L'étude scientifique menée à la Philharmonie de Paris aux conclusions très positives
La Philharmonie de Paris nous avait indiqué dès le premier confinement qu'elle analyserait en détails la circulation d'air en salle pour clarifier les résultats obtenus par d'autres études en d'autres lieux et d'autres temps, afin de renseigner clairement sur les risques d'infection au Covid-19 en salle (notamment par aérosols). L'institution a pris le temps de s'associer à Dassault Systèmes pour communiquer, en cette période de second confirment, des résultats détaillés avec vidéos techniques à l'appui :
Dassault Systèmes s'enorgueillit d'avoir travaillé à ce type d'étude dès les débuts de cette pandémie (en Chine), étant même "sollicités dans le cadre de la construction de l’hôpital de campagne de Wuhan" puis par l'AP-HP. Alors même que ces modélisations ont été effectuées dans l’hypothèse d’une salle remplie au maximum de ses capacités, les résultats constatés par la Philharmonie de Paris grâce à l’efficacité de sa ventilation (chaque siège y possède son propre système), sont éloquents : "Les dimensions de la salle, son architecture et ses mouvements d’air particuliers la rapprochent d’un environnement ouvert et non confiné." L'efficacité du port du masque (bien ajusté) vient de surcroît renforcer les résultats positifs de cette étude. Ce constat plus qu'encourageant est également le même pour les musiciens ainsi que pour le chef d'orchestre.
L'étude a également permis de déterminer que le choix dans la puissance de ventilation peut encore réduire les risques de contamination : "en réduisant de moitié les volumes d’air neuf injectés par les sièges, on parvient à réduire les vitesses d’air sans perdre l’effet bénéfique d’un air dirigé le long des sièges, propre à la Grande salle Pierre Boulez."
Ces conclusions tombent à point nommé : le Premier Ministre Jean Castex doit s'exprimer demain jeudi 10 décembre à 18h pour faire un point sur la situation. Le Président de la République Emmanuel Macron avait annoncé dans son allocution du 24 novembre que le confinement connaîtrait un second allègement le 15 décembre (avec notamment la réouvertures des salles de spectacle) si le nombre de nouvelles contaminations était inférieur à 5.000 par jour. Hélas, la courbe ne redescend pas, restant supérieure à 10.000 cas détectés par jour depuis une semaine (un nombre qui avait diminué suite au reconfinement, avant de remonter suite à la réouverture des commerces, même “non-essentiels”).
La députée et porte-parole de La République en Marche Aurore Bergé indiquait ainsi ce mercredi 9 décembre que “la prolongation de la fermeture des musées, cinémas et salles de spectacle au-delà du 15 décembre est sur la table”. Une décision qui plongerait le monde artistique dans un abîme toujours plus grande malgré des protocoles sanitaires déjà bien établis, et ayant permis d’éviter jusque-là tout foyer de contamination.