La Monnaie de Bruxelles, saison 2021/2022 : Repartir !
"Nous ne craignons pas de poser l’hypothèse qu’à partir de septembre, nous pourrons à nouveau vous offrir dix mois d’opéra live sans interruption"
La saison promet donc à nouveau un très riche programme, avec 12 productions lyriques (dont un Triptyque), 11 concerts, 7 récitals, une Troika de danse et des Concertini. Le Théâtre de La Monnaie de Bruxelles reprend ainsi son projet artistique dans la continuité de ses nouvelles configurations dessinées avant la crise, et notamment une ouverture de saison sur deux créations.
La première, The Time of Our Singing de Kris Defoort (mise en scène par Ted Huffman), sur le mouvement Black Lives Matter garde hélas toute son actualité même après avoir été reportée. La seconde est également tragique, mais dans le registre maritime très fructueux à l'opéra : De Kinderen der Zee (Enfants de la mer) de Lodewijk Mortelmans présenté au Palais des Beaux-Arts, dirigé par Alain Altinoglu avec Tineke van Ingelgem, Christianne Stotijn, Yves Saelens, Werner van Mechelen, Kurt Gysen et Denzil Delaere.
Toujours dans la modernité, de la création vers l'opéra inachevé d'Alban Berg mise en scène par deux enfants terribles des plateaux habitués des lieux, La Monnaie reprendra ensuite Lulu par Krzysztof Warlikowski / Małgorzata Szczęśniak. Alain Altinoglu dirigera Barbara Hannigan (déjà mémorable dans ce rôle-titre et cette version).
La modernité dialogue également avec les grands classiques. Suivra ainsi la Norma par Christophe Coppens (metteur en scène qui refermait la saison 17-18 avec un fascinant diptyque Le Château de Barbe-Bleue / Le Mandarin Merveilleux). L'opéra de Bellini sera dirigé par Sesto Quatrini avec Davinia Rodriguez dans le rôle-titre, Enea Scala (Pollione), Michele Pertusi (Oroveso), Raffaella Lupinacci (Adalgisa).
Carmen de Bizet incarnée en alternance par Stéphanie d’Oustrac et Eve-Maud Hubeaux avec Michael Fabiano et Andrea Carè (Don José), Elsa Dreisig et Anne-Catherine Gillet (Micaëla) et Jean-Sébastien Bou en Toréador viendra dans la mise en scène de Tcherniakov : une nouvelle union d'un grand classique et d'un metteur en scène sulfureux. Une autre association également avec le Festival d'Aix-en-Provence où a été présentée cette version en 2017 (notre compte-rendu) : La Monnaie présentera également (en avril) le Requiem de Mozart mis en scène par Romeo Castellucci avec l'Ensemble Pygmalion de Raphaël Pichon (notre compte-rendu d'Aix 2019), dont les solistes seront Sandrine Piau, Sara Mingardo, Anicio Zorzi Giustiniani et Luca Tittoto. Coproduction de La Monnaie et d'Aix toujours, mais cette fois donnée en création mondiale à Bruxelles (en mars), Zelle Wenn es Dunkel Wird de Jamie Man, racontera l'histoire d'"Une femme, retrouvée seule dans un refuge de montagne, soupçonnée d’avoir tué ses enfants". Toujours avec Aix-en-Provence, Une Chanson Pour La Lune mettra en musique le conte de Toon Tellegen (par Mathilde Wantenaar). Également en création mondiale, le deuxième épisode d'Is This the End? cette fois en sous-titre "Here’s the Woman !" (notre compte-rendu de l'inauguration de ce projet).
L'autre axe fort des programmations lyriques bruxelloises est désormais celui des triptyques et trilogies. Après la Trilogie Mozart-da Ponte en 2020, viendra cette saison et cette fois avec trois opus réunis dans la même soirée : le Triptyque de Puccini (Il Tabarro, Suor Angelica et Gianni Schicchi) mis en scène "dans l'ordre original des pièces" par Tobias Kratzer "tout en tissant des liens entre elles pour former un tout, tel un cercle sans fin". Parmi les solistes tenant plusieurs rôles au cours de la soirée : Peter Kálmán, Corinne Winters / Lianna Haroutounian, Giovanni Furlanetto, à nouveau emmenés par le Directeur Musical maison Alain Altinoglu.
La fin de saison sera dantesque (de quoi laisser le temps et souhaiter que les contraintes sanitaires soient de l'histoire ancienne d'ici là). Parsifal de Wagner mis en scène par Johannes Knecht verra Julian Hubbard, Andrew Schroeder, Kurt Gysen, Franz-Josef Selig, Werner van Mechelen et Elena Pankratova dirigés par Alain Altinoglu.
Les Huguenots de Meyerbeer seront mis en scène par Olivier Py / Pierre-André Weitz, dirigés par Evelino Pidò avec Karine Deshayes, Enea Scala, Lenneke Ruiten, Ambroisine Bré, Nicolas Cavallier, Alexandre Duhamel, Yoann Dubruque, Riccardo Fassi, Pierre Derhet, Valentin Thill, Patrick Bolleire, Jean-Luc Ballestra entre autres.
La riche saison de concerts sera comme de tradition menée par Alain Altinoglu, autour du grand répertoire franco-germanique (mais aussi belge) et via des rendez-vous événements (rentrée, Noël, tout public, ...) : l'occasion notamment d'entendre et de réentendre Elsa Dreisig, Ian Bostridge, Anett Fritsch, Emma Posman, Sally Matthews, Jodie Devos et Cyrille Dubois, et d'inviter Sylvain Cambreling, Kazushi Ono, Sir Antonio Pappano.
Les affiches des récitals chant-piano sont tout aussi riches, avec Georg Nigl & Martina Gedeck (pour un récital avec dramaturgie et Elena Bashkirova au piano), Franz-Josef Selig accompagné par Gerhold Huber, Magdalena Kožená et Ohad Ben-Ari, Mark Padmore et Simon Lepper, Nicky Spence et Dylan Perez. Karine Deshayes et Véronique Gens viendront avec ensemble instrumental, respectivement l'Ensemble Contraste et I Giardini.