D.I.V.A Opus 2, le retour au Festival Off d’Avignon
Après le succès de leur premier spectacle D.I.V.A (idée originale de Marie Menand et Flore Philis) lancé dans une grande tournée, la troupe revient avec un nouveau programme.
Décortiquant et repensant chaque morceau pour quatre voix et quatuor à cordes, ces Divas parcourent cinq opéras en version miniature : Mozart et ses Noces, Faust de Gounod, Rigoletto de Verdi, Lucia de Donizetti et la gaieté enivrante d’Offenbach avec sa Vie Parisienne. Les quatre chanteuses dessinent et repeignent ainsi un portrait robot de ces œuvres, mais aussi, chacune, celui d’une Diva avec des traits de caractères exagérés bien entendu, le tout sans relâche sur une chorégraphie endiablée aux gestes précis. Les costumes hautement colorés et propres à chaque chanteuse ont été minutieusement travaillés par Manish Arora ainsi que les perruques imposantes et fantaisistes confectionnées par Christophe Mecca.
Évoquant Maléfique et Cruella, dans son costume vert pailleté, la mezzo-soprano Marie Menand marie son élégance avec un fond de malice. Elle reste particulièrement complice auprès de ses partenaires de scène, déployant une belle matière boisée et suave. La sincérité de son interprétation invite le public à la suivre.
La soprano Flore Philis s’adonne à l’image clichée de « La Castafiore » mêlant caractère trempé, sensible et précieux. Voix lyrique et voluptueuse, elle affronte les partitions avec franchise, notamment lors de son interprétation de Lucia où la virtuosité du Belcanto passe par des legati onctueux.
Habillée de la tête aux pieds en rose « bubble-gum », la soprano Alexandra Hewson incarne le parfait mélange d’excentricité et de naïveté. Dotée d’un timbre rond et incisif, elle s’amuse à déployer des vocalises d’une justesse irréprochable.
Enfin, interprétant la majorité des rôles masculins et à l’allure rockeuse, la mezzo-soprano Marie-Laure Coenjaerts se prête avec un malin plaisir à un jeu machiavélique et doucement impitoyable. Le timbre chaud et vibrant se distingue avec facilité.
Le quatuor féminin est vocalement tout à fait à l’aise et équilibré, se répartissant et s’échangeant les phrases, les airs et ensembles avec métier. Caché sur le côté de la scène et jouant en parfaite autonomie, le quatuor à cordes fait également preuve d’un travail d’exécution sans fautes.
C’est de nouveau un triomphe du public qui attend les artistes, ravis de dévoiler ce spectacle au grand jour.