Elle s'appelait Mirella Freni
Mirella Freni est née prédestinée pour faire vivre l'Opéra comme un art populaire et légendaire : sa mère, comme Carmen, travaillait dans une usine de cigarettes, avec la mère d'une autre légende de l'Opéra, Luciano Pavarotti.
C'est d'ailleurs par Carmen (précisément dans le rôle de Micaëla) que Mirella Freni se fait remarquer dès l'âge de 20 ans avec ses débuts professionnels (dans sa ville natale de Modène) : "je dis que rien ne m'épouvante" chante ce personnage, assurément.
Mimirella
Mais c'est le rôle principal de Mimi dans La Bohème de Puccini qui fait sa légende, d'emblée : elle remporte avec elle un concours de chant qui lance sa carrière dès 1958 (c'est avec Mimi qu'elle fera ses débuts au Metropolitan Opera de New York). Elle sait cependant d'emblée ménager sa voix et développer son répertoire par les classiques Mozartiens et du bel canto (Susanna, Zerlina, Adina les quatre saisons suivantes).
Son répertoire et le prestige de ses collaborations se développe dès le début de la décennie suivante avec Falstaff (Nanetta) de Verdi pour ses débuts à Londres puis à Milan sous la baguette de Karajan dont elle devient une collaboratrice constante (elle sera d'ailleurs l'invitée principale pour le concert en son hommage, en 2000).
Mozart et Puccini marquent sa légende, notamment la version filmée de Madame Butterfly puis Les Noces de Figaro mises en scène par Jean-Pierre Ponnelle.
La légende se confirme avec Verdi : Don Carlos, Otello, Simon Boccanegra, Ernani, La Force du destin et même le rôle-titre d'Aida, puis la suite logique esthétique, le vérisme (réalisme italien) avec Adriana Lecouvreur et Fedora.
Son répertoire s'ouvre même à l'opéra en russe : Eugène Onéguine, La Dame de pique et La Pucelle d'Orléans. C'est d'ailleurs par cet opus qu'elle fait ses adieux au monde lyrique, à l'Opéra de Washington le 11 avril 2005, à l'âge de 70 ans.