6ème Concours Opéra Jeunes Espoirs Raymond Duffaut en Avignon
Cette année, 85 candidats, représentant une quinzaine de nationalités, concouraient à cette compétition lyrique ayant pour but de promouvoir de jeunes artistes (de 16 à 26 ans) en voie de professionnalisation ou encore en pleines études musicales. La composition du jury est prestigieuse : présidé par Raymond Duffaut (Conseiller artistique de l’Opéra Grand Avignon et Président du Centre Français de Promotion Lyrique), aux côtés de Frédéric Roels (Directeur de l’Opéra Grand Avignon), Yves Senn (Directeur artistique de L’Avant-Scène Opéra à Neuchâtel), Amel Brahim-Djelloul (soprano), Lucie Leguay (cheffe d’orchestre), Judith Chaine (journaliste à Télérama et France Musique), Richard Martet (Rédacteur en chef d’Opéra Magazine), Lucie Leguay (cheffe d’orchestre) et Monique Albergati (mécène).
Les quatorze finalistes pré-professionnels se succèdent avec dynamisme, présentant chacun deux airs (dont un air en français imposé). Même dans le cadre du Concours, la diversité des airs et des voix sait divertir et charmer le public, grâce aussi à l’accompagnement attentif et bienveillant des pianistes Hélène Blanic et Ayaka Niwano.
La mezzo-soprano Juliette Mey rafle trois prix : celui de sa catégorie "Jeunes Talents", le prix de la meilleure interprétation du répertoire italien (décerné par le Consulat Général d’Italie et l’Institut Culturel Italien de Marseille) mais aussi le Prix du Public. La démonstration de ses capacités vocales traverse un choix artistique raffiné et féminin. Sa Cenerentola de Rossini déploie notamment des vocalises maitrisées jusqu’à l’aigu final somptueusement élancé.
Le prix dans la catégorie "Jeunes Espoirs" revient au jeune baryton de dix-sept ans, Auguste Truel, qui possède déjà une matière ronde et généreuse, s’étendant sur des phrases expressives, le tout dans un jeu scénique prometteur (autant de qualités qui avaient également été couronnées du Prix Jeune Talent au Concours Voix des Outre-Mer cette année).
Le timbre riche et onctueux de la mezzo-soprano Eugénie Joneau (appréciée plusieurs fois à Strasbourg) lui fait obtenir le 1er Prix, celui de "Révélation". Elle affronte un répertoire de taille enchaînant Verdi et Bizet, mais qui convient au registre d’une voix qu’elle exalte dans de longues phrases envoûtantes et soigneusement affinées.
Le ténor Adrian Autard à la voix simple et légère se voit décerner le Prix de la meilleure interprétation du répertoire français pour l’air "Fantaisie aux divins mensonges" (Lakmé, Delibes). La musicalité imprègne le candidat et s’empare même de lui jusqu’à quelques craquages vocaux.
Le prix de L’Avant-Scène-Opéra Neuchâtel est décerné au baryton Bruno Khouri. Le timbre est envoûtant, mais son chant demeure pourtant un peu effacé (ne faisant pas brûler "la flamme de l’amour", extrait de La jolie fille de Perth de Bizet).
Le Club Soroptimist International France Sud-Est attribue deux prix : à la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel (également appréciée aux Voix d’Outre-Mer) au timbre particulier doté de graves affirmés, ainsi qu’à la soprano Marion Bauwens pour son interprétation sans artifices mais efficace et directe, sonore et consistante. La farandole de voix et de prix se conclut -presque- avec les récompenses des étudiants de l’association culturelle "Premières Loges", qui décerne le "Prix des Etudiants" (auparavant Prix de "L’Orchidée") à Livia Louis-Joseph-Dogué. La jeune soprano marque l’auditoire par une impressionnante projection donnant beaucoup de relief à son chant ainsi qu’une imprégnation remarquée du rôle de Violetta sans son air tragique "Addio del passato”. Enfin, la soprano Mathilde Guedj reçoit le prix "Coup de cœur du parrain" grâce à la musicalité de ses aigus perçants et lumineux. Cette inégalité avec le reste de l’étendue vocale n’enlève toutefois pas le charme du chant.
Les jeunes artistes sont chaleureusement remerciés par les membres du jury ainsi que par le public, ravi de découvrir des voix de demain.