Alain Surrans : « Cela fait du bien de programmer des œuvres légères »
L’an dernier, vous espériez que vos tutelles vous soutiendraient pour faire face à la hausse du point d’indice des fonctionnaires. Finalement, vous avez en plus subi l’inflation galopante sur les coûts des matières premières et de l’énergie. Quel a été l’impact de cette situation économique sur la saison dernière ?
J’avais anticipé ces problèmes et fait des ajustements juste avant l’édition de la plaquette. J’ai supprimé quelques représentations : nous avions par exemple une représentation de moins sur certains spectacles, ce qui sera de nouveau le cas cette saison qui vient. Cela n’a pas impacté le nombre de titres et les grands équilibres artistiques ont pu être maintenus. Nous avons la chance d’avoir un impact de l’inflation moindre que celui subi par d’autres maisons car ce ne sont pas nous qui payons les fluides mais nos collectivités (car, même si nous bénéficions d’un régime d’autonomie en tant que syndicat mixte, les bâtiments appartiennent aux tutelles). Pour le moment, la hausse du point d’indice n'a pas été compensée, ce qui explique qu’il y ait un titre de moins cette saison. La situation est donc délicate, comme pour toutes les maisons, mais nous ne nous sommes pas retrouvés dans l’obligation d’annuler des dates en pleine saison. Il y a eu depuis janvier un processus de rassemblement de nos tutelles : la ville d’Angers a d’ores-et-déjà annoncé qu’elle augmenterait sa subvention en 2024.
En 2018/2019, Angers Nantes affichait sept opéras mis en scène (La Passion de Simone, The Beggar's Opera, San Giovanni Battista, Un Bal masqué, Cendrillon, Pinocchio et Le Vaisseau fantôme) en plus d’une version concert d’Aleko/Iolanta. Or, vous ne pouvez plus en proposer que quatre : cela vous inquiète-t-il pour l’avenir ?
Il y a en effet une érosion de nos moyens qui nous empêche d’être à un niveau de production suffisant. Nous avons des forces permanentes à qui nous devons donner du travail. Nous sommes aujourd’hui en-dessous de la ligne de flottaison, à un étiage très bas. Il manque au bas mot une production, une version de concert et quelques petits projets. Mais avec Berlioz, Strauss, Puccini, Verdi, Louati … et toujours le fil conducteur de « la Voix » sous toutes ses facettes, nous proposons finalement au public ligérien 40.000 places de spectacles et de concerts au fil de plus de 60 levers de rideau cette saison.
Où en est le projet de devenir Opéra national ?
Le projet a achoppé face à l’engourdissement financier dans lequel nous nous sommes retrouvés. Pendant la pandémie, nous avons payé entièrement tous les bas salaires et à 80% les cachets des solistes, alors même que nous avions perdu toutes nos ressources propres. Nous avons donc eu deux exercices budgétaires déficitaires. Aujourd’hui, nous ne sommes plus en capacité de produire autant qu’un passage en Opéra national le requerrait. Nous allons donc sans doute opter pour un statut de Théâtre lyrique d’intérêt national. Cela permettrait d’installer une convention pluriannuelle dont je souhaiterais qu’elle soit multipartite, c’est-à-dire qu’elle soit cosignée par l’ensemble des financeurs. Car aujourd’hui, nous avons des conventions différentes avec chacun de nos financeurs. Du coup, les cahiers des charges se cumulent sans concertation, ce qui crée des obligations que le budget global ne permet pas de réaliser.
Vous lancerez votre saison sur une note légère, avec Béatrice et Bénédict de Berlioz : pourquoi avoir choisi cet ouvrage ?
L’idée de présenter Béatrice et Bénédict est assez récente. Elle vient du Directeur de l’Orchestre National des Pays de la Loire, Sascha Goetzel, qui avait très envie de diriger un opéra de Berlioz. Il a démarré son mandat avec la Symphonie fantastique, ce qui était un symbole, puis il a dirigé le Requiem avec notre Chœur tandis que nous présentions Lélio. Il souhaitait poursuivre avec cet opus qui n’avait pas été donné depuis bien longtemps chez nous alors qu’il s’agit vraiment d’un petit bijou. Et puis, cela fait du bien de programmer des œuvres légères dans le contexte lourd que nous connaissons.
Pourquoi avoir confié la mise en scène à Pierre-Emmanuel Rousseau ?
C’est la troisième fois que nous travaillons ensemble. Il a beaucoup de sérieux et d’intelligence dramaturgique. Il était un peu étiqueté « metteur en scène de comédies » et je lui avais proposé La Clémence de Titus lorsque j’étais à Rennes : sa proposition a été était très intéressante.
Il retrouvera là sa verve comique. C’est un opéra compliqué car l’intrigue est un peu simpliste. Berlioz n’y explore pas toutes les thématiques de l’œuvre de Shakespeare. Il faut donc trouver des éclairages et incorporer de la psychologie. Pierre-Emmanuel Rousseau sait très bien faire cela. C’est une fête qui n’en finit pas et qui débouche sur le mariage : on reste donc constamment dans une même atmosphère. Sa scénographie explorera donc l’idée d’une fête sur une plage. Il y aura un grand travail sur les costumes qui seront très drôles et très joyeux. Ce sera une très jolie production.
Vous avez réuni une distribution essentiellement composée de fidèles de la maison : Marie-Adeline Henry et Philippe Talbot dans les rôles-titres, avec Marie Lenormand, Marc Scoffoni ou encore Lionel Lhote : comment avez-vous opéré ces choix ?
Lionel Lhote est un artiste formidable. Son Henri VIII à La Monnaie était époustouflant : je me réjouis d’avoir misé sur lui. Philippe Talbot a beaucoup chanté ici et est aussi une personnalité formidable, qui a une grande aisance en scène, qui pétille. Sa vivacité lui donne un charme fou. Les autres rôles sont en effet tenus par des artistes que nous connaissons bien et dont nous apprécions la polyvalence.
Comme La Chauve-Souris, cet opus est en coproduction avec Rennes : quelle sera la teneur de ce partenariat la saison prochaine ?
Comme chaque année, un opus sera répété à Angers (Tosca), un autre à Nantes (Béatrice et Bénédict) et un troisième à Rennes (La Chauve-Souris). Nous avons un projet commun en plus : nous sommes tous les deux coproducteurs des Ailes du désir avec la co[opéra]tive. Nous avons donc toujours quatre projets ensemble, dont l’un avec l’Orchestre de Rennes et un autre avec un ensemble contemporain ou baroque. C’est un socle pour nous.
La Chauve-Souris est la dernière production rescapée du Covid : qu’aviez-vous pensé de cette mise en scène de Jean Lacornerie lors de sa création en 2021 sur grand écran ?
Nous voulions reprendre cette Chauve-Souris parce que nous l’avons montée juste pour la filmer pendant la pandémie. Nous n’avions pu, alors, jouer les représentations avec le public en salle et cela nous frustrait beaucoup.
Sa mise en scène fonctionne très bien. Se pose toujours le problème de la langue dans cet ouvrage allemand. Autant les parties chantées bénéficient des surtitrages, autant les parties parlées en langue étrangère créent plus de problèmes. Or il est difficile de tout traduire, d’autant que pour des raisons stylistiques, nous avions opté pour une distribution à 80% germanophone. Jean Lacornerie a du coup eu l’idée de faire appel à une comédienne, Anne Girouard, qui commente et prend à sa charge l’ensemble des dialogues. Cela marche formidablement bien grâce à son abattage et à la qualité de l’adaptation qui a été faite des dialogues. C’est très drôle. Elle apporte beaucoup de travail corporel. Son texte est très ironique et souligne l’absurdité de certaines situations. Son monologue dans la prison est absolument délirant. Pour autant, elle n’éclipse pas les chanteurs qui habitent leurs personnages de manière très amusante.
Comment présenteriez-vous la distribution ?
Nous aurons Thomas Tatzl en Falk, un baryton merveilleux qui est déjà venu pour le Voyage d’hiver sur une chorégraphie de Preljocaj. Gabriel von Eisenstein sera interprété par Stephan Genz, qui a très bien évolué : il compose un personnage très drôle. Claire de Sévigné en Adèle était la révélation de la captation. L’Orlofsky de Stephanie Houtzeel est absolument tordant. J’avais fait chanter cette artiste dans The Fairy Queen de Purcell : elle était déjà formidable. Elle est très américaine de comportement bien que totalement germanophone et a beaucoup d’humour.
Claude Schnitzler, qui dirigera la production, est un vieux complice. Comme son nom l’indique, il est alsacien d’origine, et organiste. Il m’épate car il est totalement imprégné de la double culture musicale française et germanique, catholique et protestante. Il a cette facilité et beaucoup de légèreté : il a une baguette extrêmement alerte. Dans ce spectacle, il est très complice avec Anne Girouard. Il connait bien les musiciens également puisqu’il a dirigé l’Orchestre National de Bretagne qui interprète cette production. Il a déjà dirigé cet opus à la fois au Volksoper et au Theater an der Wien : il est imbattable sur ce répertoire.
C’est Tosca que vous avez choisi pour les représentations sur grand écran : quelles sont les origines de ce choix ?
Tosca est programmée depuis longtemps puisque nous sommes en coproduction avec Nancy. Il y a une tradition de coproduction entre Nancy et Nantes, qu’avait déjà initiée mon prédécesseur Jean-Paul Davois avec Laurent Spielmann et que j’ai poursuivie dès ma nomination avec Un Bal masqué. Lorsque Matthieu Dussouillez, que je connaissais de Dijon, est arrivé à Nancy, nous nous sommes très rapidement accordés sur l’idée que nous coproduirions leur Tosca et qu’ils coproduiraient notre Elixir d’amour [donné en clôture de la saison dernière, ndlr]. Nous avions eu ici une très belle Tosca par Patrice Caurier et Moshe Leiser il y a 12 ans, mais il me semblait intéressant d’en avoir une nouvelle.
Qu’aviez-vous pensé de la production de Silvia Paoli lors de sa création à Nancy ?
Silvia Paoli était un choix de Matthieu Dussouillez, mais j’ai attendu la remise de maquette pour m’engager complètement et j’ai été très convaincu. Dans une Tosca, la scénographie du premier acte dans l’église est très importante : le tableau vivant qu’elle construit tout au long de l’acte culmine à la fin de manière assez extraordinaire. Sachant que l’acte II repose essentiellement sur la direction d’acteurs avec un plateau dépouillé, avec une énorme table autour de laquelle tout le monde gravite, l’autre difficulté est à la fin : Silvia Paoli a choisi de ne pas précipiter Tosca du haut du Château Saint-Ange. Elle a trouvé une solution très convaincante. C’est vraiment une production réussie.
Qu’attendez-vous de Clelia Cafiero, qui tiendra la baguette ?
C’est un choix assez tardif, fait en concertation avec Matthieu Rietzler [le Directeur de l’Opéra de Rennes, ndlr]. Elle déjà dirigé cette saison l’Orchestre National des Pays de la Loire dans Lélio, et cela s’est très bien passé. Nous recherchons toujours de nouvelles baguettes car c’est sain pour l’orchestre de changer de chef régulièrement afin d’éviter les habitudes. Et puis cela construit un duo de femmes avec la metteuse en scène. Il n’est pas si aisé de distribuer des femmes cheffes car beaucoup de théâtres cherchent à équilibrer leurs engagements. Du coup, dès que l’une d’elles émerge, elle est aussitôt happée à l’international et ses cachets se trouvent vite hors de nos moyens.
Pouvez-vous nous présenter votre distribution ?
Pour ces productions de fin de saison avec 12 représentations, nous prévoyons toujours par sécurité une double distribution sur les rôles principaux. C’est donc Myrtò Papatanasiu qui chantera le rôle-titre pour la captation. Je l’ai déjà distribuée dans La Traviata il y a une dizaine d’années. Elle m’avait époustouflé.
Izabela Matula, avec qui elle alternera, sera une autre Tosca tout aussi convaincante, j’en suis certain. C’est une jeune chanteuse que nous avons repérée en sillonnant les opéras italiens. Angelo Villari chantera Cavaradossi : le public le connait déjà puisqu’il chantait Pinkerton pour Madame Butterfly. Je l’avais aussi invité pour Norma lorsque j’étais à Rennes. C’est un artiste très fiable, qui a déjà beaucoup d’expérience tout en étant toujours en pleine santé vocale. Il sera en alternance avec Samuele Simoncini, un autre chanteur italien qui est encore très peu identifié en France. Stefano Meo en Scarpia est une valeur sûre que nous accueillons pour la première fois à Nantes.
Le lendemain de la présentation de cette production à Angers, vous jouerez à Nantes Les Ailes du désir, œuvre contemporaine d’Othman Louati commandée par la co[opéra]tive : comment décririez-vous le style de ce compositeur ?
C’est justement sa présence qui m’a attiré dans ce projet. Il est percussionniste à l’origine et fait un travail absolument étonnant sur les couleurs et les atmosphères. Ce qu’il compose est original et pas épigonal. Cela ne ressemble à rien d’autre, tout en ayant une base qui est ancrée dans la musique française. Comme beaucoup de compositeurs d’aujourd’hui, il est un descendant de Debussy, notamment dans son attitude de recherche, cette recherche qui ne peut naître que dans la démarche individuelle d’un esprit indépendant des principes esthétiques ou des technologies.
Pouvez-vous nous décrire le travail de Johanny Bert à la mise en scène ?
C’est encore en train d’évoluer. Johanny Bert travaille beaucoup sur les marionnettes, mais il reste des questions sur le positionnement des marionnettes pour valoriser la voix. Un travail très collectif est mené avec le compositeur, la directrice musicale Fiona Monbet et Johanny pour trouver une formule de mise en scène intelligente. Cela me rappelle le processus de création de L’Inondation, auquel je suis très fier d’avoir participé : il y avait aussi ce travail collectif entre le dramaturge et le compositeur. C’est la beauté de l’opéra de pouvoir avoir un texte qui ne dit pas forcément la même chose que la musique. Ces processus itératifs permettent de révéler des complémentarités ou des contradictions.
Qui seront les interprètes ?
La distribution a été faite par la co[opéra]tive. Ils ont réuni une équipe de bons chanteurs qui sont aussi de bons performers pour faire exister ces personnages qui sont, pour certains, immatériels comme les anges, et pour d’autres des silhouettes qui jouent avec des marionnettes. Cela devrait permettre d’aboutir à un bel objet artistique, très original.
Il y aura bien un opus baroque la saison prochaine, avec Le Retour d'Ulysse dans sa patrie, mis en espace : était-ce important que ce genre soit représenté dans la saison ?
Absolument, nous avons besoin que ce genre soit représenté. L’opéra commence en 1607 avec L’Orfeo de Monteverdi. Il est très important que les XVIIe et XVIIIe siècles soient présents dans une saison. Ce sont 200 ans de patrimoine musical qu’il faut montrer, même si nos orchestres permanents nous orientent vers des répertoires qui commencent avec Mozart. Pendant le deuxième confinement, Emiliano Gonzalez Toro est venu faire des enregistrements chez nous. Quand il a monté ce projet, il me l’a donc proposé. Il voulait que le geste soit joint à la parole, il a donc confié une mise en espace à l’une de ses complices, Mathilde Étienne, qui est chanteuse par ailleurs. C’est une musique tellement vivante, avec tant de théâtre, qu’il faut le faire vivre. Il ne voulait pas d’une version de concert devant les pupitres.
L’opus est présenté dans le cadre de Baroque en Scène : est-ce un rendez-vous amené à être reconduit chaque année ?
C’est une saison mutualisée avec la Cité des Congrès qui en est à l’origine et qui reçoit une subvention pour cela, avec la Soufflerie à Rezé qui est un partenaire important. Nous avons ajouté cette année la programmation de musique sacrée de la Cathédrale. Nous joignons nos programmations sur instruments anciens pour proposer une dizaine d’évènements par saison, harmonisés afin de couvrir l’ensemble du champ de la Renaissance à Mozart, avec des avantages tarifaires pour les spectateurs qui veulent découvrir plusieurs spectacles. Nous avons également le souci d’avoir des propositions plus contemporaines, ce qui sera le cas de notre unique spectacle de danse de la saison, Romances Inciertos, également donné dans le cadre de Baroque en Scène, qui présentera une esthétique moderne sur des musiques baroques d’Amérique latine.
Dans le cadre de votre partenariat avec Rennes, vous inviterez également Le Banquet Céleste, qui y est en résidence, à jouer La Passion selon Saint Matthieu : qu’en attendez-vous ?
Il y aura 70 musiciens. C’est le plus gros projet qu’aura fait Damien Guillon, que je suis depuis longtemps et dont j’ai d’ailleurs installé la résidence à l’Opéra de Rennes. C’est quelqu’un de formidable et d’attachant, d’extrêmement sérieux mais tout le temps dans la jubilation. Du coup, ce qu’il fait est extrêmement vivant et sensible, alors qu’il n’est que dans la rigueur pendant les répétitions. Il s’associe pour ce projet au Chœur Mélisme(s), que j’ai également installé à l’Opéra de Rennes. Ils y font chaque année une production lyrique, mais ont aussi des projets baroques avec Damien Guillon et d’autres encore, notamment sur le répertoire romantique.
Le Chœur de l’Opéra sera quant à lui impliqué dans trois grands concerts : L’Oratorio de Noël de Saint-Saëns, la Messe de Gloire de Puccini et la Messe de Requiem de Verdi. Pourquoi ces choix ?
Notre chœur aime bien s’associer à d’autres ensembles vocaux et que ce ne soient pas toujours les mêmes. Ce sont donc là trois partenariats très différents. La Messe de Requiem de Verdi correspond à une collaboration que nous faisons tous les ans : il sera joué avec l’Orchestre des Pays de la Loire, et son chœur d’amateurs La Schola -qui est le chœur d’adultes de la cathédrale- leur offre une autre expérience avec cet Oratorio de Noël de Saint-Saëns, qui n’est finalement pas très connu. Quant à la Messe de Gloire, nous la présentons avec le Printemps des Orgues d’Angers, qui a un orgue hybride (c’est-à-dire qu’il fonctionne de manière traditionnelle ou électronique). Pour la première fois, nous entendrons donc avec orgue cette pièce de Puccini, qu’il a composée avant d’entrer au Conservatoire de Milan, quatre ans avant son premier opéra.
Parmi les autres propositions de votre programmation, quels sont les deux autres évènements que vous souhaitez mettre en avant ?
La série de concerts Ça va mieux en le chantant est très emblématique et très importante car elle nous permet de renouer avec le public qui nous manque le plus : les spectateurs de 30 à 50 ans qui élèvent des enfants. Ils n’ont pas l’idée de faire une sortie familiale à l’opéra comme ils la font au cinéma. Nous avons inventé ces concerts exprès pour ce public. C’est l’idée de les faire venir avec les enfants. Nous leur faisons découvrir et aimer la voix. Nous avons tous une voix donc nous y sommes tous sensibles. L’objectif a été atteint : nous avons aujourd’hui dans ces concerts le public idéal, de 5 à 85 ans, avec toutes les tranches d’âge au milieu. Il y a là une chaleur formidable : ces concerts sont d’ailleurs toujours pleins. Nous montrons à quel point la musique classique est belle, qu’elle raconte des choses formidables, qu’elle s’adresse à tous. La virtuosité provoque une certaine sidération. Elle apprend le dépassement dans l’effort et la difficulté.
Nous proposons également un cycle de concerts intitulé Voix du monde, qui comprend notamment un ciné-concert : l’histoire de Blanche Neige revue par le cinéaste espagnol Pablo Berger transposée dans le monde de la tauromachie. Cela s’appelle Blancanieves. C’est un film muet, avec des cartons apportant des indications, ainsi qu’une musique symphonique et un groupe de flamenco. L’Orchestre National des Pays de la Loire sera dirigé par le jeune chef Clément Lonca. Nous présenterons ce film magnifique dans le cadre du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes.