Opéra, cinéma, JO et Théâtre des Champs-Élysées en 2023/2024
La 14ème et avant dernière saison de Michel Franck (qui passera le relai à Baptiste Charroing en 2025/2026) célèbre les 110 ans du Théâtre des Champs-Élysées (ainsi que les 10 ans de son Cercle des Mécènes qui devient Fondation, et la 10ème saison de TranscenDanses).
Cédric Klapisch a réalisé l'année dernière un film dans le monde de l'Opéra (En corps avec Marion Barbeau, première danseuse à l’Opéra de Paris) tandis que Julie Depardieu a cosigné avec Stephan Druet en 2008 la mise en scène des Contes d'Hoffmann pour Opéra en Plein Air, mais les deux artistes de cinéma passionnés par l'opéra se voient ainsi confier leur première mise en scène à plein titre dans un théâtre lyrique. Leurs deux projets sont d'ailleurs liés : Cédric Klapisch mettra en scène La Flûte enchantée de Mozart (questionnant "le rapport de l’Homme à la Nature") avec Cyrille Dubois (Tamino), Regula Mühlemann (Pamina), Florian Sempey (Papageno), Catherine Trottmann (Papagena), Jean Teitgen (Sarastro), Marc Mauillon (Monostatos), Aleksandra Olczyk (Reine de la Nuit), Judith van Wanroij, Isabelle Druet et Marion Lebègue (Trois Dames), Ugo Rabec, Blaise Rantoanina, Joseph Wagner et Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth (qui poursuivent leur résidence avec cinq concerts durant la saison), tandis que Julie Depardieu signera une version opéra participatif : Une petite Flûte. Joël Soichez dirigera cet événement désormais traditionnel, invitant les spectateurs à chanter pendant le spectacle (deux des dates seront également proposées en langue des signes française, trois en audiodescription) en suivant Fabien Hyon, Lauranne Oliva, Manon Lamaison, Adrien Fournaison, Louise Pingeot, Olivier Gourdy, Charlie Guillemin, Anne-Sophie Petit et Les Siècles.
Avant et après ces deux productions, deux autres univers assurément fort différents seront proposés avec deux metteurs en scène associés à des esthétiques avant-gardistes, mais qui reprennent deux productions consacrées à de grands contes. La Cenerentola de Rossini reviendra dans la mise en scène de Damiano Michieletto avec la prise du rôle-titre par Marina Viotti (récente Périchole in loco et Artiste Lyrique aux Victoires de la Musique Classique), aux côtés de Levy Sekgapane en Don Ramiro, Edward Nelson (Dandini), Peter Kálmán (Don Magnifico), Alice Rossi (Clorinda), Justyna Ołów (Tisbe), Alexandros Stavrakakis (Alidoro) avec l'Orchestre et Chœur Balthasar Neumann sous la direction de Thomas Hengelbrock
Boris Godounov de Moussorgski reviendra dans la première version de 1869 et la mise en scène d'Olivier Py (qui vient d'être nommé Directeur d'une autre institution parisienne et vient de présenter un diptyque réunissant Le Rossignol de Stravinsky avec Les Mamelles de Tirésias de Poulenc au TCE). La production marquera les débuts de Matthias Goerne dans le rôle-titre (lui qui chantera également Brahms et Schumann en récital avec Evgeny Kissin), en compagnie de Victoire Bunel, Lila Dufy, Svetlana Lifar, Marius Brenciu, Mikhail Timoshenko, Roberto Scandiuzzi, Airam Hernandez, Yuri Kissin, Fabien Hyon, Sarah Laulan, Kristofer Lundin, Barnaby Rea, Sulkhan Jaiani, l'Orchestre National de France (qui accompagnera aussi le pianiste Evgeny Kissin sous la baguette de Cristian Măcelaru, puis le violoniste Gil Shaham avec Trevor Pinnock), le Chœur de l'Opéra National du Capitole et la Maîtrise des Hauts-de-Seine sous la direction d'Andris Poga.
David et Jonathas, rare opus de Charpentier, a néanmoins récemment pris ses quartiers à Versailles (y compris pour la première mise en scène à la Chapelle Royale). L'opéra viendra en mars dans l'autre lieu emblématique de la musique baroque : au TCE dans une mise en scène où Jean Bellorini (Directeur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne) mettra l'accent sur l'amitié, dans un hôpital après le deuil, avec l'Ensemble Correspondances de Sébastien Daucé, Petr Nekoranec et Gwendoline Blondeel dans les rôles-titres, aux côtés de Jean-Christophe Lanièce (Saül), Lucile Richardot (Pythonisse), Etienne Bazola (Joabel), Alex Rosen (Achis) et l'actrice franco-vietnamienne Hélène Patarot.
La saison mènera vers l'été 2024 et donc vers les Jeux Olympiques de Paris, et pour l'occasion, une nouvelle production de l'opéra L'Olimpiade de Vivaldi a même été labellisée "Olympiade culturelle" (Paris 2024). Jakub Józef Orliński déploiera ses talents vocaux mais aussi en breakdance (discipline qui entrera justement aux JO) aux côtés de Marina Viotti (Mégacle), Varduhi Abrahamyan (Aristea), Delphine Galou (Argene), Jodie Devos (Aminta), Luigi de Donato (Clistene) et Christian Senn (Alcandro) dans la mise en scène d'Emmanuel Daumas avec l'Ensemble Matheus de Jean-Christophe Spinosi.
La saison scénique sera complétée par une pièce de théâtre et un spectacle musical. L'ultime pièce de Molière, Le Malade imaginaire, sera l'occasion d'accueillir la Troupe de la Comédie-Française (dont un certain nombre est impliqué dans le monde de l'opéra, tels Denis Podalydès, Guillaume Gallienne, Christian Hecq) avec les chanteurs Elodie Fonnard, Jérôme Billy, Ronan Debois, l'organiste Jorris Sauquet, Marion Martineau à la viole : pour reprendre la mise en scène signée Claude Stratz en 2001, non pas sur la musique de Charpentier mais avec une composition musicale signée Marc-Olivier Dupin.
Le "spectacle musical" sera Le Carnaval baroque visant à recréer "l'univers à la fois fastueux et grotesque d'un carnaval italien au milieu du XVIIe siècle" : un projet qui n'est pas sans rappeler un versant populaire du Ballet Royal de la nuit. Ce carnaval réunissant lui aussi acrobates, jongleurs, mimes, chanteurs et musiciens sera pour sa part mis en scène et chorégraphié par Cécile Roussat avec Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre, Anaïs Bertrand, Paco Garcia, Igor Bouin, Stefano Amori, Julien Lubeck, Quentin Bancel, Antoine Hélou, Rocco Le Flem, Johan Pagnot, Désiré Lubek, Izia Le Flem, Iago Le Flem.
Les opéras en concert et oratorios mettront notamment à l'honneur Haendel, et le baroque français, en commençant par une trilogie avec Véronique Gens et la suite d'une tétralogie. Les Boréades de Rameau en ouvriront ainsi la saison avec Sabine Devieilhe incarnant Alphise, Reinoud Van Mechelen en Abaris, Thomas Dolié, Tassis Christoyannis, Benedikt Kristjánsson, Philippe Estèphe, Gwendoline Blondeel, les Orfeo Orchestra et Purcell Choir de György Vashegyi.
Suivra la suite d'une "tétralogie baroque (dans le cadre de la résidence croisée avec le CMBV au TCE)" d'Hervé Niquet, avec Iphigénie en Tauride de Desmarest et Campra, réunissant Véronique Gens, Reinoud Van Mechelen, Tassis Christoyannis, David Witczak, Olivia Doray, Floriane Hasler, Tomislav Lavoie, Antonin Rondepierre, Jehanne Amzal, Marine Lafdal-Franc et Le Concert Spirituel. Véronique Gens reviendra dans la foulée pour un second rôle-titre : Alceste de Lully avec Cyril Auvity (Admète), Luigi de Donato, Luc Bertin-Hugault, Camille Poul, Léo Vermot-Desroches, Geoffroy Buffière, Claire Lefilliâtre, Cécile Achille, Juliette Mey et Les Épopées de Stéphane Fuget. D'un Lully à l'autre, Alceste fera place à Atys toujours avec Véronique Gens. Le rôle-titre sera confié à Mathias Vidal, retrouvant sur cette scène Deborah Cachet (en Sangaride) avec Tassis Christoyannis, Floriane Hasler, Éléonore Pancrazi, David Witczak, Adrien Fournaison, Antonin Rondepierre, Carlos Rafael Porto, Marine Lafdal-Franc, Les Ambassadeurs ~ La Grande Ecurie, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles sous la conduite d'Alexis Kossenko.
Les quatre ouvrages de Haendel seront Jules César en Égypte avec un plateau stellaire réunissant Cecilia Bartoli en Cléopâtre, Carlo Vistoli dans le rôle-titre, Sara Mingardo (Cornelia), Max Emanuel Cenčić (Ptolémée), José Coca Loza (Achille) et Les Musiciens du Prince-Monaco dirigés par Gianluca Capuano, puis Rinaldo avec Carlo Vistoli, Emőke Baráth, Chiara Skerath, Lucile Richardot, Anthea Pichanick, Andrea Mastroni et Les Accents de Thibault Noally, mais aussi les beaucoup plus rares Berenice avec Sandrine Piau, Ann Hallenberg, Ambroisine Bré, Paul-Antoine Bénos-Djian, Hugh Cutting, Rupert Charlesworth, John Chest, Il Pomo d'Oro, Francesco Corti et Tolomeo avec Franco Fagioli (qui rendra également hommage en récital au "dernier des grands castrats" Giovanni Battista Velluti), Giulia Semenzato, Andrea Mastroni, Giuseppina Bridelli, Christophe Dumaux et le Kammerorchester Basel, direction Giovanni Antonini.
La musique baroque sera également représentée par un diptyque Purcell / Carissimi, réunissant Didon et Enée & Jephte, porté par Joyce DiDonato avec Andrew Staples, Fatma Saïd et Il Pomo d'Oro (direction Maxim Emelyanychev). Les grands rendez-vous Bach saisonniers reviendront également : l'Oratorio de Noël (avec Masaaki Suzuki) et la Passion selon Saint Matthieu (direction Francesco Corti avec Philippe Jaroussky qui donnera aussi un récital d'arias oubliées avec Julien Chauvin et Le Concert de la Loge). Une autre "trilogie" Mozart proposera le Requiem (avec Julia Lezhneva, Eva Zaïcik, Mauro Peter, Nahuel di Pierro) puis L'Enlèvement au Sérail (avec Albina Shagimuratova en Constance, Julien Behr en Belmonte, Florie Valiquette en Blonde, Sulkhan Jaiani en Osmin, et Sahy Ratia pour Pedrillo) tous deux dirigés par Julien Chauvin, et Don Giovanni (incarné par Christian van Horn) marquant, sous la direction de Philippe Jordan, le centenaire de la première venue de l'Orchestre de l'Opéra de Vienne.
Le baroque est chez lui Avenue Montaigne, mais le mythique lieu de création et de scandale du Sacre du printemps est aussi tourné vers la suite de l'histoire musicale. Stanislas de Barbeyrac y prendra même le rôle de Sigmund dans La Walkyrie de Wagner sous la baguette de Yannick Nézet-Séguin qui poursuit son cycle Wagner. L'Orchestre Philharmonique de Rotterdam accompagnera également Soloman Howard, Brian Mulligan, Karen Cargill, Tamara Wilson, Jessica Faselt, Brittany Olivia Logan, Justyna Bluj, Iris van Wijnen, Maria Barakova, Ronnita Miller, Bongiwe Nakani, Catriona Morison ainsi qu'en Sieglinde Elza van den Heever, récente Salomé et Chrysothémis marquante à Bastille. Le TCE poursuivra alors avec Elektra réunissant Iréne Theorin, Violeta Urmana (Clytemnestre), Simone Schneider, Pawel Konik, Matthias Klink et le Staatsorchester Stuttgart conduit par Cornelius Meister.
Stanislas de Barbeyrac chantera également La Damnation de Faust de Berlioz avec l'Orchestre National de France, Jean Teitgen, Frédéric Caton et Stéphanie d'Oustrac, celle-ci étant par ailleurs une mémorable Carmen, opus de Bizet que chantera également Stanislas de Barbeyrac mais avec Marianne Crebassa, Iulia Maria Dan (Micaëla), Jérôme Boutillier (Escamillo), Faustine de Monès (Frasquita), Floriane Hasler (Mercédès), Florent Karrer (Le Dancaïre), Thomas Morris (Remendado), Nicolas Brooymans (Zuniga), Yoann Dubruque (Moralès) et les phalanges de Rouen conduites par Ben Glassberg. Bizet encore, Les Pêcheurs de perles réuniront Sandra Hamaoui, Xabier Anduaga, Benjamin Appl, Matthieu Lécroart sous la baguette de Lorenzo Passerini. Tandis que d'un Strauss à un autre (mais sans lien de parenté), le TCE replongera aussi dans l'opérette avec La Chauve-Souris de Johann Strauss II dirigée par Marc Minkowski.
Trois opéras poursuivront la plongée dans le XXe siècle avec là encore des distributions remarquables voire intrigantes. Adriana Lecouvreur de Cilea sera incarnée par Elena Stikhina, avec Brian Jagde (Maurice), Misha Kiria (Michonnet), Clémentine Margaine, Maurizio Muraro (Princesse et Prince de Bouillon), Robert Lewis, Giulia Scopelliti, Thandiswa Mpongwana, Pete Thanapat dans le cadre du traditionnel partenariat avec les Orchestre et Chœur de l’Opéra de Lyon sous la direction de Daniele Rustioni. Les Sept Péchés capitaux de Brecht & Weill réuniront la primée Marina Viotti et l'actrice-chanteuse Judith Chemla avec l'Orchestre de chambre de Genève dirigé par Marc Leroy Calatayud. Enfin la puissante voix de Ludovic Tézier, sera réunie avec celle de Regula Mühlemann et du contre-ténor Matthias Rexroth, pour Carmina Burana porté par les phalanges de la maison ronde (Orchestre National de France, Chœur et Maîtrise de Radio France) conduits par Kazuki Yamada.
La première des 10 Soirées Lyriques sera un concert des finalistes de la 8e édition de la Paris Opera Competition (puis plus tard dans la saison les "grandes voix lyriques d'Afrique" dont le lauréat chantera aux côtés de Tichina Vaughn, Nombulelo Yende, Bonita Hyman ou encore Patrick Kabongo). Les concerts d'artistes en famille suscitent toujours l'intérêt, entre ascendant, époux ou en fratrie, comme ce sera le cas pour un récital réunissant Amitai et Pene Pati, avec également Golda Schultz et Les Frivolités Parisiennes.
La compagnie Opera Fuoco fondée et dirigée par David Stern fêtera ses 20 ans en avril, avec un gala d'opéra réunissant d'anciens lauréats fameux : la mezzo française Adèle Charvet, le ténor malgache Sahy Ratia, la mezzo Natalie Pérez, Axelle Fanyo, Vannina Santoni, Cyrielle Ndjiki Nya, Chantal Santon-Jeffery et celle qui leur donna une master-classe, Karine Deshayes. Une autre soirée réunira les talents confirmés de Lauranne Oliva, Eva Zaïcik, Bruno de Sá, Christophe Dumaux avec Les Accents pour un concert Haendel, Porpora, Vivaldi.
Enfin, Marina Viotti reviendra en récital Haendel avec Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre. Lisette Oropesa et Benjamin Bernheim seront pour leur part réunis avec l'Orchestre de la Scala de Milan. Cet orchestre et leur chef Riccardo Chailly seront l'une des têtes des nombreuses affiches symphoniques, et ce dès le début de la saison avec un concert Verdi, avant l’Orchestre Philharmonique de Vienne avec Jakub Hrůša, la Staatskapelle de Dresde avec Christian Thielemann, le London Philharmonic Orchestra avec Edward Gardner pour Brahms en compagnie de la pianiste Hélène Grimaud, l’Ensemble Consuelo avec Victor Julien-Lafferière et Pierre Génisson, le Bayerisches Staatsorchester avec Vladimir Jurowski pour Wagner, Schumann et Mahler en compagnie du pianiste Yefim Bronfman et de la soprano Elsa Dreisig.
L'Orchestre de chambre de Paris sera pour sa présent avec pas moins de 13 concerts et l’Orchestre Colonne fêtera son 150e anniversaire en 2024 avec son nouveau Directeur Marc Korovitch, le chef-compositeur académicien Laurent Petitgirard, mais aussi (cinéma encore) l'actrice Mélanie Laurent.
À noter aussi 19 récitals de piano sur les 23 concerts chambristes, 20 concerts du dimanche matin, tandis que côté danse Blake Works III chorégraphié par William Forsythe, Bach Cello Suites par Jorma Elo et Bella Figura par Jiří Kylián inviteront le Boston Ballet, Light of Passage sur une musique de Górecki avec le Norwegian National Ballet par Cristal Pite, Annonciation et Noces du Ballet Preljocaj, mais également un Ballet de la Compagnie François Mauduit librement inspiré de la vie d’Audrey Hepburn : autant d'événements à suivre également (via une sélection sur notre site instrumental et chorégraphique).