Les Itinérantes invitent au voyage depuis Ambronay
Récemment aperçues à Rocamadour, Les Itinérantes, trio a cappella (formé uniquement de voix) avait fait visiter en chansons le site de l’Abbaye d’Ambronay, avant de faire paraître un album de chansons du monde de Noël. C’est désormais un tour du globe en chansons et enchanteur qu’elles proposent sans sortir de la salle polyvalente d’Ambronay mais sans rester immobiles pour autant : devant et autour du public qui voyage sans bouger de ses chaises.
Elodie Pont, Manon Cousin et Pauline Langlois de Swarte sont certes sonorisées pour assurer un équilibre aux harmonies en trio mais leurs déplacements (réglés par Lucile Lacaze) permettent aussi de percevoir différents effets de spatialisation, les voix s’approchant, venant d’avant en arrière. Ces mouvements dans une salle répondent à ceux des chansons parcourant notre planète : des Balkans à la Finlande, d’une berceuse aux rythmes chaloupés du Brésil au groupe béninois Les Frères Gnanguè (parfois dans des arrangements de leur cru, parfois avec tambour, et devant de petites toiles).
Le public peut aussi lire sur les lèvres des Itinérantes, et percevoir la saveur des 16 langues servies par une diction travaillée et soignée. Les voix s’allient dans la tendresse de sons nasalisés, de notes tenues et se dédoublent même en chant diphonique (lorsqu’une voix produit deux notes).
Les auditeurs sont visiblement emportés par la diversité de ces chants, dans ce voyage fait de douceurs et de précision. Le bis emporte alors vers un autre voyage onirique et assurément amoureux : un medley réunissant La Vie en rose d’Edith Piaf et L-O-V-E de Nat King Cole.
En ce dimanche après-midi, L is for Les Itinérantes.