Cecilia Bartoli prendra le rôle de Norina (dans l'opéra bouffe Don Pasquale de Donizetti) comme le prit Pauline Viardot en 1845 à Saint-Pétersbourg, avec les cadences et variations que celle-ci avait alors conçues. Les instruments aussi seront d'époque (ceux des Musiciens du Prince-Monaco, ensemble co-fondé par Bartoli également) dirigés par Gianluca Capuano. Cette nouvelle production de Moshe Leiser & Patrice Caurier (fidèles complices de la cantatrice, qui la mettaient en scène pour une Italienne à Alger survoltée, au Festival de Salzbourg 2018) mettra également à l'affiche les vedettes Peter Kálmán (rôle-titre), Nicola Alaimo (Docteur Malatesta), Javier Camarena (Ernesto) et le Chœur Philharmonique de Vienne.

Autre rôle triomphal pour Pauline Viardot : la première version féminine d'Orphée et Eurydice (Gluck révisé par Berlioz) pour la scène française qu'elle interpréta 138 fois. Pour la version chorégraphiée reprise à Salzbourg (décorée, costumée, éclairée par John Neumeier) avec le Ballet de Hambourg, ce rôle sera chanté par Marianne Crebassa et dansé par Edvin Revazov, tout contre Andriana Chuchman chantant Eurydice et Anna Laudere le dansant, avec Marie-Sophie Pollak en Amour. Gianluca Capuano dirigera la Camerata de Salzbourg et le Chœur Bach de Salzbourg.

L'hommage à Pauline Viardot se prolongera par un concert d'arias intitulé École classique avec les mêmes instrumentistes, et la mezzo-soprano Varduhi Abrahamyan (Cecilia Bartoli faisant une apparition en invitée spéciale) pour un programme Rossini, Meyerbeer, Gounod et Haendel.

Le concert de musique sacrée est lui aussi dans le thème puisqu'il s'agit du Requiem de Fauré (compositeur fiancé un temps à Marianne, la fille de Pauline Viardot), de la Rhapsodie pour contralto de Brahms (avec laquelle Pauline Viardot avait fait un retour en 1869, après sa retraite) et des Nuits d'été de Berlioz. L'Orchestre Révolutionnaire et Romantique ainsi que le Monteverdi Choir & Soloists, dirigés par Sir John Eliot Gardiner, accompagneront la mezzo-soprano suédoise Ann Hallenberg et le baryton français Stéphane Degout.

Pour rendre hommage à la grande époque des Salons musicaux (celui de Pauline Viardot étant l'un des plus en vue), une matinée mélodie intitulée Jeux d’esprit sera offerte par la mezzo-soprano Vivica Genaux et le pianiste Carlos Aragón.

Enfin, ce long week-end de la Pentecôte, qui s'étend en musique du vendredi au lundi inclus, se refermera par un Concert de Gala : Une Affaire de famille rendra hommage à la "dynastie García" : Cecilia Bartoli incarnant Maria Malibran (sœur aînée de Pauline Garcia -épouse Viardot), Varduhi Abrahamyan incarnant Pauline Viardot et Javier Camarena Manuel García (père de Maria Malibran et de Pauline Viardot). Ils interpréteront Rossini, Mendelssohn, Glinka, Liszt & Saint-Saëns en compagnie de Maxim Vengerov (violon), Julia Hagen (violoncelle), Khatia Buniatishvili (piano), Anna Laudere (danse) et l'Orchestre du Théâtre San Carlo.

Une nouvelle édition placée par Cecilia Bartoli sous le signe de la femme, après Cléopâtre en 2012, Norma et le sacrifice en 2013, La Cenerentola et Rossinissimo en 2014, Iphigénie en Tauride en 2015, Romeo et Juliette en 2016, Ariodante -Joie et Deuil- en 2017, L'Italienne à Alger pour le 150ème anniversaire de la mort de Rossini, enfin Alcina et les Voix célestes en 2019.

Reste à voir ce que réserve l'avenir pour Salzbourg mais aussi à l'Opéra de Monaco que Cecilia Bartoli dirigera à partir de 2023.