Le Conseil d'Etat confirme la fermeture des salles de spectacle
"Au nom du peuple français", le Conseil d'Etat explique que "le maintien de la fermeture de ces lieux culturels n’est justifié que dans un contexte sanitaire particulièrement défavorable". Il précise ainsi que "la mesure de fermeture n’est donc légale que tant que demeure un niveau particulièrement élevé de diffusion du virus au sein de la population, susceptible de compromettre à court terme la prise en charge, notamment hospitalière, des personnes contaminées et des patients atteints d’autres affections". Il relève que la situation, déjà préoccupante, pourrait s'aggraver d'ici au mois de janvier et que l'incertitude est accrue par la découverte d'une nouvelle variante du virus au Royaume-Uni.
Sans statuer sur la proportionnalité de la mesure par rapport aux objectifs recherchés, le Conseil d'Etat donne donc raison, pour l'instant en tout cas, au gouvernement. Pour l'instant seulement car il prend bien soin de préciser que "la fermeture des cinémas, théâtres et salles de spectacle porte une atteinte grave aux libertés, alors que les protocoles sanitaires mis en place permettent de réduire le risque de transmission du virus". En particulier, il cite des atteintes à "la liberté d’expression, à la liberté de création artistique, à la liberté d’accès aux œuvres culturelles et la liberté d’entreprendre", écartant l'idée que la possibilité pour les lieux de culture de poursuivre leur activité sous une forme numérique puisse faire disparaître ces atteintes aux libertés. Il reconnaît également que "le risque de transmission du virus dans les cinémas, théâtres et salles de spectacle est plus faible que pour d’autres événements accueillant du public, dès lors que de tels protocoles sont effectivement appliqués".
Si le monde de la culture, emmené par l'acteur Charles Berling (qui nous a expliqué son combat il y a quelques jours), espérait obtenir une décision plus favorable, la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait de toute façon douché ces espoirs en rappelant qu'une décision favorable ne sauverait pas les lieux de spectacles, ces derniers restant de toute façon grandement empêchés par le couvre-feu avancé à 20h. Les directeurs d'opéra, interrogés par nos soins, doutent même quant à eux d'une réouverture en janvier. Et si le Conseil d'Etats souligne "qu’une décision de réouverture des cinémas, théâtres et salles de spectacles implique généralement une période préalable de redémarrage d’au moins deux semaines", les institutions n'obtiennent en tout cas pas par cette décision la visibilité qu'ils réclament.