Festival d'Aix-en-Provence 2019 : nouvelles identités musicales et visuelles
Profitez des retransmissions intégrales audio (via France Musique) et des vidéos (Arte) avec nos compte-rendus des spectacles :
Vidéo de Tosca par Christophe Honoré (et compte-rendu) :
en audio :
Vidéo du Requiem de Mozart par Castellucci (et compte-rendu) :
Diffusion radio :
Vidéo de Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny, mis en scène par Ivo Van Hove (compte-rendu) :
Radio-diffusion :
Jakob Lenz de Rihm (compte-rendu) en version audio :
Les mille endormis d'Adam Maor (compte-rendu) version audio, également en intégrale :
Comme chaque été désormais, nous vous rendions compte en juillet 2018 de tous les opéras représentés au Festival d'Aix et vous annoncions les opus programmés pour 2019. Voici la liste complète avec l'ensemble des interprètes, qui viennent d'être confirmés :
Le Requiem de Mozart ouvrira le Festival, du 3 au 19 juillet 2019. Le compositeur est un marqueur de ce Festival, mais le spectacle s'annonce (d)étonnant : une œuvre religieuse mise en scène, scénographiée, costumée, éclairée par Romeo Castellucci, dont les rapports au divin et au spirituel ont provoqué triomphes et scandales publics (au-delà des théâtres). Son travail s'annonce étoffé puisque le spectacle durera 1h30 (sans entracte) alors que la musique du Requiem de Mozart dure moins d'une heure. La direction musicale est confiée à l'étoile montante Raphaël Pichon avec son chœur & orchestre Pygmalion et pour solistes : Siobhan Stagg, Sara Mingardo, Martin Mitterrutzner et Luca Tittoto.
Tosca de Puccini (du 4 au 22 juillet) marque une petite révolution bel cantiste dans ce Festival avant tout baroque, mozartien et de création contemporaine. La mise en scène et vidéo est confiée au touche-à-tout (littérature, théâtre, opéra) Christophe Honoré qui avait aussi fait scandale durant l'édition 2016 avec un Così fan tutte colonial (affaire à suivre donc, sachant que Tosca traite de jalousie et de menace sexuelle en temps de guerre). Cet opéra ne contient qu'un seul rôle féminin, elles seront pourtant deux à l'affiche de cette version : Angel Blue en Floria Tosca, mais également une autre soprano américaine (et metteuse en scène) Catherine Malfitano dans le rôle de "La Prima Donna" (peut-être un double ou une rivale de Tosca, personnage de cantatrice). Le casting est complété par Joseph Calleja (Mario Cavaradossi), Alexey Markov (Scarpia), Simon Shibambu (Cesare Angelotti), Leonardo Galeazzi (Sacristain), Jean-Gabriel Saint Martin (Sciarrone) et Michael Smallwood (Spoletta). La production est associée à l'Opéra de Lyon, puisqu'elle en contient le chœur, la maîtrise, l'orchestre ainsi que le Directeur musical Daniele Rustioni.
Jakob Lenz, opéra créé en 1979 par Wolfgang Rihm sur une nouvelle de Georg Büchner (auteur qui avait également inspiré Wozzeck à Berg) sera représenté les 5, 8, 12 juillet. L'occasion pour "l’immense metteuse en scène allemande Andrea Breth" de faire ses débuts français. Ingo Metzmacher dirigera l'habitué des mises en scènes modernes comme épurées Georg Nigl dans le rôle-titre, James Platt en Oberlin, John Daszak (Kaufmann), mais aussi Josefin Feiler et Olga Heikkilä (sopranos), Sabrina Kögel et Beth Taylor (altos), Dominic Große et Eric Ander (basses) avec l'Orchestre Ensemble Modern.
Jakob Lenz de Wolfgang Rihm à Bologne en 2011/2012 :
Les mille endormis (The Sleeping Thousand) d'Adam Maor (né en 1983) sera la création mondiale, programmée du 6 au 14 juillet. "Mille détenus administratifs font une grève de la faim. Le Premier Ministre décide de les plonger dans un sommeil qui détournerait l’attention internationale. Mais voilà que les mille dormeurs palestiniens causent des insomnies au peuple israélien. Dès lors, il est urgent d’envoyer une émissaire dans le monde des rêves…" Une mise en scène de Yonatan Levy, direction musicale d'Elena Schwarz avec l'Orchestre United Instruments of Lucilin, David Salsbery Fry (S, le chef des services secrets), Benjamin Alunni (Une voix du monde : Ministre de l’Agriculture / Manifestant / Cantor) et Gan-ya Ben-gur Akselrod, assistante du premier ministre qui reste à élire (rôle non encore distribué).
Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Bertolt Brecht et Kurt Weill (1900-1950) mettra à l'affiche du 6 au 15 juillet les renommés Ivo van Hove, Esa-Pekka Salonen, Sir Willard White, Annette Dasch, Nikolai Schukoff ainsi que Sean Panikkar, Thomas Oliemans, Peixin Chen et de nouveau le Chœur Pygmalion, avec le Philharmonia Orchestra.
Enfin, Blank Out composé, mis en scène et filmé par Michel van der Aa propose de "repousser les frontières de l’opéra" les 13 et 14 juillet. Ce nouvel opéra de chambre (après One créé à Amsterdam en 2002) mêlera poésie sud-africaine (Ingrid Jonker), musique, théâtre, cinéma 3D et technologies numériques, direction musicale (du film) de Klaas Stok, la soprano Miah Persson et dans le film le baryton Roderick Williams ainsi que l'Ensemble Nederlands Kamerkoor.
Le Festival met également ses artistes à l'honneur du programme orchestral. L'Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon et la soprano Siobhan Stagg proposeront les dernières symphonies de Mozart et des airs de concerts. Pichon qui dirigera également les artistes de l'Académie dans un programme Mozart et ses contemporains. Esa-Pekka Salonen dirigera en création française le Concerto pour violoncelle qu'il a composé ainsi qu'un ciné-concert Metropolis. Ingo Metzmacher et l'Orchestre de Paris créeront en France Über die Linie VIII de Wolfgang Rihm avant d'interpréter Le Chant de la Terre de Mahler (avec la mezzo-soprano Sarah Connolly et le ténor Andreas Schager). Wolfgang Rihm sera également interprété par des quatuors à cordes (les quatuors Van Kuijk et Tana récemment honorés par l'Académie du Festival d'Aix). Lea Desandre et Thomas Dunford donneront un récital "Belle Époque baroque", Julie Fuchs et Alphonse Cemin "Une petite cantate". Dans l'esprit d'ouverture culturelle dernièrement mis en scène par Didon et Énée ou encore Orfeo & Majnun, sont également programmés le Two Rivers Ensemble (sextet qui unit le jazz contemporain et les maqams séculaires du Moyent-Orient) avant l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée.
Deux initiatives sont enfin à noter. "Incises" fera résonner Blank Out avec l'installation-Performance Eight également signée Michel van der Aa. "Aix en juin", proposera un avant-Festival dès le 11 juin avec Panorama, cycle ciné Tosca, répétitions publiques, master-classes et concerts de l'Académie.
Rendez-vous comme chaque été sur Ôlyrix pour suivre le Festival d'Aix-en-Provence en comptes-rendus et vidéos intégrales...
2019 qui signe également les adieux au célèbre logo du Festival :