Votre premier opéra - Étape 3 : Donnez votre avis !
- Étape 1 : Choisissez les bonnes places
- Étape 2 : Préparez-vous !
- Étape 3 : Donnez votre avis !
Soyez discret !
Ah ! Les applaudissements, les éternuements et autres sonneries de téléphones ! Toutes les perturbations sonores inopinées sont plutôt mal vécues dans l’opéra. Comme au théâtre et pour toutes autres représentations, avant que l’opéra ne commence, surtout n’oubliez pas de couper la sonnerie de votre téléphone. Si vous avez la gorge qui gratte, essayez d’être discret, attendez les applaudissements ou la fin d’un acte, sinon vous risquez de vous attirer la foudre des spectateurs autour de vous. Vous verrez, vous ne serez pas le seul. Lorsqu’un acte se termine, la salle entière semble être malade ! Enfin, si vous ne savez pas quand applaudir, le paragraphe suivant est fait pour vous.
La claque
L’opéra est un art vivant où se déchaînent les passions, et son public lui ressemble. Avant, celui-ci ne se gênait pas pour clamer son avis et on l’y encourageait même. La « claque » était un groupe de personnes engagées par les théâtres pour inciter le public à ovationner la représentation à des moments clés. Si la claque existe depuis l’antiquité, elle fait son entrée dans les opéras français au XVIIIe siècle et se systématise. Elle « contribuait à la vitalité de ces théâtres et, tout en irritant, elle faisait partie du décor, au même titre que les chanteurs ou les spectateurs », comme le souligne Patrick Barbier dans son ouvrage intitulé A l’Opéra au temps de Balzac et Rossini. Aujourd’hui, la claque a complètement disparu et le succès d’une représentation se mesure à l’aune des applaudissements ou des huées d’un public maître de son jugement. Le spectateur est certes moins virulent, mais il tient à rendre son jugement.
Claque applaudissant dans un théâtre, Lithographie de Henri-Patrice Dillon (1850-1909).
Oui, mais quand applaudir ?
Jamais pendant un air ! Attendez que celui-ci soit fini ! Si tout le monde applaudissait pendant un air, on n’entendrait plus rien… Ne soyez pas trop spontané, si jamais vous ne savez pas, attendez les premiers applaudissements.
En général, on donne son avis à la fin d’une « étape ». Tout d'abord, lorsque le chef d'orchestre fait son entrée. Puis après l’ouverture, le rideau se lève et découvre la mise en scène. Le public applaudit alors, si celle-ci est appréciée. Entre chaque acte, le public s’exprime. Lorsque l’opéra se termine et que la distribution salue, c’est le moment pour le public de rendre son verdict. Les applaudissements courent jusqu’à ce que les chanteurs se retirent de la scène. Evidemment, plus les applaudissements sont vigoureux et plus la représentation a été appréciée. A contrario et plus rarement, le public peut cueillir la distribution sous les sifflements et les huées. Les applaudissements dans les salles italiennes et allemandes, eux, obéissent à des habitudes différentes : le public italien est plus souple et le public allemand plus rigide. Pour les puristes wagnériens, Parsifal ne doit pas être applaudi avant la fin pour préserver son atmosphère religieuse, quasi mystique.
Extrait - Javier Camerana bissé au Theatro Real de Madrid en 2014
Lorsque le public est bluffé par la prestation d’un chanteur, il peut lui demander de « bisser », c’est-à-dire répéter l’air qu’il vient de chanter. Au XVIIIe, le « bis » était plus courant et les artistes pouvaient même chanter un air de leur répertoire. Le fait de bisser un interprète est devenu un fait rarissime en opéra. Dans les derniers exemples en date, on peut retenir Leo Nucci en 2009 au Teatro Real, Juan-Diego Florez à l’Opéra Bastille en octobre 2012, Javier Camerana dans la même production de Laurent Pelly pour La Fille du Régiment à Madrid en 2014, et en mars 2015 Celso Albelo pour L’Elixir d’amour à Parme.
Et après ?
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