Votre premier opéra - Étape 2 : Préparez-vous !
- Étape 1 : Choisissez les bonnes places
- Étape 2 : Préparez-vous !
- Étape 3 : Donnez votre avis !
Avant la représentation
Avant de vous rendre à l’opéra, essayez d’écouter un enregistrement de l’œuvre dans son intégralité, voire de la réécouter plusieurs fois. Plus vous connaîtrez l’œuvre et plus vous pourrez l’apprécier. Vous reconnaîtrez les airs principaux et développerez aussi un avis plus critique.
Procurez-vous et lisez l’argument de l’œuvre et si possible son livret, afin de connaître la narration de l’histoire et de pouvoir, une fois spectateur, vous concentrer sur l’action, la musique, la danse et les voix. Vous pourrez aussi mieux comprendre la mise en scène. Si celle-ci est difficilement intelligible, transposée ou travestie, vous aurez les clés de compréhension nécessaires pour pouvoir lire les intentions du metteur en scène. Par exemple, certains metteurs en scène placent tous les personnages sur scène, y compris ceux qui ne sont pas censés participer à l'action. Si vous ne connaissez pas l’œuvre, une telle mise en scène peut paraître inintelligible et déconcertante et vous faire perdre le fil de l'histoire !
Le soir où vous vous y rendez, le programme du spectacle que vous allez voir est mis en vente dans l’opéra. Il s’agit d’un fascicule plutôt complet, coûtant en général une dizaine d'euros, voué à renseigner le spectateur sur l’œuvre et son auteur, la distribution, l’argument et les intentions du metteur en scène. Il apporte des informations biographiques sur les acteurs de la mise en scène (éclairagiste, décorateurs…), les chanteurs, le chœur, l’orchestre et son directeur, mais aussi sur le compositeur, le librettiste et l’œuvre. Vous y trouverez également souvent le livret (c'est-à-dire l'ensemble des dialogues) de l'oeuvre. Certains opéras proposent gratuitement leurs programmes, alors composés d'une présentation plus succincte du spectacle.
Petite indication, pour combattre un préjugé qui perdure : pour aller à l'opéra, il n'est pas nécessaire de sortir du placard son smoking ou sa robe de soirée. Allez-y naturellement, comme vous iriez au théâtre ou au cinéma !
Ne soyez pas en retard !
"Les Retardataires", Huile sur toile, Albert Guillaume, 1914
Lorsque vous vous rendrez à l’opéra, pensez à arriver en avance pour avoir le temps de vous installer, vous imprégner de l’atmosphère de la salle et surtout ne pas être obligé d’attendre l’entracte parce que vous êtes arrivé après le début de la représentation ! Le spectacle débute généralement bien à l’heure. Si vous êtes en retard, vous risquez de vous faire interdire l’accès à la salle.
Si vous ne savez pas du tout à quel siège correspondent les deux chiffres inscrits sur votre billet, pas de panique : une ouvreuse vous aide à rejoindre votre siège. S’il est encore de coutume de lui donner une pièce dans certains théâtres privés, sachez tout de même que dans les opéras nationaux, le pourboire est interdit ! Dans quelques rares opéras, comme le Théâtre des Champs-Élysées, les ouvreuses vivent principalement grâce au pourboire. Pensez alors à le préparer en avance.
Après deux sonneries pour annoncer le début de la représentation, la lumière s’éteint. Lorsque l’orchestre placé dans la fosse achève d’accorder ses instruments, le chef d’orchestre rejoint son pupitre sous les applaudissements. L’ouverture, s’il y en a une, commence. Sur scène, inutile de chercher les chanteurs ou d’attendre leur venue. L’ouverture est une composition instrumentale dépourvue de chant, servant à introduire l’opéra. Elle en donne les mélodies principales et vous informe sur ce que vous allez écouter. Avant, l’ouverture servait principalement à attendre que l’auditoire se calme et soit prêt à écouter l’opéra, c'est pourquoi certaines commencent en trombe !
La durée d’une ouverture varie. Celle de l’Orfeo de Monteverdi est une brève toccata, tandis que les ouvertures de Wagner sont plutôt longues : celle de Tannhäuser, par exemple, dure presque 15 minutes !
Certaines sont très connues et vous les connaissez sans doute déjà, sans savoir de qui elles sont ! Il est à parier que vous connaissez déjà l’ouverture des Noces de Figaro de Mozart ou celle de Guillaume Tell de Rossini. Brillantes, elles sont d’ailleurs souvent données en concert.
Parfois, il ne s’agit pas d’une ouverture mais d’un prélude, comme pour Tristan et Isolde de Wagner ou Carmen de Bizet. Moins étendu, doté d’une forme plus libre, le prélude dévoile l’atmosphère de l’opéra en développant ses thèmes importants. Pour Wagner, le prélude participe déjà à l’action de l’opéra en dévoilant sa trame dramatique. Attention, certains opéras sont dénués d’ouverture et démarrent directement, comme c’est le cas pour Porgy and Bess de Gershwin, Falstaff de Verdi ou La Bohème de Puccini. Autrement dit, tenez-vous prêts !
L’Entracte
"Dispute à la sortie dans les couloirs de l'opéra", Peinture de Jean Béraud, 1889
La plupart des opéras dépassent les trois heures. Un entracte, voire deux, est donc prévu. Il dure entre vingt minutes et une demi-heure et permet au spectateur de se restaurer aux alentours ou au bar de l’opéra, de commenter et de discuter de l’opéra en cours. En coulisse, l’entracte permet surtout de changer les décors et de reposer la voix des chanteurs.
Lorsque la sonnerie retentit, il vous reste encore quelques minutes pour rejoindre votre place. En général, le public aime regagner son siège selon son bon vouloir. Ne soyez pas trop long, surtout si vous êtes au dernier balcon !
Parfois, l’opéra s’interrompt quelques instants pour assurer un changement de décor. Ne fuyez donc pas au premier temps mort venu !
Les surtitres
Si vous n’êtes pas polyglotte, pas d’inquiétude ! Les surtitres sont là pour vous faire la traduction. À l’inverse des sous-titres au cinéma, les surtitres sont disposés au-dessus de la scène et parfois sur ses côtés. Ils fonctionnent en parfaite synchronie avec les chanteurs et sont diffusés uniquement lorsqu’ils sont nécessaires à la compréhension : les phrases répétées ne sont, par exemple, affichée qu’une fois. Ne soyez pas étonné de voir que les opéras en français sont également surtitrés. D’abord parce qu'on ne comprend pas toujours les chanteurs et ensuite parce que l'audience n'est peut-être pas entièrement francophone.
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