Nicolas Joël est d'abord un metteur en scène qui a dirigé les plus grandes voix dans les sommets du répertoire à travers le monde. Engagé à 20 ans comme assistant à l'Opéra National du Rhin, il collabore déjà dans les lieux lyriques les plus prestigieux qui soient : Bayreuth, Salzbourg, San Francisco aussi où (dès le début de la décennie suivante), il met en scène les deux plus grands ténors (Placido Domingo avec Shirley Verrett en Samson et Dalila et Luciano Pavarotti pour Aida avant Chicago et Toronto). Entre temps, il aura donc commencé à signer ses propres mises en scène avec rien moins qu'un Ring pour Strasbourg et Lyon.

Sa carrière internationale est alors lancée et il fait le tour du monde, des stars et des plus grands plateaux dans toutes les langues de l'opéra. Dans les années 1990, il dirige les débuts de José van Dam en Scarpia, il retrouve Pavarotti, en Andrea Chénier pour signer ses débuts de metteur en scène au Metropolitan Opera House de New York.

Très présent à travers le monde, il l'est aussi en France où il signe de nouvelles productions pour des chefs-d'oeuvre très connus mais aussi des perles (plus) rares, comme cette version de référence pour Hamlet d'Ambroise Thomas au Châtelet (vidéo intégrale), La Damoiselle élue de Claude Debussy à l'Opéra de Paris, Montségur de Marcel Landowski en création mondiale à Toulouse.

La France est aussi le lieu de son autre carrière : celle de Directeur de maison lyrique au Théâtre du Capitole de Toulouse entre 1990 et 2009 puis à l'Opéra national de Paris entre 2009 et 2014. Nicolas Joël aura eu Stéphane Lissner comme successeur à la tête de Garnier et Bastille, les deux hommes ont d'ailleurs mis un terme à ces mandats respectifs un an avant l'échéance, après avoir assuré l'un et l'autre qu'ils souhaitaient rester (voire même prolonger en raison des bons chiffres de la maison) : Nicolas Joël est parti en réaction aux baisses de subventions, Stéphane Lissner pour laisser son successeur gérer la crise sanitaire et partir diriger Naples.