Stephen Gould est né en 1962 dans l'état de Virginie aux USA. Celui qui deviendra un fameux ténor wagnérien a pourtant commencé dans un tout autre double-registre : il était en effet un baryton couru de comédie musicale (approchant les 3.000 représentations du Fantôme de l'Opéra d’Andrew Lloyd Webber) !

Sa carrière de ténor lyrique sera propulsée en 1989 par un opéra du jeune romantique Rossini, lorsqu'il remplace Chris Merritt à Los Angeles pour Tancredi avec Marilyn Horne.

Toutefois et indéniablement c'est en serviteur du répertoire Wagnérien et en son temple qu'est Bayreuth, qu'il s'inscrira le plus profondément dans les mémoires.

Premier à lui rendre hommage, et à annoncer ce décès, le Festival de Bayreuth rappelle que Stephen Gould y fit ses début en 2004, et qu'il y aura chanté près de 100 fois jusqu'en 2022, notamment en Tristan, Tannhäuser et Siegfried.

Bien entendu, le répertoire wagnérien n'était pas l'unique immense corde à l'arc de Stephen Gould qui interpréta également et entre autres La Ville morte de Korngold à Londres, Peter Grimes de Britten à Genève ou encore Otello de Verdi à Tokyo.

Mais c'est encore à Bayreuth qu'il était attendu cet été 2023, dans trois rôles, ses trois sommets (Tristan, Tannhäuser et Siegfried) qu'il a été contraint d'annuler. Il aura attendu en toute humilité la fin du festival "pour ne pas entraver les efforts considérables et héroïques déployés par l’équipe de cette année" pour expliquer ainsi qu'il mettait fin à sa carrière en raison d'un cancer incurable. Le chanteur annonçait comme pronostic vital "quelques mois à dix mois". La maladie ne lui aura accordé que deux semaines.

Vers lui qui remerciait Bayreuth dans ce dernier communiqué, c'est désormais Bayreuth et le monde lyrique qui s'incline.