Le programme culturel de Philippe Poutou
Philippe Poutou : la culture gratuite pour tous
Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste veut ouvrir la culture au plus grand nombre : il propose ainsi un accès à la culture gratuit pour tous, sans pour autant préciser de quelle manière cette mesure serait financée. En cela, il est opposé aux baisses des subventions publiques allouées à la culture, pour que la création puisse continuer de « déranger et de subvertir ».
Il souhaite faire en sorte que tous puissent avoir accès à la formation artistique grâce à des « réseaux culturels publics de proximité ». Le candidat est également en faveur d'une « refonte » des droits d'auteurs pour garantir des conditions de vie décentes aux artistes. Il déclare pouvoir financer cela grâce à une meilleure répartition des richesses : « L’argent est là, il doit être réparti entre tous au lieu d’être réservé à des nantis qui privatisent le bien commun ».
En ce qui concerne l'opéra, « un monde méconnu pour beaucoup d’ouvriers et d’ouvrières », il promet d'augmenter leur accessibilité en s’appuyant sur les comités d’entreprises : « Il faudrait que les militants syndicaux et les élus du personnel soient sensibilisés à l'opéra, à la musique classique, car malheureusement, on ne peut pas faire découvrir et partager ce que l'on ne connaît pas », explique-t-il à Ôlyrix.
Voici les réponses que le candidat a communiquées à Ôlyrix :
Quel est votre rapport à l’opéra ?
Je n'y suis allé qu'une fois dans ma vie lors d'une sortie scolaire lorsque j'étais collégien. Je n'y suis jamais retourné depuis. La grande majorité de mes collègues d'usine n'y sont jamais allés : l'opéra est un monde inconnu pour beaucoup d'ouvriers et d'ouvrières. Cela fait partie des formes de fractures socio-culturelles reproduites par notre société actuelle.
Quel est votre plus beau souvenir d’opéra ?
J'avoue ne pas me souvenir précisément de l'unique opéra que j'ai vu. Mais j'ai souvenir d'avoir été impressionné par l'orchestre imposant présent sur scène. Mes parents écoutaient le dimanche matin de la musique classique, mais pas spécialement de l'opéra : je trouvais ça beau même si je n'en écoute pas moi même aujourd'hui.
Si vous étiez un personnage d’opéra, qui seriez-vous ?
Figaro serait un personnage que j'aimerais jouer.
Comment analysez-vous la place de l’opéra en France ?
C'est un art qui paraît souvent inaccessible à la plupart des membres des catégories populaires, pour différentes raisons : peu d'éducation à la musique lyrique, peu de lieux en France pour voir des opéras, prix élevé des tarifs pour beaucoup de représentations.
Quelles sont vos propositions pour accroître l’audience ainsi que la visibilité de l’opéra et développer la création ?
Ce serait bien que les comités d'entreprise proposent dans leur liste de spectacles des spectacles à l'opéra. Pour cela, il faudrait que les militants syndicaux et les élus du personnel soient sensibilisés à l'opéra, à la musique classique. Car malheureusement on ne peut pas faire découvrir et partager ce qu'on ne connaît pas. Or cette culture est peu transmise par les grands médias. D'une manière générale il faut que l'accès à la culture soit gratuit pour toutes et tous. Pour mener une telle politique culturelle, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire, l’argent est là : il doit être réparti entre tous au lieu d’être réservée à des nantis qui privatisent le bien commun. Pourquoi y aurait il de l’argent pour sauver les banques et plus pour l’éducation et la culture ? Concernant la création, je suis opposé à toutes les baisses des subventions publiques au monde du spectacle vivant à cause de l'austérité.
Quel air d'opéra souhaitez-vous faire découvrir aux lecteurs d'Ôlyrix ?
Je n'avais pas d'idée précise, mais une amie qui est fan d'opéra et avec qui j'en ai discuté m'a fait découvrir cet extrait de La Bohème de Puccini : Si, mi chiamamo Mimi. C'est vraiment magnifique et émouvant.
Voici l'air interprété par Maria Callas :