme Correas, ainsi que le programme « Splendeur de la polyphonie orthodoxe du temps de Pierre le Grand » proposé par l’ensemble Chronos dirigé par Evgenii Skurat.

La soprano Élène Golgevit et la pianiste Charlotte Bonneu proposeront au public un instant lyrique composé d’extraits de La Bohème, La Force du Destin, Manon Lescaut, Tosca, Don Carlos et d’autres. Ténor di Bettino, La Loli et Nicolas Robin feront pour leur par voyager dans un style lyrico-flamenco constitué de Zarzuelas, mélodies et airs populaires des répertoires anglais, espagnol, italien et français.

S’inscrivant dans la pensée philosophique de l’événement, qui vise à créer et cultiver le lien entre musique classique et traditionnelle, le programme « Beauté barbare », présenté par Les Musiciens de Saint-Julien sous la direction de François Lazarevitch, mêlera les compositions de Telemann à des musiques populaires d’Europe de l’Est tandis que les Leçons de Ténèbres de Couperin rencontreront le fado traditionnel lors du concert « Ténèbre et Saudade », par la soprano Raquel Camarinha et l’ensemble Pulcinella dirigé par Ophélie Gaillard.

Le public du festival aura également l’occasion de découvrir les chants, musiques et danses de l'Inde à travers le concert (clôture de l’événement) « Lumières du Rajasthan » ainsi que des « Chants de Mongolie » par l’Ensemble Khusugtun. Enfin la programmation donnera également l’occasion de voyager à son plus jeune public, avec La Mandoline de Lviv, un conte original de Clara Cernat mis en musique et dirigé par Thierry Huillet, avec Clara Cernat au violon solo, Julien Martineau à la mandoline, l’Orchestre de chambre de Toulouse, et les récitants Pauline Cheviller, Michel Wolkowitski et Martin Boulanger.

Le Festival de l’Abbaye de Sylvanès se charge également de transmettre un message de paix, en portant l’idée de transcrire en musique la fraternité des peuples. Selon cette thématique seront présentées trois créations : Mémoire des mers de Milena Jeliazkova, une ode aux origines multiples de la compositrice par l’ensemble Samanûr, Canti di Gioia, un programme construit à partir de musiques sacrées et populaires d’Ombrie, de Toscane, de Cilicie et d’Arménie des XIII^e et XIV^e siècles proposé par l’ensemble Canticum Novum dirigé par Emmanuel Bardon, et Les Orients d’Italie, spectacle autour des traditions musicales féminines croisées des cultures juive, chrétienne et musulmane en Italie, par Françoise Atlan et Peppe Frana. Cette thématique comprend également Tsuzamen, un programme de musiques Yiddish, Arménienne et Tzigane par l’Ensemble instrumental Sirba Octet.

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