Barbara lyrique à Midi à l'Opéra Grand Avignon
Le programme est entièrement composé par des chansons de la grande artiste française Barbara, interprétées ici par une voix lyrique. La petite scène accueille bien évidemment le piano, ainsi qu’une petite table avec un vase, des fleurs et des fausses bougies qui servent à installer une ambiance solennelle pour les morceaux les plus moroses.
La soprano Aurélie Jarjaye débute son tour de chant avec Septembre et elle montre immédiatement un joli timbre clair et velouté, avec un vibrato très marqué et des médiums sonores, le tout accompagné d’une grande expressivité. Cependant, elle chante avec micro tout le spectacle durant, sûrement pour compenser le peu de projection nécessaire pour ce répertoire et le manque de résonance de la salle. Elle reste toutefois impassible et reste dans sa lancée lors des quelques petits moments où la sonorisation se voit perturbée par des grésillements et des coupures de micro.
Même dans ce style musical, elle montre une voix lyrique bien placée la plupart du temps, sauf lors de quelques graves qui perdent en justesse. Son interprétation sur scène n’en est toutefois pas moins remarquée, tant elle se montre dynamique et impliquée dans le texte de chacune des chansons qu’elle interprète avec des mouvements corporels ouverts et assurés, rehaussés d’une expression vocale et faciale très en accord avec les caractères. Elle réussit à faire rire le public avec Elle vendait des p'tits gâteaux ou à le faire verser quelques larmes avec Nantes.
Le pianiste Mathieu Picard accompagne la chanteuse avec habileté, les deux artistes se montrant très complices tout au long du spectacle, charmant le public sur le plan musical et théâtral. Les morceaux n’étant pas forcément exigeants pour l’agilité d’un tel instrumentiste, il reste pleinement attentif à chaque départ et fin de phrase de la chanteuse, accompagnant les moindres nuances de son chant, mais il se joint à elle également sur le plan vocal et théâtral. En effet, bien que présenté en tant que pianiste, il se distingue également grâce à sa voix chantée. Celle-ci n’est pas lyrique, bien évidemment, mais reste très douce et apaisante, avec des aigus en voix de tête. Les deux voix se mêlent et se synchronisent dans plusieurs duos aux belles harmonies. Il quitte même son piano plusieurs fois et se joint à la chanteuse au milieu de la scène, laissant alors l’accompagnement à des enregistrements.
Le spectacle est fort bien reçu par le public, qui applaudit longuement. Les artistes leur laissent le choix du bis. Ils terminent ainsi avec Elle vendait des p’tits gâteaux et se joignent au public lors de la rencontre conviviale prévue traditionnellement après ces rendez-vous.