Opéra de Lyon : Franchir les portes en 2022/2023
Pour la deuxième saison sous la direction de Richard Brunel, l’Opéra de Lyon affirme "avec fierté son identité de maison de création", en programmant trois générations de compositeur (Diana Soh, Georg Friedrich Haas et Philippe Boesmans) mais aussi avec les opus du répertoire abordés par de nouvelles mises en scène, ou de nouvelles voix, ou au moins signalées dans leurs résonances avec des thématiques -encore et toujours- actuelles (crises climatiques et sociétales, mise à l'honneur des héroïnes) : 11 opéras et autant de mythes à l'affiche.
Tannhäuser de Wagner ouvrira la saison (en octobre) sous la baguette du directeur musical maison Daniele Rustioni. La mise en scène est confiée à David Hermann tandis que le personnage d'Hermann (Landgrave de Thuringe) revient à Liang Li avec Simon O’Neill dans le rôle-titre, Christoph Pohl (Wolfram von Eschenbach), Elena Guseva (Elisabeth) Irène Roberts (Vénus), Robert Lewis (Walther von der Vogelweide), Pete Thanapat (Biterolf) et pour Jeune Pâtre Giulia Scopelliti (ces trois derniers étant Solistes du Lyon Opéra Studio).
Hérodiade de Massenet sera le traditionnel opéra en version de concert faisant le voyage de l'Auditorium de Lyon au Théâtre des Champs-Elysées, toujours sous la baguette de Daniele Rustioni avec Nicole Car (Salomé), Ekaterina Semenchuk (Hérodiade), Jean-François Borras (Jean), Étienne Dupuis (Hérode), Nicolas Courjal (Phanuel).
Après le grandiose répertoire allemand et français, l'américain, l'italien (mais en français) et l'anglais (en anglais et en français) formeront le quintette d'opéras en début de saison. Candide de Bernstein sera incarné par Paul Appleby avec Jennifer France (Cunégonde), Sean Michael Plumb (Maximilian), Thandiswa Mpongwana (Paquette), dirigés par Wayne Marshall dans la mise en scène de Daniel Fish.
Moïse et Pharaon de Rossini (qui viendra du Festival d'Aix-en-Provence, là encore comme de tradition) sera dirigé par Daniele Rustioni et mis en scène par Tobias Kratzer avec Michele Pertusi et Alex Esposito dans les rôles-titres, Ruzil Gatin (Aménophis), Mert Süngü (Eliézer), Edwin Crossley-Mercer (Osiride), Alessandro Luciano (Aufide), Vasilisa Berzhanskaya (Sinaïde), Ekaterina Bakanova (Anaï), Géraldine Chauvet (Marie) et Laurène Andrieu (Princesse Elegyne).
L’Arche de Noé de Benjamin Britten mettra pour sa part à l'honneur les solistes du Lyon Opéra Studio, l'Ensemble instrumental et la Maîtrise de l’Opéra de Lyon dirigés par Karine Locatelli dans une production de Silvia Costa (mise en scène, décors et costumes) au Théâtre de la Croix-Rousse.
Pelléas et Mélisande de Claude Debussy sera le sixième opéra à l'affiche et la sixième production nouvelle pour la maison, celle-ci signée par le Directeur de l'Opéra de Lyon, Richard Brunel. Judith Chemla qui vient de prendre le rôle de Mélisande et de faire ses débuts lyriques à l'Opéra de Montpellier, reviendra au personnage dans l'esprit avec lequel elle incarnait Traviata : dans une libre adaptation là encore dirigée et arrangée par Florent Hubert (pour percussion, harpe, accordéon, violoncelle). Elle sera entourée de Benoît Rameau en Pelléas, Jean-Yves Ruf (Golaud), ainsi que l'acteur -et ancien ouvrier à l'usine Renault de Boulogne-Billancourt- Axel Bogousslavsky (Le Vieil Homme), le tout également hors-les-murs, au Théâtre de la Renaissance d'Oullins.
Le traditionnel Festival réunissant trois opus aura pour thème "Franchir les portes" : celles du Château de Barbe-Bleue, de La Maison du crime, mais aussi les seuils conjugaux et sociaux des Noces de Figaro. Cet opéra de Mozart et da Ponte sera mis en scène par Olivier Assayas et dirigé par Alexandre Bloch avec John Chest et Mandy Fredrich (Comte et Comtesse), Alexander Miminoshvili et Elbenita Kajtazi (Figaro et Susanna), Piotr Micinski (Bartolo). Barbe-Bleue de Bartók sera incarné par Károly Szemerédy avec en Judith Kai Rüütel, sous la baguette de Titus Engel dans la mise en scène d'Andriy Zholdak. Enfin et toujours dans la tradition festivalière maison de donner un opéra en création française, La Maison du crime (Bluthaus de Georg Friedrich Haas né en 1953) viendra à Lyon réunir et réinventer Le Ballet des ingrates et le Lamento de la Nymphe de Claudio Monteverdi. Claus Guth mettra en scène et Peter Rundel dirigera Hagen Matzeit (Axel Freund), Nicola Beller Carbone (la mère), Mélissa Petit (la fille), Bo Skovhus (le père).
La saison se refermera successivement sur une nouvelle production et une autre création française. Katia Kabanova de Leoš Janáček sera mise en scène par Barbara Wysocka, incarnée par Corinne Winters, avec Natascha Petrinsky (Kabanicha), Adam Smith (Boris Grigorievitch), Thandiswa Mpongwana (Varvara), Benjamin Hulett (Vanya Kudrjas), Willard White (Dikoy) et Robert Lewis (un Passant) dirigés par Elena Schwarz.
Enfin, l'ultime opéra de Philippe Boesmans -récemment disparu- On purge bébé sur un livret et dans une mise en scène du Directeur de l'Opéra de Lyon viendra dans la même saison que sa création à La Monnaie de Bruxelles, avec Jean-Sébastien Bou (Bastien Follavoine), Jodie Devos (Julie Follavoine), Julien Behr (Adhéaume Chouilloux), Jérôme Varnier (Horace Truchet), Sophie Pondjiclis (Clémence Chouilloux) ainsi que Tibor Ockenfels (Bébé), direction Bassem Akiki.
Daniele Rustioni, chef principal de l’Opéra national de Lyon depuis 2017 prend officiellement en 2022/2023 ses fonctions de Directeur musical maison et fêtera les 40 ans de l'Orchestre en continuant de creuser son sillon lyrique italien (notamment Verdien) mais aussi davantage symphonique germanique. La saison s'ouvrira ainsi le 18 septembre par le premier des quatre concerts Grand Format, consacré à Schoenberg et Strauss : Nuit transfigurée, Quatre derniers Lieder avec la soprano Sara Jakubiak, Mort et transfiguration ainsi que la Suite du Chevalier à la rose. Daniele Rustioni s'installera au piano pour le Triple concerto de Beethoven avec Nicolas Gourbeix (violon), Ewa Miecznikowska (violoncelle) avant de diriger dans ce deuxième concert Le Ring sans paroles (Wagner arrangé par Lorin Maazel en 1987). Enfin, il dirigera le Requiem de Verdi au Grand Théâtre des Nuits de Fourvière avec Anna Pirozzi, Ekaterina Gubanova, Saimir Pirgu et Michele Pertusi mais également un récitant lisant des extraits du Requiem de Terezin de Josef Bor. Le pianiste Wayne Marshall aura pour sa part mené un Bœuf (concert avec improvisation) à l'Opéra autour de Gershwin et Bernstein avec cuivres et percussions de l'Orchestre, ainsi que les solistes de l'Opéra Studio.